The Mafia's Doll / 1-2

12. Ordre

Babooshka- Kate Bush

Maria
Voiture, 09h26

Dire que j'étais lâche serait minimiser mon cas, mes frères et sœurs vivaient sur la même île que moi mais ce n'était pour autant qu'une seule fois j'ai été les voir.

C'était lorsqu'Elias m'avait avoué qu'il allait confronter sa famille qu'il n'avait pas vu depuis la mort d'Adèle que je me suis rendue compte qu'il n'y avait que ma faiblesse d'esprit qui m'empêchait d'aller voir la mienne.

Des mois étaient passés, et je m'étais contentée de faire l'aveugle à me dire qu'ils étaient bien mieux sans moi, en soit c'était le cas, sans aucun doute, mais je ne pouvais les abandonner "pour leur bien" sans même les consulter au préalable.

J'avais peur de ce que j'allais découvrir en passant les portes de la villa qui les logeait, de leurs visages ayant vieillis, de leur taille ayant grandi.

Mais surtout j'avais peur de mon frère, Noa, ses mots étaient à jamais gravés dans ma mémoire et je me demandais si j'étais capable de le regarder dans les yeux sans m'effondrer après cela.

-Tu te penses meilleure que papa c'est ça ? Tu penses que tu fais mieux que lui ? T'as fais quoi pour nous ? Tu penses que nous foutre en cours et engager une putain de nounou va nous aider ? T'AS DÉTRUIT NOTRE FAMILLE QUOI QUE TU PUISSES FAIRE ÇA NE RÉPARERA JAMAIS TES ACTES ! T'ES PIRE QUE PAPA T'ES BIEN PIRE QUE LUI TU NOUS AS FAIS PLUS SOUFFRIR DEPUIS QUE T'ES AU POUVOIR QUE PAPA DURANT TOUTE SA VIE !

Je sentais mes paumes devenir moites et mes membres trembler, non je n'étais pas capable, je n'étais pas capable de les revoir, pas après ça.

Mais soudainement les mots du garde que j'avais interrogé me revinrent en mémoire, me possédant d'une rage fulgurante.

-Noa Costello est devenu ingérable, il fait des crises de colère et frappe son frère et ses sœurs ainsi que leur nourrice et nous-mêmes lorsqu'il est contrarié.

Il les frappe.

Bordel qu'est-ce qui me prenait ?!

Moi, Maria Costello tueuse en série, cheffe d'une mafia hyper puissante ainsi qu'une autre avec son mari flippait de revoir son petit frère après son discours ridicule ? Je flippais d'un putain de môme qui se prenait pour un homme ?

Je sortais brusquement de ma voiture et marchais droit devant moi, les hommes qui gardaient l'entrée baissèrent la tête en me voyant arriver.

Je ne tremblais plus d'appréhension, je tremblais de rage.

À la porte vitrée je vis trois silhouette qui l'ouvrirent, Alina, Nicola et Leïla me sautèrent dessus, un grand sourire aux lèvres.

-MARIA ! Criait Leïla.

-Tu nous as manqué. Avouait Nicola.

-T'as plus intérêt à partir aussi longtemps ! Ordonnait Alina.

Je leur frottais à chacun la tête, il en manquait un, celui que je voulais le plus confronter en ce moment-même, celui qui m'avait retenu de les voir eux, eux qui demandaient ma présence.

-Où est Noa ? Demandais-je.

-Il est encore en train de gueuler dans le salon. Se plaignit Alina.

Encore.

Je me craquais les phalanges, voyant mon air sérieux les visages de mes cadets s'éclairèrent, je compris qu'ils n'attendaient qu'une chose, que je vienne pour remettre leur aîné à sa place. Je commençais à marcher, ils me suivirent avec un sourire aux lèvres, lorsque je passais les portes je m'exprimais.