Une fois ses affaires rangées, Anissa eut envie d'aller se prélasser au bord de l'eau. Aussi, elle se dit qu'un cocktail ne serait pas de refus sous cette chaleur écrasante de fin d'après-midi.
Après avoir enfilé un maillot une pièce et une robe bain de soleil légère, elle essaya le code-wifi avant de quitter la suite. Le souffle long qu'elle laissa échapper témoigna de son agacement.
— Comment ça "Erreur" ? s'énerva-t-elle en arpentant sa chambre.
Elle attrapa alors à la volée son sac de plage et sortit en trombe de la suite. Arrivée dans le hall de l'hôtel, Anissa crut rêver lorsqu'elle constata qu'un couple s'accaparait les deux réceptionnistes. Ils s'énervaient dans une autre langue, l'italien sans doute, et leurs cris aigus se confondaient avec ceux de leur chihuahua sans poils. La pauvre bête était ballottée de droite à gauche par la femme qui le tenait dans son sac à main de luxe. Pas la peine d'avoir un chien si c'est pour le traiter comme un accessoire de mode.
Pour le coup, la théorie énonçant que tout chien ressemble à son maître trouva ici confirmation. Alors qu'Anissa attendait depuis cinq bonnes minutes, un jeune homme adossé au bar sur sa gauche n'avait cessé de l'observer. Il abandonna alors son verre et se décida à l'approcher.
— Je peux peut-être vous aider ? demanda-t-il en laissant apparaître un sourire qu'il voulait charmeur. Ça fait un moment que je vous vois attendre.
Anissa chercha son insigne où un quelconque indice lui montrant qu'elle avait affaire à un membre du personnel. Mais sa peau pâle et le coup de soleil sur son nez finirent de la convaincre qu'il s'agissait là d'un vacancier.
— Vous êtes réceptionniste ? s'enquit Anissa, un poil agacée par cette intervention digne d'une mauvaise série romantique.
— Eh bien... non, bredouilla-t-il pris au dépourvu.
— Donc vous ne pouvez pas m'aider.
Elle se retourna alors pour clôturer une discussion qu'elle n'avait pas envie de poursuivre.
— Et, non, attendez ! Attendez ! protesta-t-il lentement. Je ne vous suis peut-être pas totalement inutile. Vous voulez passer ? Je vais vous faire passer.
Ne laissant pas à Anissa le temps de répondre, il se dirigea alors avec assurance vers la réception. La démarche aurait pu être paraître sympathique si la jeune femme avait été facilement impressionnable.
Après avoir hélé une réceptionniste, l'inconnu échangea avec elle quelques mots tout en appuyant son regard qu'il pensait certainement persuasif. Et c'est légèrement étonnée qu'Anissa vit se retourner vers elle l'homme qui l'interpella.
— Venez ! Elle va répondre à votre demande, s'exclama-t-il l'air victorieux.
Anissa s'avança alors d'une démarche mal assurée jusqu'au comptoir sous les yeux de l'homme qui ne se gênait pas pour la toiser de haut en bas. Elle déglutit avant de s'éclaircir la gorge, comme pour reprendre du courage.
— Bonjour, mon code wi-fi ne fonctionne pas, dit-elle d'une voix désincarnée.
La réceptionniste imprima un nouveau papier avant de le tendre à Anissa.
— Tenez, en voici un autre. Excusez-nous pour ce dérangement.
— Ce n'est pas grave, merci, répondit-elle en lui rendant son sourire.
Anissa récupéra le papier posé sur le comptoir avant de tourner les talons. Elle réprima une moue d'amusement malgré tout. Mais le jeune homme, qui ne comptait pas s'arrêter là, lui emboîta alors le pas.
— Pas de quoi. N'oubliez pas que vous me devez une fière chandelle ! Et sinon c'est quoi votre prénom ? Une si jolie jeune femme, je parierais sur Alice non ?
— Oh ! Mais c'est exactement ça ! mentit effrontément Anissa tout en continuant son chemin. Comment avez-vous deviné ?
— Je m'en doutais ! Vous savez, je suis un as dans ce domaine ! J'y arrive souvent ! Moi c'est Romuald, enchanté Et sinon, vous venez d'arriver ? Je ne vous ai jamais vue ici. Vous voulez certainement que je vous fasse visiter ? Je connais ce lieu par coeur, c'est la troisième fois que je viens et je ne m'en lasse pas ! Je connais toutes les bonnes adresses de l'île, enchaîna-t-il alors qu'ils arrivaient dans les jardins. Je suis aussi...
Quand est-ce qu'il va arrêter de me raconter sa vie ?
— Oui, écoutez, j'imagine bien ce que vous êtes aussi mais...
— Mais non ; vous n'imaginez pas. Je suis presque propriétaire d'une maison ici, à Bora Bora ! Ce n'est pas super ? Dans trois mois à peine, j'aurais la chance de venir quand je le souhaite ! Mais je m'égare, ça ne vous dirait pas qu'on discute de tout ça autour d'un verre ce soir ? demanda-t-il avec une petite appréhension toutefois.
—J'ai malheureusement beaucoup de travail et je ne suis pas venue ici pour passer des vacances malgré ce qu'on pourrait croire. Mais merci quand même, déclina poliment Anissa pour s'en débarrasser sans trop le froisser.
Elle s'arrêta au croisement des chemins devant la grande fontaine extérieure pour l'inviter à ne pas la suivre. Toutefois, Romuald s'arrêta de marcher également et reprit :
— Peut-être auriez-vous une petite place dans votre emploi du temps à m'accorder demain soir alors ?
Il avait réitéré cette demande avec cependant plus d'insistance dans la voix. Mais son ton prosaïque ajouté à son entêtement agaçait Anissa. Elle prit une grande inspiration et sentit sa mâchoire se crisper.
— Bon, c'est vraiment très gentil de votre part de m'avoir aidée tout à l'heure et je vous en remercie. Mais ce n'est pas pour autant que je suis dans l'obligation d'accepter vos avances. Si j'avais su, j'aurais préféré attendre.
— Allez quoi juste demain soir, après je vous laisse tranquille ! Ça va être super sympa ! Un verre seulement, vous n'avez rien à perdre !
La jeune femme détestait ce genre de situation car elle se savait trop gentille pour l'envoyer au diable. Et ici en l'occurrence, voyant que son interlocuteur ne comptait pas lâcher l'affaire, Anissa se résolut à accepter, une idée derrière la tête. Il va me coller aux basques toute la semaine si je ne change pas de stratégie.
— Bon, ok, va pour un verre demain soir, dit-elle en reprenant sa route.
— Parfait ! On se dit à demain alors, si on ne se recroise pas avant du moins.
— Oui, à demain Romulus.
Tellement heureux d'avoir obtenu une réponse positive, le jeune homme ne releva pas la déformation de son prénom. Il aurait bien voulu convenir du lieu de rendez-vous mais Anissa avait déjà tourné au bout de l'allée.
La jeune femme souffla. Il aurait été difficile pour elle de trouver une autre issue à cette situation en prétextant avoir quelqu'un, car elle ne mentait pas sur sa vie amoureuse depuis qu'elle avait acquis le statut de personne publique. Et bien que Romuald n'ait pas l'air de savoir qui elle était, la jeune femme restait méfiante quant à l'idée de divulguer des informations sur sa vie personnelle, qui plus est de fausses informations. Elle trouverait autre chose pour montrer à Romuald qu'elle n'était pas intéressée.
Ce dernier cependant, non rassasié de ce qu'il prenait néanmoins pour une victoire, envisagea de retourner dans le hall dans le but d'aborder de nouvelles femmes. Eh oui, qu'allait-il faire ce soir ?_____________________________________
Merci beaucoup pour vos lectures !
Dans le prochain chapitre, on introduit un nouveau personnage, mais pas des moindres, j'ai nommé le tombeur de femmes ;) Va-t-il y avoir un premier contact avec Anissa ??
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En corps de toi
Romantik"Anissa le trouvait beau comme un Dieu, allongé là sur ce grand lit, les yeux bleus perçants et le torse exposé. Son érection, largement visible, faisant tendre tout son pantalon. Son visage ne pouvait mieux traduire l'excitation. Elle aurait pu jou...