The Mafia's Doll / 1-2

24. Reste

idfc- blackbear

Maria
Château, 11h24

Ce sentiment de trahison me dévorait de l'intérieur, la peine qu'il me provoquait m'anéantissait, mais cette colère, cette rage qui vint la remplacer me consumait. Je tremblais de haine, je me sentais terriblement humiliée.

En le regardant j'avais l'impression d'être de retour à zéro, je me souvenais de la manière dont il avait demandé à Ava d'arrêter de me mettre sur un piédestal dans ce putain de bus.

Ce bus que je n'aurai jamais dû prendre.
Cette ville dans laquelle je n'aurai jamais dû déménager.
Cet homme auquel je n'aurai jamais dû m'attacher.

On m'avait menti durant toute mon existence, passant de mon père durant mon enfance pour finir par Elias durant mon début de vie d'adulte, et en toute honnêteté j'en avais marre, j'avais trop donné pour que cette boucle continue.

-Sors de chez moi. Ordonnais-je.

Il se mordait les lèvres, rongé par ses multiples remords que lui infligeaient ses mensonges, qu'il souffre j'en avais strictement rien à foutre. J'avais été la première à souffrir et ce par sa faute, alors si mon rejet lui faisait mal ce n'était plus mon problème.

-Max tu peux rester autant que tu veux, mais toi. J'appuyais sur sa poitrine de mon doigt. Tu dégages et ne reviens plus jamais.

Je tournais les talons, sachant très bien comment cela allait finir. La seule chose qu'on m'avait appris durant ma vie était de tuer j'étais consciente que je pouvais le haïr autant que je le voulais mais mettre fin à ses jours m'anéantirai.

-Maria putain.

Sa main s'enroula autour de mon poignet, je fis volte face et arrachais mon bras de sa prise, mon sang bouillonnait dans mes veines. J'entendis des pas s'approcher, Antoine arriva et fronça les sourcils en voyant cette situation lunaire.

-LÂCHE MOI PUTAIN ! Criais-je.

-Maria putain tu vas pas péter un plomb juste pour ça.

-Juste pour ça ?

Plus aucune peine, elle m'avait quittée à la seconde même où il avait prononcé ces trois petits mots, la rage, elle, s'était amplifiée au point où je ne contrôlais plus rien.

-JUSTE POUR ÇA ?! Criais-je.

J'attrapais brusquement le col de son t-shirt et le forçais à se baisser pour que son visage se retrouve juste en face du mien.

-Tu as osé m'embrasser, tu as osé me faire des milliers de promesses, tu as osé me faire pleurer toutes les larmes de mon corps, tu as osé me faire éprouver des sentiments pour toi, tu as osé me dire que tu m'aimais, tu as osé me laisser me battre pour toi alors que t'en branlais pas une, tu as osé me briser le cœur, tu as osé me laisser essayer de tout tenter pour que tu arrêtes la drogue, tu as osé me laisser te réveiller à chacun de tes cauchemars, tu as osé me prendre dans tes bras, tu as osé me pousser à tuer mon père pour « me libérer de son emprise », tu as osé me marier de force, tu as osé me kidnapper. Le tout en me mentant, en faisant semblant d'être quelqu'un que tu n'es pas. ET TU OSES ME DIRE QUE JE PÈTE UN CABLE « JUSTE POUR ÇA » ?!

Je ne lui laissais pas le temps de me répondre, mon poing s'abattit de toute mes forces sur son visage, il se recula d'un pas, son nez saigna mais ne m'offrit pas l'apaisement que je cherchais après avoir énuméré toutes les choses qu'il m'avait infligé.

Antoine et Max se figèrent, me donner en spectacle devant eux ne me dérangeait pas, rien ne pouvait calmer l'amertume que j'éprouvais pour cet homme que j'aimais éperdument.