50. Quotidien

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Elle pleut- Nekfeu, Nemir


Maria
Château, 10h04

Jour quarante-deux.
Nouvelle quotidienne de Max : Ça va pour l'instant mais il attaque demain, et toi Maria tout va bien ? Tu reviens quand nous voir ?
Message quotidien de lui : Maria s'il te plaît répond moi, on a aucune nouvelle de toi je commence sérieusement à m'inquiéter.
Invitation quotidienne d'Ava : Ça fait une semaine qu'on s'est pas vu, Maria viens chez moi ce soir.

Je balançais mon téléphone à l'autre bout de la pièce, quelle ironie il finissait sous l'armoire à sous-vêtements.

Je fixais le plafond de la chambre maudite, je ne savais pourquoi je m'étais réfugiée dans cette pièce, peut-être que je ne voulais que ma tristesse atteigne tout le château ? J'avais tellement souffert ici, ce n'était pour autant que l'habitation entière avait été affecté par cela. La porte emprisonnait mes idées toutes aussi sombres les unes que les autres.

Évidemment que ce n'était pas que pour cela, les souvenirs hantaient cette chambre et cela me faisait tellement mal, j'aimais ça.

Je m'étais réfugiée dans l'horreur parce que je n'étais plus que cela. Ici au moins j'avais des souvenirs de lui, nos souvenirs.

Je levais ma main blessée, je lui montrais la preuve de notre pacte.

Aujourd'hui je le sauvais parce que nous nous étions jurés que tout cela resterait entre nous.
Demain je le haïrai à nouveau, peut-être même que je regretterai mes choix.

Je sentis mon bâillon bouger, il ne le tenait plus que d'une main. J'ouvrais les yeux et vis qu'il me tendait sa paume coupée, après quelques secondes il saisit ma main avec laquelle nous avions fait une promesse de silence, il devait pour cela entourer mon corps de son bras.

Je le haïssais, je le détestais à un point inimaginable et ce parce qu'il m'avait infligé le coup de grâce. Il m'avait offert de l'espoir et me l'avait arraché.

Il m'avait dit qu'un jour je serai heureuse.
Il avait menti.
Lui aussi.

Et si je ne l'avais pas laissé m'embrasser ?
Et si je ne l'avais pas laissé marquer son nom sur mon cœur ?

Il avait une place dans celui-ci, je le savais car j'étais au fond du gouffre depuis qu'il était parti, depuis qu'il m'avait obligé à le laisser mourir à ma place.

L'espoir qu'il m'avait offert était sûrement l'une des choses qui m'avait le plus anéanti, il était celui qui m'avait le plus anéanti. Et ce parce que personne ne m'avait jamais menti comme il l'avait fait, il m'avait plongé dans une illusion si colorée alors que ce n'était qu'une façade.

Une putain de façade.
Un putain de mensonge.

Je décalais les chaînes froides qui s'étaient collées à ma peau durant mon sommeil, ce que je trouvais génial dans cette pièce c'était que mes cauchemars n'étaient pas que basés sur sa mort, mes clients y étaient eux aussi.

Un cauchemar de viol sur deux de sa mort, ça valait le coup.

Je priais pour mourir au même moment que lui, car comme cela j'allais pouvoir le tuer des milliers de fois en enfer.

Je voulais qu'il souffre autant que moi, lui faire ressentir physiquement ce que je vivais mentalement, c'était sûrement moins dur mais c'était le minimum.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant