La suite, agencée de la même manière que la sienne, était en désordre avec des affaires dispersées aux quatre coins de la pièce. Anissa resta en retrait adossée contre un mur, légèrement gênée et perturbée. Elle observa l'homme dos à elle à la dérobée, une vue imprenable sur son fessier. Même ça, il y avait à regarder. J'ai bien fait de m'apprêter ce soir finalement !
— Merci à vous, c'est très gentil de m'avoir aidé. Au fait, je ne crois pas connaître votre prénom, mentit Clarke, tout en déposant Romuald sur son lit.
Ce dernier s'enfonça dans le matelas, poussa un gémissement avant de se tourner sur le ventre.
— Anissa, c'est Anissa, dit-elle en laissant échapper un sourire. Et vous ?
— Clarke, répondit celui-ci en se tournant vers elle.
Il la dévisagea, les yeux brillants, sans même remarquer que le prénom donné était différent de celui d'Alice. La tension qui régnait dans l'air était palpable. Toute la pièce s'était soudainement chargée en électricité. Encore. Mais plus aucun signe de malaise comme on aurait pu le croire. Anissa avait surtout très envie d'utiliser le lit à bon escient, et à la manière dont Clarke la regardait depuis quelques secondes, cette envie semblait partagée. Seulement, la situation n'était pas la meilleure pour penser à ça, surtout avec Romuald à côté qui commençait à s'agiter. Clarke se força à détacher son regard de la jeune femme pour le poser sur son ami. Ce dernier, les yeux fermés et allongé sur le ventre, semblait respirer difficilement depuis quelques secondes à en entendre le long sifflement qui s'échappait d'entre ses dents. Clarke se pencha alors vers lui et l'aida à se retourner sur le dos pour mieux inspirer.
— Je peux aller chercher de l'eau dans son mini bar si vous voulez, proposa Anissa. Il aura sûrement besoin de boire pour évacuer l'alcool.
— C'est une bonne idée. Le mini bar est sous la télé du salon, informa Clarke tout en passant un coussin sous la tête de Romuald.
Lorsqu'elle attrapa une bouteille d'eau, Anissa sentit un regard posé sur elle dans son dos. Son ventre sembla recruter davantage de muscles pour se crisper. En se relevant, des canettes de bière vides sur la table du salon retinrent son attention. Clarke, assis sur le lit au côté de Romuald, releva son regard amusé et pensa devoir expliquer.
— Il a dû commencer à boire tôt. Il avait l'air sobre pourtant quand je l'ai croisé tout à l'heure.
— Il est venu seul ? questionna Anissa en revenant vers eux. Il n'y a personne qui peut veiller sur lui ?
Clarke s'assit sur le lit à côté de Romuald.
— Malheureusement non. Mais l'alcool a l'air de redescendre petit à petit. Il ne va pas tarder à s'endormir, je pense. Vous pouvez rentrer si vous voulez, lui proposa Clarke par politesse, n'ayant malgré tout aucune envie que la jeune femme s'en aille.
— Oh, je vais un peu vous tenir compagnie. Je suis seule aussi pour l'instant et je n'ai pas grand-chose à faire le soir, expliqua-t-elle. Et vous, vous êtes accompagné ?
Anissa déposa la bouteille sur la table de chevet avant de s'asseoir sur un fauteuil dans le coin de la pièce, à quelques pas du lit.
— Je ne le suis pas, non. Nous nous sommes bien trouvés, s'amusa Clarke. C'est vrai que le soir, il n'y a pas vraiment d'activités. Il faut dire que la majorité des clients de l'hôtel sont des couples âgés, au lit à 22 heures. Hier soir, il y a tout de même eu un spectacle sympa de danseurs, vous y étiez ?
— Hier soir ? Non, je ne l'ai pas vu, j'étais trop fatiguée. Finalement, je suis peut- être devenue vieille, moi aussi, plaisanta Anissa.
Clarke s'avança alors au bord du lit. Il vint se soutenir le visage d'une main et se caressa le menton d'un air songeur en la scrutant intensément. Anissa ne silla pas d'un pouce. Cet échange de regards lui plaisait et elle ne souhaitait à ce moment précis être ailleurs pour rien au monde. Elle se sentit désirée, convoitée, sous ses yeux qui s'assombrissaient.
— Je ne pense pas, non. En vous regardant, je dirais 25 ans ?
— Presque, 26 ans. Et vous ?
— C'est donc moi le vieillard ici. Je passe bientôt le cap de la trentaine. 28 ans pour être précis.
Clarke ne pouvait s'empêcher de la contempler. Il aurait voulu lui enlever cette robe blanche qui semblait lui comprimer le corps. La faire doucement glisser le long de ses jambes qu'Anissa avait délicieusement croisées. Son regard le trahissait. La jeune femme crut déceler une lueur dans ses yeux, une lueur presque lascive. Mais elle continua la conversation, tout naturellement :
— L'office du tourisme m'a informé d'une boîte de nuit pas loin. Il faut prendre le taxi dix minutes ou bien y aller par la plage. Elle n'est pas ouverte aujourd'hui mais c'est sûrement l'endroit idéal pour tromper l'ennui quelques soirées.
Mais tous deux savaient bien comment tromper l'ennui au moment présent.
- Une boîte vous dites ? Et pourquoi pas y aller ensemble demain ?
Anissa laissa échapper une moue, visiblement ennuyée.
- Je ne pourrai pas. Je ne dois pas me coucher très tard, je suis ici avant tout pour travailler... Une prochaine fois si j'ai fini à temps.
- Ah ne me parlez pas de travail s'exclama-t-il en s'allongeant sur le lit. Je sais aussi ce que c'est de devoir y consacrer du temps même en vacances et bien qu'ayant délégué. Le métier de courtier immobilier. Et vous, vous travaillez dans quel domaine ?
- Le stylisme, répondit-elle tout en décroissant les jambes.
Mais ça, Clarke le savait déjà depuis quelque temps maintenant. Il se cala alors sur ses avant-bras pour maintenir le contact visuel. Anissa esquissa un sourire discret devant le regard transperçant de cet homme qui la mangeait des yeux. Ces derniers scintillaient dangereusement, comme pour la mettre au défi. Le langage corporel semblait parler bien plus que celui des mots. La jeune femme se demanda comment était-ce possible d'exprimer de l'envie aussi rapidement pour un homme qu'elle connaissait à peine. Un désir liquide et brûlant s'initia alors dans ses hormones en surchauffent. L'envie d'aller le rejoindre sur le lit la travaillait depuis un moment déjà. Et ce regard devenu si insistant était le signal qu'elle attendait. La jeune femme commença à se lever. Clarke sourit du coin des lèvres, se plaisant manifestement devant la prise de décision de la jeune femme.
Anissa était le genre de personne à savoir ce qu'elle voulait et à se laisser conduire par ses désirs et son instinct. Et son instinct lui indiquait clairement quoi faire. Elle se rapprocha alors du jeune homme, la démarche assurée et le regard implacable. Clarke retenait maintenant son souffle, les lèvres entrouvertes, la bouche asséchée. Il sentit un frisson parcourir tout son corps pour se loger jusqu'entre ses jambes. Merde, je la veux !
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En corps de toi
Romance"Anissa le trouvait beau comme un Dieu, allongé là sur ce grand lit, les yeux bleus perçants et le torse exposé. Son érection, largement visible, faisant tendre tout son pantalon. Son visage ne pouvait mieux traduire l'excitation. Elle aurait pu jou...