19. Antoine

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Sex, Drugs, Etc.- Beach Weather




Maria
Château, 10h23

Mon seul et unique regret face à la "guerre" que j'avais mené la veille était que je n'avais pas fini blessée. Je m'en étais sortie sans une seule égratignure ce qui voulait dire rien à faire cicatriser.

On m'avait prévenu qu'à dix heure trente je recevrai un invité venu ici pour parler affaires, je supposais qu'il souhait une alliance qui allait finir en meurtre.

Je ne pu une fois de plus empêcher mon regard de dévier sur le cadre bien à sa place sur mon bureau, ma dernière interaction avec Elias me revint en mémoire comme un terrible coup de poignard.

-Je t'aime Maria.

Mon cœur se contracta me provoquant une douleur atroce, car ces mots résonnaient en moi pour m'obliger à choisir, à prendre la décision la plus dure de mon existence.

L'abandonner et souffrir ou rester et l'aimer.
Mais n'allais-je pas souffrir encore plus en restant ?

Alors ma réponse fut de m'abandonner en l'abandonnant lui, je laissais mon cœur noir et en morceaux entre ses mains pour qu'à jamais je lui appartienne.

-Tu es l'homme de ma vie Elias, dans celle-ci et dans toutes les autres.

Ce fut les derniers mots que j'avais prononcé après l'avoir embrassé, et avoir ensuite tourné les talons pour partir pour de bon. J'ai senti mon âme s'arracher de mon corps, elle ne pouvait pas s'en aller alors j'ai continué à marcher de mon corps vide.

Un haut le cœur me prit lorsque je voyais sur cette photo le relief d'une arme sous sa veste, je me rendais bien vite compte de quelque chose, je ne le connaissais même pas.

Lui savait ce qui m'avait forgé, les entraînements incessants de mon père et mes clients, voilà ce qui avait transformé la petite fille innocente que j'étais en véritable monstre.

Mais lui ?
Qu'est-ce qui lui avait créé ce détachement face à la mort ?

Serait-ce ses parents ? Je me souvenais bien qu'on m'avait confié que le père d'Elias ne lui faisait plus confiance après tous ses mensonges mais il me paraissait aimant, comme sa mère. J'étais très bien placée pour savoir qu'une façade c'était facile à construire mais cela ne m'avançait pas quant à mes réflexions.

Serait-ce son passage chez Salvatore Nostra ?

J'étais consciente que cet homme était un monstre dénué de tout bon sens était-ce donc lui qui avait forgé la partie dite sombre d'Elias ?

-Madame Costello, votre invité est ici nous attendons votre accord. Grésilla mon talkie-walkie.

Reprenant le cours de cette réalité je vérifiais que mon arme soit bien chargée et donnais mon accord. Après quelques secondes on toqua à la porte de mon bureau et quelqu'un entra.

Je ne pouvais d'écrire l'ouragan d'émotions qui m'avait traversé, mes yeux s'étaient écarquillés de surprise tant c'était la dernière personne que je m'attendais à voir ici.

Les lèvres entrouvertes j'étais incapable de prononcer le moindre mot, son sourire ne fit que s'agrandir face à mon manque de réaction. Il avait changé, mais l'éclat dans son regard était resté le même.

Il m'ouvrit ses bras, mon cerveau réagit enfin je me levais donc précipitamment de ma chaise et me propulsais contre lui, il me souleva et par réflexe j'entourais mes jambes autour de son buste.

-Tu m'as manqué ! S'exclamait-il au creux de mon oreille.

Il me secouait dans tous les sens me causant un rire, je ne savais quelle divinité m'avait offert le droit d'être contre cet homme mais je la remerciais à un point inimaginable.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant