Debout devant le miroir de la salle de bain dans laquelle Giana s'était enfermée depuis plus d'une heure maintenant, elle versa, dans la paume de sa main, deux des cachets que lui avait prescrit le docteur contre la douleur, non sans trembler.Voilà plus de trois heures qu'ils avaient atteri à Londres sur un tarmac complètement désert où ils avaient été accueilli par deux des hommes de son amant, dépêchés sur les lieux pour assurer leur sécurité et plus de trente minutes qu'il l'avait conduit elle et son fils dans ce superbe hôtel cinq étoiles dans lequel Giana n'avait pu se sentir à son aise en dépit de l'opulence exagéré de l'endroit.
Aucun lit king size, ni suite diamant offrant une vue panoramique et spectaculaire sur la Tamise n'aurait pu lui faire oublier le troublant malaise qui s'emblait s'être accaparé son souffle et avoir emprisonné son cœur, lui donnant l'impression de ne pas pouvoir respirer normalement.
Elle était enfin de retour chez elle et malheureusement, elle ne se portait pas comme elle l'avait espéré. La joie de retrouver sa terre, son pays, sa maison, cette immense joie qu'elle s'était imaginé ressentir en foulant à nouveau le sol Anglais avait été évincé par une angoisse sans nom qu'elle devait à l'homme dangereux qui l'attendait de l'autre coté de la porte, visiblement impatient de la voir enfin sortir.
Juchée sur ses talons vertigineux Jimmy Choo, enfilés trois minutes plus tôt, Giana avala ses cachets avant d'attraper la petite bouteille d'eau posée sur le rebord du lavabo. Elle porta le goulot à ses lèvres et but deux petites gorgées, désormais certaine qu'elle n'aurait pas le courage de franchir le pas de cette suite, combien même ils allaient pour rencontrer ses parents.
Agitant la tête de gauche à droite, elle enleva les belles boucles d'oreilles serties de diamant noirs qui pendaient à ses oreilles, les balança sans ménagement sur le plan de toilettes et se débarrassa de ses talons hauts qui commençaient à lui donner le tournis.
Le souffle court, elle avisa sa silhouette dans le miroir. Emprisonnée dans cette micro robe noire qui épousait ses formes à la perfection, mettant en avant la beauté de sa poitrine joliment mise en valeur par le décolleté plongeant qui descendait jusqu'en dessous de son nombril, Giana ne se reconnut pas. Elle tira sur les longues manches en toile transparentes de son vêtement et baissa le regard, gênée d'avoir pu envisager de se présenter dans ce genre de tenue devant ses parents.
Embêtée, elle avisa les collants Amore qu'elle portait avec la sensation de ne ressembler qu'à une vulgaire prostituée.
— Tout va bien là dedans ?
Les deux coups qui se firent entendre contre la porte, suivit de la voix grave du Soldat ne manquèrent pas de la faire sursauter.
C'est d'une voix on ne peut plus chevrotante qu'elle articula, mal assurée :
— Pas tellement, non.
Les secondes qui suivirent sa réponse, la porte fût poussée et laissa place à la haute silhouette du Soldat qui s'engouffra dans la salle d'eau. Surplombant Giana de sa haute stature, ses yeux se dirigèrent d'abord sur ses escarpins abandonnés à ses pieds puis remonta lentement sur son corps qu'il prit un malin plaisir à incendier de son regard lubrique qui se fit sombre. De ses belles jambes galbées à son petit corps emprisonné dans ce bout de tissu qu'il lui tardait d'arracher pour dévoiler la petite culotte noire muni de portes jarretelle qu'elle portait en dessous, absolument tout lui fit envie et lui plût. C'était au delà de ses espérances. Les cadeaux qu'il lui avait fait des heures plus tôt, lui allait comme un gant et encore, il n'avait pas vu le résultat final avec les chaussures.
Mais si Le Soldat semblait approuver ce qu'il avait sous les yeux, ce n'était pas son cas à Giana. Nauséeuse à cause du malaise dans lequel elle était comme prisonnière, elle cherchait un moyen de lui dire, et sans l'énerver, qu'elle ne descendrait pas dîner avec lui ce soir, même si ses parents attendaient sans doute déjà depuis un petit moment.
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Gia et Le Soldat
RomanceÀ vingt-trois ans à peine, Giana Bertolini se retrouve veuve et enceinte de six mois de son défunt mari Dario, mort, au combat en Irak. Après deux mois de deuil et une dépression qui ont failli lui coûter la vie à elle et son bébé, elle décide de se...