4. Suivre

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Washing Machine Heart- Mitski


Maria
Arrêt de bus, 07h35

J'avais beau avoir vécu des tonnes et des tonnes de viols celui d'hier était le plus violent, ma gorge était toujours douloureuse suite aux hématomes que m'avaient infligé les doigts de mon client.

Je m'étais réveillée une heure en avance, j'avais prévu que j'allais finir marquée par ces heures de torture, j'avais vidé la moitié de mon anti-cerne pour essayer de les cacher au mieux.

Et pourtant ma peau restait toujours colorée.

Évidemment il fallait qu'aujourd'hui il fasse assez chaud ne me permettant pas de mettre des cols-roulés tout en paraissant normale. Mais je n'avais pas le choix, j'avais donc mît ce fatidique vêtement qui me ferait presque transpirer.

Je n'avais pas eu le courage de marcher jusqu'à l'endroit où j'étais descendue la veille, j'étais devant l'arrêt de bus qui était situé presque en face de mon habitation.

Je vis le bus au bout de la rue, je soufflais un grand coup. Il devait déjà être à l'intérieur puisqu'il l'était hier matin. Le bus s'arrêta devant moi, j'étais la seule à y monter. Peu d'étudiants habitaient dans cette rue, quelques jeunes enfants, des adultes dans la trentaine ou des vieillards.

Le véhicule s'arrêta devant moi et ouvrit ses portes, la mort dans l'âme je montais les petites marches qui y menaient. Je scannais ma carte et avançais dans l'allée.

Je le sentais, ce regard, son regard.

Je pris l'initiative de l'ignorer, j'avais bien trop mal au cou pour me battre aujourd'hui. Le bus se remit en route alors que je n'avais toujours pas trouvé de place, une main agrippait mon poignet, me créant une décharge électrique.

Oui ma pire blessure restait mon cou mais les chaînes ne m'avaient pas épargné pour autant. Je tournais la tête jusqu'à croiser le regard bienveillant d'Ava.

-Tu veux t'asseoir ? Me demandait-elle.

-Non désolée je vais me poser au calme.

Elle hochait la tête et à mon plus grand bonheur relâcha mon poignet. Un sentiment de culpabilité créa une boule dans mon ventre, je n'aimais pas la remballer elle avait toujours été gentille avec moi.

J'allais donc m'asseoir un peu plus loin dans le bus, seule. Ces sièges n'avaient sûrement pas été lavé depuis des années mais qu'est-ce que j'aimais les retrouver, ils me sortaient de mon chez-moi.

C'était tout ce qui comptait.

-Me dis pas que c'est c'que j'crois. Dit un homme choqué.

-C'est rien, c'est juste Juliette. Répondait une voix qui me donnait des frissons de dégoût.

Elias.

-Putain elle vient vraiment de te demander de la baiser ?

-Les apparences sont trompeuses, la dernière fois-

J'enfonçais mes écouteurs dans mes oreilles, non pas que je pouvais me passer des anecdotes sexuelles de cet enfoiré mais j'avais eu ma dose de sexe pour les quatre prochaines années.

Ma musique se coupait, mes sourcils se fronçaient en voyant qui m'appelait.

Papa ?

Je décrochais, puisque j'avais mît mes écouteurs personne ne pouvait l'entendre, mais moi si, il fallait donc que je fasse très attention à mes mots.

-Oui allô ?

-Maria il faut que tu reviennes à la maison.

Mon corps se raidit, comment ça il fallait que je revienne à la maison ? Je venais à peine de partir.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant