— Monsieur, vous avez fait votre choix ?
Pas de réponse.
— Excusez-moi, monsieur ? répéta le serveur, un tantinet décontenancé.
— Oui, pardon, je vais prendre le plat du jour et en boisson, de l'eau ça m'ira, répondit Clarke en revenant à lui.
Durant toute la fin d'après-midi, il n'avait cessé d'être absorbé par ses pensées. La douceur de la femme qu'il avait aperçue l'espace d'un instant dans la piscine lui revenait sans cesse. Elle hantait son esprit sans qu'il ne parvienne à se défaire de son image. Il n'avait même pas réussi à vaincre cette irrésistible envie de se retourner une nouvelle fois vers cette exquise demoiselle. Et il s'était trouvé fort déçu de n'apercevoir qu'un frémissement à la surface de l'eau. Clarke avait vite balayé la tentation déraisonnable d'essayer de la retrouver car il lui était obligatoire de ne pas craquer. Il devait s'en persuader. C'était ainsi.
Une fois le repas au bord de plage terminé, le jeune homme décida de se balader un peu vers le lagon. Passer la soirée seule ne le dérangeait pas, bien au contraire. Il chérissait ces moments de solitude où personne n'entravait ses envies. Clarke marcha un moment, si bien qu'il finit par sortir de la plage privée de l'hôtel. Peu à peu, les lumières commencèrent à s'estomper derrière lui, le laissant alors en tête à tête avec la nuit. Seul le bruit du vent dans les feuilles et des cris d'animaux nocturnes parvinrent à ses oreilles attentives, le faisant pénétrer dans un autre monde où la nature devint reine.
L'obscurité fut toutefois troublée par la forte réverbération de la lune sur une petite crique qui apparut à Clarke. L'eau semblait être ici la plus cristalline qu'il eu jamais vue sur l'île malgré la pénombre. Quelques cocotiers et amas de rochers qui l'embrassaient à merveille lui donnaient bien du charme.
Un craquement derrière lui le tira de ses pensées. Le jeune homme s'arrêta un instant : quelqu'un semblait approcher. Se retournant brusquement, il tomba nez à nez avec un habitant local, un petit homme à la peau tannée qui ne perdit pas une seconde pour engager la conversation :
— English ? se renseigna-t-il avec une mine des plus intéressée.
— Français ! répondit Clarke avec une voix moins assurée qu'il ne l'aurait voulu.
— Ah, Français, tant mieux ! C'est un très beau pays la France à ce qu'on raconte. J'aimerai beaucoup y aller.
Clarke se laissa à penser que l'accent tahitien était vraiment d'une grande douceur auditive. La voix chaleureuse de son interlocuteur devait aussi y faire.
— Oui c'est vrai, Paris notamment, c'est un endroit très intéressant à visiter.
Clarke retrouva son aplomb. L'homme en face de lui approuva ses dires avant de désigner la crique d'un geste de la main.
— Peu de monde connaissent ce lieu, expliqua-t-il. C'est rare qu'il y ait des touristes, en général ils ne sortent pas de la plage de l'hôtel car il y a parfois de mauvaises rencontres. Tu as de la chance, je n'en suis pas une. Et puis, ici c'est vraiment beau !
— L'endroit est magnifique, il n'y a pas à dire, confirma Clarke en laissant échapper un sourire rêveur. On peut se baigner d'ailleurs, ça n'appartient à personne ?
— Non, ce n'est pas une propriété privée. Et puis l'avantage si tu as peur des gros poissons, c'est qu'ici il n'y a pas de requins. Il n'y a pas vraiment d'animaux tout court d'ailleurs, ils ne peuvent pas accéder à cette crique, l'ouverture est trop étroite. Autrefois je me souviens, une raie pastenague avait réussi à passer par je ne sais quel miracle et s'était retrouvée prise au piège. On avait mis un bon quart d'heure à l'attraper pour la relâcher un peu plus loin, raconta avec passion le vieil homme en rendant le sourire de Clarke. Il faut dire que les raies se font parfois rares, notamment les raies Mantas ! Il en reste qu'une vingtaine sur toute l'île ! Incroyable n'est- ce pas ?
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En corps de toi
Romance"Anissa le trouvait beau comme un Dieu, allongé là sur ce grand lit, les yeux bleus perçants et le torse exposé. Son érection, largement visible, faisant tendre tout son pantalon. Son visage ne pouvait mieux traduire l'excitation. Elle aurait pu jou...