The Mafia's Doll / 1-2

35. Choisis

Leave a Light On- Tom Walker

Maria
Cave, ???

Cela faisait d'après mes calculs à peu près deux semaines que j'étais prisonnière dans cette cave humide, j'avais lié au fil des jours une sorte d'amitié à sens unique avec l'homme qui m'avait enlevé, Frédéric.

La terreur que je lui inspirais l'avait inconsciemment forcé à m'obéir, je demandais, j'obtenais. J'entretenais son sentiment de peur car jamais je n'avais tenté de m'échapper, il m'avait vu plusieurs fois me détacher mais aussi me rattacher de moi-même.

Il appréhendait les représailles mais je n'étais pas prête de lui en faire subir, si j'étais là c'était parce que je l'avais voulu et il l'avait très bien compris. Il se sentait obligé de répondre à chacune de mes questions, je connaissais donc une bonne partie de sa vie mais la seule chose qui m'avait réellement intéressée était qu'il était chef de la Kline.

Je lui avais donné des conseils pour entraîner son équipe et il m'avait écouté religieusement, je lui avais demandé de venir me voir chaque jour à neuf heure quarante-cinq ce que je supposais qu'il faisait. Je ne connaissais pas l'heure exacte, c'était l'une des tortures que je m'infligeais, perdre la notion du temps.

Plusieurs fois il m'avait demandé de partir, nous avions presque inversé les rôles, j'étais la kidnappeuse et il était le kidnappé. J'avais toujours refusé, je n'étais pas venue pour rien.

Il m'avait fait connaître ses techniques de torture en les utilisant sur moi, malheureusement elles ne m'avaient pas apporté ce que je recherchais, je n'avais rien ressenti de si spécial c'était bien moins violent que ce que je me faisais subir au château.

Alors me laisser à genoux les bras attachés en l'air me servait à me torturer un minimum.

Après ce que je supposais quatre jours j'avais commencé à recevoir des repas préparés par un chef, Frédéric espérait entrer dans mes bonnes grâce pour que je ne me venge pas donc me traitait comme une reine tout en me traitait comme je le lui demandais, comme une simple prisonnière.

Il ne pouvait malheureusement pas réprimer la terreur que je lui inspirais, quand je me libérais de mes chaînes pour m'étirer il reculait jusqu'à toucher le mur, sa respiration devenait plus rapide lorsque je le regardais plus de trois secondes dans les yeux et ses mains tremblaient dès qu'il entrait dans la pièce.

Je deviendrai le diable.

J'étais le diable.

Je m'imaginais parfois ce que devait ressentir les Aryan, ce que devait ressentir Elias. Je tentais par tous les moyens de mourir pour qu'il soit enfin libéré de sa cage dorée mais la tâche s'avérait plus compliquée que je ne me l'étais imaginée. Frédéric avait trop peur pour me tuer.

Je ne souhaitais qu'une chose, qu'il ne se rende pas compte de la supercherie, égoïstement je voulais qu'il garde une bonne image de moi.

Mon Elias.
Mon mari.

Qu'est-ce qu'il dirait si il savait ? Peut-être qu'il avait déjà compris que je n'étais qu'une menteuse et qu'il me détestait ? Ou encore pire il savait mais voulait à tout prix me sortir de là ?

Notre amour était comme ça, quand il avait su que je me torturais seule il m'avait forcé à le suivre pour que j'arrête les horreurs que je me faisais subir.

J'étais persuadée que même si il avait compris il cherchait à me retrouver.
Car j'aurais fais la même chose à sa place.

Mais après tout il ne pouvait pas comprendre, mes hommes m'étaient dévoués et j'étais convaincue que jamais ils ne lui diraient un mot quant à mes décisions. Je savais que les Aryan Brotherhood étaient coincés dans leur maison et qu'ils attendaient sagement que je meurs pour en sortir.