Chapitre 90

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     Sa valise avait déjà été mise dans la navette pour l'aéroport. Jemma attendait pour lui dire au revoir au milieu des quelques vacanciers qui quittaient aussi l'endroit. En voyant arriver Anissa sur le ponton, elle vint à sa rencontre, un sourire affectueux sur le visage.

— Quel toupet de partir maintenant ! Avec qui je vais passer mes soirées ? lui reprocha-t-elle.

— Je ne m'en fais pas pour toi. Tu as le don de te faire des amis.

— Viens là me faire un gros câlin.

     Décidément, en ce moment je suis gâtée.

— Tu vas me manquer Jemma.

— Toi aussi. Tu sais déjà tout ce que je pense de toi, donc on va éviter les au revoir gnan gnan et déchirants, s'il te plaît. Je n'ai pas envie de pleurer, mon maquillage n'est pas waterproof.

     Leurs rires se mélangèrent.

— C'est dingue, c'est ici que l'on s'est rencontrées et c'est ici que l'on se dit au revoir, se remémora Jemma, nostalgique.

— Qui aurait cru qu'il se passerait tout ça quand j'ai vu ce grand bout de femme débarquer de son bateau.

— Et moi donc, quand j'ai eu le privilège de rencontrer la styliste Anissa Morau !

— À ce propos, me ferais tu le privilège d'assister à mon défilé où je présenterai ma nouvelle collection ? Comme tu as l'air d'apprécier ce que je fais je...

     Nouvelle étreinte impromptue de la part de Jemma. À en entendre le cri qu'elle poussa, la joie semblait s'être éployée en elle.

— Mais avec grand plaisir ! Ça serait génial ! Je viendrais du Sud juste pour admirer ça !

— D'accord. Eh bien je t'enverrai des invitations. Je serais heureuse que tu viennes y assister.

— Compte sur moi !

— Anissa, je crois qu'il est temps, dit Clara qui les avait rejointes. Ils montent déjà tous dans la navette.

     La jeune femme se fit escorter par ses amis jusque sur le bateau. Elle eut tout de même un regard vers la réception, attristée de ne pas y voir Clarke. Il n'a même pas pris la peine de venir...

     La navette démarra et les derniers visages qu'elle garda en tête furent ceux de ses deux amies qui la regardaient. Elle souffla pour décompresser et se retourna vers l'horizon lorsque l'hôtel s'effaça. Ça y est, ç'en était fini. Adieu Bora Bora... Adieu Clarke.

En corps de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant