47. Arrangé

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Softcore- The Neighbourhood


Maria
Réunion, 21h39

J'étais dans un coin de la salle avec la famille Aryan, Max nous avait rejoint en nous précisant qu'il avait eu un imprévu mais que pour rien au monde il n'aurait loupé ça.

Ils discutaient, riaient, étaient heureux ensemble.

Et moi j'étais là.

L'intrus, la dissuasion, le bouclier, le chien de garde, j'étais entourée mais tellement seule. Tout était coloré mais j'étais en noir et blanc, parfois ils essayaient de me parler mais je ne répondais pas. Après tout à quoi cela allait leur servir ? Je portais la bague de fiançailles c'était tout ce qui importait.

Une arme voilà ce que j'étais pour eux, et pour tout le monde.

Rien de plus qu'une bombe, celle sur qui on pouvait compter pour tout faire exploser en cas de besoin.

Pourquoi étais-je comme cela ?

-Tu es sans cœur; tu es froide.

Voilà les compliments qu'on me faisait, voilà ce qu'on trouvait de bien chez moi. Ma détresse constante, la destruction qu'on m'avait infligé, pour les autres c'était quelque chose de génial. Se rendaient-ils compte du prix que j'étais capable de payer pour qu'on me complimente d'une autre manière ?

« Tu es gentille, tu es avenante, on se sent en confiance avec toi. »

Oui j'aurais adoré qu'on me dise ça.

Je levais les yeux lorsque j'entendis les clacs d'une paires de talons précipités, mon cœur s'arrêta à la seconde même.

Un couple se posta devant nous, devant moi. Immédiatement l'homme me plaqua contre son torse, sa respiration était erratique alors que la mienne était si lente que j'avais l'impression de mourir.

Je rêvais ?

L'homme se fit projeter en arrière jusqu'à se que son dos frappe le mur, Elias avait braqué son arme sur son front. Mon sang ne fit qu'un tour, je pris mon arme et la collais contre la tempe d'Elias. La salle entière s'était figée.

-Ose encore une seule fois les toucher et je t'assure que je t'explose la gueule on est clair ?

Elias baissa lentement son arme les sourcils froncés d'incompréhension, j'étais livide, comme si en face de moi j'avais deux fantômes.

Était-ce le cas ?

Soudain deux bras m'entourèrent et des larmes coulèrent sur mon épaule, l'homme revint à la charge nous enlaça toutes les deux. Ils formaient un bouclier de protection autour de moi, comme ils l'avaient toujours fait.

-Mon Dieu Maria. Pleurait-elle.

-Si tu savais comme on est heureux de te voir vivante. Pleurait-il.

-On pensait qu'il t'avait tué. Pleurait-elle.

-Tu as tellement changé. Pleurait-il.

Mes lèvres étaient entrouvertes, mes membres tremblaient, j'étais au bord du malaise.

-Tata ? Tonton ?

-Oui ma puce c'est nous.

-NE TOUCHE PAS À MA FILLEULE ENFOIRÉ !

Mon père attrapa son arme posée sur son bureau, je pleurais toutes les larmes de mon corps en me maudissant d'être trop faible pour arrêter cela.

-PAPA NON ! Hurlais-je.

Il ne m'écoutait pas, il retira le cran de sécurité et tira, plusieurs fois, trop de fois. Je criais, je pleurais, je manquais d'air, je cru mourir moi aussi.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant