Debout au côté du Soldat, Giana refusa de faire un pas de plus en direction du petit restaurant chinois devant lequel ils s'étaient arrêtés pour manger.
Adossée contre la carrosserie de la berline, elle enfouit ses mains dans les poches de son pantalon, sans aucune envie de se montrer à tous ces gens avec ce qu'elle avait autour du cou.
— Enlève moi ce truc s'il te plaît ! le supplia-t-elle d'une petite voix.
— Pourquoi ? Il te va bien.
— Je t'en prie.
— Non ! Et maintenant on va manger !
— Non !
Giana récupéra sèchement son bras et resta contre la voiture, déterminée à ne pas bouger s'il ne lui enlevait pas ce bijou qu'elle supportait mal en public. Farouche, elle planta ses yeux dans les siens, le défiant de tenter quoique ce soit contre elle.
Le Soldat tiqua devant l'air de défi qu'elle affichait. Aujourd'hui, il n'était pas d'humeur à jouer.
— Giana ne me provoque pas ! Pas après ce qu'il s'est passé !
— Alors tu sais quoi faire dans ce cas ou sinon je me barre d'ici !
— Répète moi ça ! fit Le Soldat menaçant.
Face à son agressivité, Giana ne se laissa pas impressionner et resta campé sur ses positions, allant jusqu'à croiser ses bras sous sa poitrine qui fit de l'œil au Soldat.
Sur le point de se mettre en colère, il se rua sur elle et lui attrapa la mâchoire, comme il aimait à le faire, exprimant par ce geste que celui qui commandait c'était lui. Le dominant. Le maître.
Giana le comprit et ne chercha pas à contester son autorité ni à le provoquer davantage. Gardant ses répliques cinglantes pour elle, elle se contenta de le fixer, le regard amer et brillant. Elle avait horreur de se soumettre.
Pleure pas ! Pleure pas ! Pleure pas ! se répéta-t-elle inlassablement.
Rien n'y fit. Giana ne pût empêcher ses larmes de mouiller ses joues. Elle se sentit faible et honteuse de donner une aussi pitoyable image d'elle à cet homme qui devait se régaler.
— Sérieusement ? fit-il en la secouant légèrement.
Giana posa ses mains sur son torse et le repoussa loin d'elle.
— Va les bouffer tout seul tes nems ! J'ai pas faim !
— Tu vas te prendre des claques si tu continues à te comporter de cette façon !
— Mais je t'en prie ! Je n'en serais pas à ma première venant de ta part ! lança-t-elle en séchant ses larmes.
Le Soldat étouffa un juron.
Il ne parlait pas sérieusement en menaçant de la gifler, mais se rappeler de cette scène ne lui plût pas. Il avait détesté la frapper. La seule partie de son corps qu'il rêvait de voir souffrir de ses claques, c'était bien évidemment son joli cul, qu'il avait hâte de fesser et de voir rougir entre deux va-et-vient pendant qu'elle serait en train de gémir sous ses coups de rein.
Expirant par le nez, il se rapprocha à nouveau de Giana, pressa son corps contre le sien et posa son menton sur le sommet de son crâne, les mains posées à plat sur le toit de la berline.
Il prit conscience à quel point elle était minuscule face à lui, et cela lui plût. Elle, petite chose fragile et lui, grand méchant loup.
Petite peut-être, mais pas aussi fragile que ça !
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Gia et Le Soldat
RomanceÀ vingt-trois ans à peine, Giana Bertolini se retrouve veuve et enceinte de six mois de son défunt mari Dario, mort, au combat en Irak. Après deux mois de deuil et une dépression qui ont failli lui coûter la vie à elle et son bébé, elle décide de se...