chapitre 33 : une nuit pas comme les autres

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Lorsque les portes de sa chambre se refermèrent dans un cliquetis inquiétant, Giana cessa de respirer, tous les sens en alerte. Savoir qu'en cette nuit chaude, elle allait se donner à lui, lui foutait une pression de malade et la mettait dans un état de stress qu'elle n'imaginait même pas ressentir.

Elle avait le cœur qui battait à cent à l'heure, ses mains étaient moites et elle avait l'impression d'avoir chaud, beaucoup trop chaud dans cette chambre spacieuse qui semblait avoir rétréci d'un seul coup. Son malaise était tel qu'elle se serait crû être sur le point d'avoir sa toute première fois avec un homme.

— Détends toi ! Je ne vais pas te faire de mal. résonna la voix du Soldat, pense à respirer et ne réfléchis pas trop.

Trop tard. Son cerveau était déjà en pleine ébullition. Ne pas savoir ce qu'il comptait lui faire ce soir l'inquiétait un peu, voire énormément.

Les penchants sexuels de son futur amant l'effrayait.

Focalisée sur ses mains qui s'activaient à retrousser les manches de son t-shirt, Giana n'osait plus croiser son regard, craignant de prendre la fuite lorsqu'elle verrait y brûler tout le désir qu'il éprouvait pour elle et les poussait dans les bras l'un de l'autre.

Le Soldat avala la distance qui les séparait et prit son visage entre ses mains, la faisant frémir de toute part.

— T'as peur ?

— N... non ! Bien sûr que non !

— Tu trembles petite chose.

Le Soldat la gratifia d'un baiser sur le front puis embrassa délicatement ses lèvres. Sa douceur l'aida à se détendre. Giana en oublia ses craintes et se laissa aller dans ses bras, gagnée par la fièvre qu'il fit naître en elle. Cette façon avec laquelle il avait de la rendre toute chose dès qu'il la touchait était juste magique. Plus rien n'existait et elle perdait le contrôle et la notion de toute chose.

— Tu vas adorer, murmura-t-il contre ses lèvres.

— Et si c'est pas le cas ?

— Donne moi un safeword dans ce cas et j'arrêterai si ça ne te plaît pas.

Giana fronça les sourcils, ne comprenant pas où il en voulait en venir.

Elle s'écarta légèrement de lui, un peu perdue.

— Un safe quoi ?

Le Soldat sourit.

— Ton innocence me fait bander mon lapin. J'ai dû mal à croire que t'as eu des relations sexuelles ! T'es presque vierge pour moi, tu le sais ça ?

— Tu me fais peur quand tu dis ça. Qu'est-ce qu'il va se passer ici ?

Le Soldat garda le silence et s'éloigna d'elle. Il tirait une certaine satisfaction à la tenir dans l'ignorance. L'appréhension qu'il voyait dans son regard le ravissait et sa crainte minime de l'inconnu l'excitait.

Il ôta ses chaussures et se dirigea vers sa penderie où il se mit à farfouiller sous les yeux de Giana qui n'avait jamais été aussi angoissé à l'idée de faire l'amour ou plutôt de baiser avec un homme. C'était sans aucun doute le fait que l'homme en question se trouva être celui-là en particulier qui fit qu'elle se sentit aussi peu confiante et nauséeuse tellement elle avait peur. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'elle crût qu'il allait jaillir de sa cage thoracique d'un moment à l'autre.

Conscient du malaise qui l'habitait, Le Soldat prit la parole pour essayer de détendre l'atmosphère rendu lourd par son anxiété qu'il pouvait sentir flotter dans l'air.

— Donne moi le premier mot qui te vient à l'esprit, commença-t-il la tête toujours enfouit dans sa penderie, une couleur, un verbe, un nom, n'importe quoi !

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant