chapitre 32 : les affres de l'amour

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Allongée auprès de Dario, Giana récupérait tout doucement des événements de la journée qui l'avait mise dans bien des états. Entre le sauvetage de son fils et le moment qu'elle avait passé dans les bras du Soldat à lui avouer ses sentiments, il y avait de quoi en avoir des papillons dans le ventre tant elle était excitée et terriblement gênée par tout ce qu'il se passait entre eux.

Ce n'était pas rien. Chacun d'eux le savait.

Il n'était plus que son kidnappeur et elle n'était plus que sa prisonnière.

Il y avait beaucoup plus. Tellement plus que la haine qu'ils se vouaient au tout début de leur rencontre.

Elle avait réveillé quelque chose de profond chez cet homme renfermé et lui, avait fait bouger ce cœur qu'elle croyait éteint à tout jamais. Giana ne savait pas comment ni pourquoi les choses se déroulaient ainsi, pourquoi le destin avait choisi de réunir ces deux êtres aux antipodes l'un de l'autre, mais elle était désormais sûre d'une chose : là où autrefois il y avait de la haine, quelque chose d'autre y avait pris vie, une chose qu'elle sentait lui tordre l'estomac chaque fois qu'elle songeait à l'homme fort qui hantait ses pensées jour et nuit dorénavant. Une chose qui fit naître un sourire timide au coin de ses lèvres quand elle repensa aux baisers fougueux qu'ils avaient échangé. Elle ignorait ce que c'était, mais Giana adora le ressentir. Elle apprécia le sentir gratter doucement son cœur, le sentir se faufiler entre les barreaux étroits qui le protégeaient des attaques extérieures et prendre place au milieu de tout ce désarroi qui l'habitait parce que ce minuscule sentiment pas plus gros qu'un grain de sable était beau.

Aussi belle que la lueur qu'elle avait aperçu briller dans le regard du Soldat lorsqu'il avait promis de la protéger et l'avait prise dans ses bras musculeux.

Pour la toute première fois depuis la mort de son défunt mari, elle ne s'était plus senti seule et surtout, avait l'impression de réellement compter à ses yeux. Il la regardait comme quelqu'un de spécial qu'il ne méritait pas, mais ça, elle comptait bien le lui faire oublier.

Tu as droit au bonheur Lissandro. Tout le monde y a droit à ce paradis.

Pour calmer les battements incessants de son cœur, elle se focalisait sur son tout petit, sur le point de s'endormir.

Giana lui sourit, heureuse d'avoir retrouvé ce petit être qui avait su calmer la tempête infini de tristesse que sa disparition avait causé dans son cœur, la dissipant à partir du moment où elle l'avait eu dans ses bras.

— Mon rayon de soleil, comme tu as grandi !

Elle se pencha sur lui et déposa un petit baiser sur sa joue douce et joufflu.

— T'endors pas tout de suite, c'est l'heure du bain mon amour, lui chuchota-t-elle tout bas.

Les mains moites et tremblantes, elle entreprit de le déshabiller, nerveuse à l'idée de découvrir le corps de son fils pour la toute première fois. Elle espéra ne rien trouver d'anormal, mais les larmes lui montèrent vite aux yeux lorsqu'elle découvrit des petites marques violacées sur ses cuisses potelées, là où Émilio l'avait lâchement pincé pour le faire pleurer. Giana lui caressa les joues, le cœur douloureux de savoir qu'il avait peut-être encore mal.

— Ils t'ont fait quoi mon bébé ?

Retenant ses pleurs, elle inspecta le reste de son corps avec beaucoup de minutie avant de le porter contre sa poitrine, soulagée qu'il n'ait rien de grave, mise à part de légère brûlures sur ses petites fesses dû à ses couches pleines qu'il avait dû porter trop longtemps.
De toute évidence, la personne en charge de Dario durant les quelques jours qu'il avait passé entre les mains de ses ravisseurs, l'avait tout bonnement négligé et savait encore moins s'occuper d'un bébé.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant