Can't Pretend- Tom Odell
Maria
Boîte de nuit, 01h02On m'avait traînée sur la piste de danse durant plus d'une demi-heure, évidemment il fallait que la peine me rattrape alors je leur fis signe que j'allais fumer une cigarette, Ava bien trop éméchée acquiesça mais lorsque je voulu partir mon poignet fut retenu par Antoine.
Il me connaissait par cœur et comme il l'avait dit plus tôt lorsque nous étions tristes et que l'on buvait beaucoup d'alcool nous étions engloutis par celle-ci. Je lui fis un petit sourire qui confirma ses soupçons, il me rapprocha de lui et me susurra :
-Je te laisse quinze minutes seule et je viens te voir d'accord ma princesse ?
J'hochais la tête et partis, Antoine savait que j'avais besoin d'être seule pour remettre de l'ordre dans mes pensées sans dessus dessous mais était aussi conscient que j'avais besoin d'aide. Alors il m'offrit les deux, il me laissait le temps de m'effondrer calmement comme mon corps le réclamait et viendrait me ramasser à la petite cuillère.
Je passais par la sortie de secours quittant la chaleur étouffante de la boîte de nuit et m'adossais au bâtiment de pierre. J'ouvrais mon sac à main et en sortais mon paquet de cigarettes, j'en saisi une et la coinçais entre mes lèvres.
Mais lorsque je voulu approcher mon briquet mes doigts se mirent à trembler, mon corps entier fut par la suite consumé par de violents spasmes.
Je réussi tout de même à griller ma cigarette mais à peine eu-je le temps de le faire que le vide dans ma poitrine devint insupportable, ma douleur psychologique se transformait en douleur physique.
Mes yeux me brûlèrent, ma gorge se serra, une boule vint se loger dans mon ventre, ma peau devint glacée. Mes jambes flanchèrent, je m'écroulais, finissant assise sur le béton du trottoir.
Les larmes montèrent, elle montèrent tellement que je ne pu les retenir, mon cerveau avait atteint sa limite et je vis devant mes yeux ma propre vie défiler. Comme si les astres me poussaient à voir l'état misérable de ma pauvre existence.
J'étais née dans une mafia, ma mère était aimante et protectrice, mon père avait des projets pour moi divergents avec ce que projetait ma mère.
Il m'a fait la torturer, il m'a fait la tuer.
Mon père a eut d'énormes problèmes d'argent, ayant visé trop haut et s'étant effondré, alors il a demandé de l'aide à ses enfants.
Mes aînés m'ont sacrifiée.
On m'a forcée à me prostituer, on m'a attachée, on m'a violentée, on a profané mon corps et détruit mon enfance.
On m'a forcée à mener moi-même des combats, on m'a frappée, on m'a entraînée comme une adulte, on m'a éduquée dans la violence, on m'a appris à tuer.
J'ai éradiqué mes démons, ma famille, chamboulant mon univers peut-être immonde mais au moins stable, j'avais dans tout cela le réconfort d'une routine.
On m'a forcée à me marier, me faire déménager sur une île loin de tout, et je suis tombée amoureuse, follement amoureuse. J'ai trouvé mon âme sœur mais cette âme sœur était toute autant abîmée que moi, en voulant se pousser vers le haut on se tirait vers le bas, nos souffrances on les partageait, tellement qu'elles devenaient les nôtres.
J'ai repris les Costello, je suis devenue patronne. Une femme impitoyable, dénuée de tout bon sens, de toute émotion, je n'ai droit à aucune pitié car elle serait symbole de faiblesse, elle ne ferait qu'attirer mes ennemis.
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The Mafia's Doll / 1-2
RomanceMaria Une simple étudiante âgée de vingt ans emménage dans la petite ville de Parshall. Tout ce qu'elle souhaitait dans ce nouveau départ c'était de trouver une vie parfaitement normale, se mêler à la foule comme elle ne l'avait jamais fait, paraîtr...