The Mafia's Doll / 1-2

43. Jour

Family Line- Conan Gray

Maria
Villa, 01h05

Je me massais les tempes, des heures que je m'étais couchée espérant trouver le sommeil. Cela avait été un échec fulgurant comme je m'y attendais, je pris donc la décision de sortir de mon lit.

Je saisis mon paquet de cigarettes et en coinçais une entre mes lèvres, je l'allumais en me dirigeant vers le balcon, j'ouvris la porte vitrée et alla jusqu'au garde corps où je m'y appuyais.

Je regrettais de ne pas avoir pris de veste avec moi, j'étais gelée mais mon cœur l'était encore plus, en soit ma peau n'était pas la plus importante.

Je tournais la tête vers la droite en entendant des pas, je vis Elias. Tous les balcons se rejoignaient ce qui expliquait sa venue, je pris la décision de l'ignorer et de fumer silencieusement ma cigarette.

Il vint se poser à mes côtés, regardant la mer qui pour moi était maudite, lui aussi fumait comme à son habitude. Si il y avait bien quelque chose qu'on avait en commun c'était notre addiction destructrice pour le tabac.

-Je n'avais pas le choix Maria.

Il chuchotait presque, comme si quelqu'un d'autre pouvait nous épier mais qu'il voulait que je sois la seule à l'entendre.

-Je sais.

-Je suis sincèrement désolé, j'aurais aimé trouver une autre solution, mais j'en avais aucune.

-Ne t'excuse pas, j'ai l'habitude d'être sacrifiée pour les autres.

Sa mâchoire se resserrait, il était énervé contre lui-même. C'était tout de même ironique de se dire qu'il m'avait poussé à tuer mon père car d'après lui je devais vivre ma propre vie pour ensuite faire la même chose que lui.

Qu'est-ce que je racontais ? Lui aussi avait menti.

Tout le monde mentait.

-C'est peut-être trop tard pour l'avouer, mais à la base je ne voulais pas que tu deviennes chef des Costello pour te détruire, j'en ai juste tiré profit après.

Comme si il avait lu dans mes pensée il m'avait partagé un nouveau mensonge qui infligeait une nouvelle fissure à mon pauvre cœur meurtri. Je voulais qu'il se stoppe, qu'il arrête de me briser comme il savait si bien le faire mais quelque chose me poussait à le laisser faire.

Je voulais souffrir, malgré moi.

Plus je passais de temps avec lui plus je perdais un fragment de mon humanité, il me tranchait l'âme avec une précision effrayante, comme si il savait exactement comme le faire.

-Tout le monde me poussait à te marier, ils, enfin on avait peur de perdre notre famille et t'étais la seule solution pour notre survie.

Après être utilisée pour la survie de la mafia j'étais utilisée pour la survie de la famille Aryan. Quelle boucle parfaitement anéantissante.

J'écrasais le mégot de ma cigarette à présent consumée, il fit de même puis nous tournâmes nos têtes vers celle de l'autre.

-Détruit moi Elias.

Ses sourcils se froncèrent, il comprit à mon regard que j'étais très sérieuse, je voulais qu'il m'anéantisse, qu'il me donne le coup de grâce, celui qui m'empêcherait de me relever.

-Détruit moi, fais moi mal, fais ce que tu sais faire de mieux Elias. Brise moi plus que tu l'as déjà fais, je t'en prie Elias fais moi souffrir comme personne ne l'a jamais fait.

En silence il hocha la tête, approuvant ma demande. Il se décolla du garde-corps et fit un pas vers moi, je me mis face à lui le laissant agripper ma hanche d'une main et glisser sa paume sur ma joue.