The Mafia's Doll / 1-2

6. Profil

Don't Let Me Down- The Chainsmokers, Daya

Maria
Université, 12h43

Nous nous étions quittés hier sur cela, un dernier rire dans un moment inimaginable. Aujourd'hui nous étions repartis sur le même regard de tueur qu'on se lançait le premier jour, l'envie d'éliminer l'autre était de retour.

Après tout nous étions ennemis, la bombe à retardement de notre guerre était déjà en route.

Deux mafias bien trop puissantes dans la même ville, c'était fait pour mal tourner.

Je sentais qu'il épiait le moindre de mes faits et gestes, je me demandais si ses amis étaient aussi ses associés parce que devoir me suivre partout devait être pour eux étrange.

Je fouillais dans mon casier, cherchant l'élastique que j'avais laissé à cet endroit ce matin même, lorsque j'entendis leurs rires. À force de les entendre derrière moi j'avais commencé à comprendre qu'elles expressions en suivaient mais cette fois-ci c'était différent.

Leurs rires n'avaient pas la même intonation, le regard qu'il portait en permanence sur moi n'était plus le même. Comme si il me jugeait de la tête aux pieds, je me sentais vraiment mal à l'aise, tellement peu dans mon élément qu'un frisson m'avait parcouru l'échine.

Je sentis qu'il se rapprochait de moi, mais seul. Je levais les yeux au ciel et abandonnais l'idée de retrouver mon élastique en refermant mon casier. Je ne lui laissais pas la possibilité de m'atteindre je partis à son contraire, mais sa main me saisit le poignet.

Ok c'était vraiment bizarre là.

Je me tournais vers Elias, son rictus moqueur ne faisait que s'étirer. Son bras libre se dirigeait vers ma tête, je fronçais les sourcils ne comprenant absolument pas quel était son délire.

-Maintenant je comprends mieux. Dit-il.

Je restais muette attendant à ce qu'il s'explique mais il ne m'accorda pas ce plaisir, son pouce se posa sur mon col roulé. Je me libérais de sa prise en un geste.

-C'est quoi ton problème ?

-Alors comme ça ton papa te donne pas assez d'argent ? Raillait-il.

Ok là je n'y comprenais plus rien, comment ça mon père ne me donnait pas assez d'argent ? J'avais absolument tout ce que je voulais je n'avais jamais eu un seul problème de ce côté.

-Qu'est-ce que tu racontes ?

-Je m'étais trompé de surnom finalement princesse ça te va pas du tout.

Plus il parlait plus il me perdait et à en voir son regard il se délectait de mon incompréhension.

-Pute ça te va mieux.

Ma respiration se coupait et mes yeux devinrent ronds, pute ?

-Fais pas la choquée Maria, on a vu.

On a vu ?
Comment ça ils ont vu ?

-Je m'attendais à en trouver des trucs sur le darknet mais alors ça je m'y attendais pas.

Il me tendit son téléphone là où je vis une photo de moi, je sentis mon estomac se retourner en comprenant ce qu'il était en train de me montrer.

Un profil.
De prostitution.
À mon nom.

Tout devint clair, où mon père trouvait tous mes clients, cela venait d'ici.

Ils l'avaient trouvé.
Ils savaient.

Mes doigts se gelèrent, je ne trouvais plus mon air. Je me retrouvais coincée dans la pièce attitrée à mes actions, je sentais les chaînes autour de mes poignets et de mes chevilles, je sentais les claques que je me prenais autant sur le visage que sur les fesses, je sentais les multiples langues qui avaient touché mon clitoris, je sentais les doigts qui s'étaient insinués en moi, je sentais les penis qui m'avaient pénétré.