16. Brûler

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Me and Your Mama- Childish Gambino



Maria
Château, 19h47

Je savais que mon père était un malade, je me doutais même qu'il possédait de réels problèmes psychologiques. Il était vaniteux à un point inimaginable, au point où il forçait sa fille à se prostituer.

Je ne m'attendais tout de même pas à ce qu'il envoie une dame vérifier que j'avais véritablement mes règles.

Je ne les avais pas, c'était un fait je supposais même que mon père s'en doute, ou peut-être qu'il essayait de se convaincre que je n'avais pas mes règles par désespoir de perdre tout cet argent.

Ce bordel il fallait que j'y trouve une solution et bien vite, s'il apprenait que j'avais menti j'étais finie.

Dans les toilettes j'attendais sagement que la femme vienne, je m'étais creusée la tête encore encore et encore pour espérer trouver une solution, j'en avais une oui mais je ne voulais pas en arriver là.

La porte se mit à trembler face aux trois coups qu'avait mit quelqu'un dessus. La clanche partait vers le bas, je posais brusquement mon pied sur le bois afin de la tenir fermée.

-Madame ? Me demandait ma vérificatrice.

-Une seconde s'il vous plaît.

Je n'avais plus le choix je devais utiliser ma solution, je retirais mon bas et ma culotte, j'avais pensé à placer une serviette hygiénique à l'intérieur afin de paraître plus réel. Je saisi un couteau et fermais les yeux.

J'en étais la.
Juste pour pouvoir sauver ma peau.

J'insérais lentement le couteau dans mon vagin en plissant mes paupières le plus fort possible. Je le retirais d'un coup et pressais du papier toilette dessus pour calmer l'hémorragie.

Après quelques secondes le flux se fit moins violent alors je retirais le papier toilette, le jetais puis ouvrais la porte. Le visage de la dame était désolé, elle savait que tout allait mal et que mon père devenait de plus en plus fous jusqu'à ce qu'elle se retrouve ici.

Elle lançait à peine un coup d'œil vers mon entrejambe puis partit sans demander son reste, elle détestait déjà faire cela, elle n'allait donc pas traîner.

Je me rhabillais en me rendant compte que j'avais tout de même fait une belle erreur, si demain mon père me trouvait un client qui supportait les règles j'allais forcément saigner, peut-être même ne jamais cicatriser.

Je sortais des toilettes passant dans le salon, où se trouvaient mes aînés, ils me lancèrent des regards noirs. Ils me détestaient quand j'allais bien mais quand je souffrais ils m'adoraient, contradictoire tout de même.

-Vous direz à papa que je ne mange pas je vais directement dormir, il sait pourquoi.

Je ne leur laissais pas le temps de répondre, j'étais consciente qu'avec le « il sait pourquoi » j'appuyais encore plus mon mensonge. Je montais dans ma chambre, celle qui était vraiment prévue dans le but de dormir. Étrangement celle-ci était pratiquement vide je n'avais pas eu l'envie de la décorer, l'autre non plus mais mon père avait engagé les meilleurs pour le faire.

Quand c'est pour les clients évidemment.

Je saisi mes cheveux et les attachais à l'arrache dans un espèce de chignon et attrapais mes lunettes que je ne mettais que lorsque j'avais trop mal à la tête. Je retirais les vêtements que j'avais mis à l'université pour passer à un jogging et un gros pull, je priais pour avoir assez chaud.

Car oui cette nuit j'allais sortir.

J'avais l'impression d'être devenue une adolescente, de vivre ce que je n'avais jamais vécu, de rattraper le temps perdu. Le problème était que ces choses je ne devais même plus y penser, à vingt ans j'étais sensée être en droit d'être libre.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant