chapitre 36 : sinistre romance, tortueux amour

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Giana laissa Le Soldat la forcer à s'asseoir dans le sofa sans brancher ni chercher à se révolter, elle, y compris Tobias et Pietra. Effrayé et angoissé, le jeune homme gardait les yeux baissés, terrorisé à la vue de toutes ces armes à feu qu'il découvrait dans les mains de tous les gardes du Soldat qui se réunirent autour d'eux dès leur arrivée. Des armes, c'était la première fois qu'il en voyait pour de vrai et tout ce qu'il avait envie de faire face à ça, c'était se terrer dans un trou de souris, loin de cette violente et sordide réalité qui se dévoilait tout doucement à ses yeux innocents.

Pietra quant à elle, n'en démordit pas en dépit de la colère meurtrière qui pouvait aisément se lire au fond des yeux verts de son grand frère. Loin d'en avoir terminé avec ce dernier, elle ne comptait pas se laisser passer un savon, façon Soldat. Tout le contraire de Giana qui, plus préoccupée par ce que lui avait raconté Giuseppe plus tôt, se serait laissée fesser sans réagir, tant le problème de ses parents accaparait la moindre de ses petites pensées, mais également la colère monstre de son dangereux partenaire dont elle n'osait plus croiser le regard.

— Est-ce que tu te rends un peu compte de ce que tu fais Pietra ?! tonna Le Soldat mécontent.

Il pointa un doigt accusateur vers elle, pas du tout ravi de la voir le fusiller des yeux et encore moins disposée à le laisser la sermonner comme une enfant.

Outrepassant l'autorité de son frère, elle se leva, le défiant d'essayer de lui faire quoique ce soit. Excédé par son comportement, Le Soldat décida d'ignorer les limites qu'il s'était imposé la concernant et la saisit par les bras, prenant le risque de la voir se débattre juste pour ne plus sentir ses mains sur elle, et c'est ce qu'elle fit.

Pietra ne perdit son temps et se dégagea de sa prise en s'aidant des quelques connaissances qu'elle avait récemment acquise en combat, qui surprit plus que de raison Tobias. Le Soldat ne se laissa pas impressionner et para avec une agilité déconcertante les coups de sa petite sœur avant de la plaquer sèchement contre l'un des énormes pilier du salon en la sommant de se tenir tranquille.

— Arrête de faire la gamine ! Tu as tort alors accepte le ! T'aurais jamais dû faire ce que t'as fait et tu le sais, d'autant plus que tu n'avais pas le droit !

Vaffanculo !

— Continue et je t'enferme dans ta chambre jusqu'à la fin de la semaine ! Ne me pousse pas à bout Pietra !

— J'ai plus quinze ans putain ! s'écria-t-elle en larmes. T'es pas mon père, t'entends ? Alors arrête de te prendre pour lui, tu seras jamais à la hauteur de sa grandeur et de sa cruauté ! Ta petite pute là en est la preuve ! Papa l'aurait buté si ça avait été lui et...

— Sauf que ce n'est pas lui, comme tu le dis ! Ça, c'est moi ! Tout ce que tu vois là, c'est moi ! Et toi, t'es sous ma responsabilité, alors quoique je décide de faire ou de dire te concernant, tu t'y plis ! Tu obéis Pietra et c'est sans condition ! Si papa avait l'habitude de te laisser faire ce que tu voulais, ce n'est pas mon cas, parce que je ne suis pas notre père ! Tu imprimes maintenant ?

Il s'éloigna d'elle et daigna lâcher la jeune femme qui s'était mise à trembler de colère entre ses bras.

Une fois libre, Pietra l'incendia de son regard de braise et l'observa aller se poster en face de Giana non sans en ressentir un léger pincement au cœur qui se fit sentir dans sa poitrine lorsqu'elle le vit poser sa grande main sur la tête de celle qui, depuis qu'elle avait posé un pied dans leur maison, avait pris une place considérable dans le cœur de son frère.

Elle était visiblement jalouse du lien on ne peut plus spécial et indescriptible qui les unissait.

— T'as pensé à Emilio qui la cherche dehors ? Et Tobias, t'as pensé à son état de santé ? Non. Bien sûr que non ! Toi tu ne penses qu'à toi et tant que tu t'amuses, tu te fiches bien de mettre les autres en danger, pas vrai ?

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant