The Mafia's Doll / 1-2

23. Inconnu

Tous les mêmes- Stromae

Maria
Château, 09h12

Les choix.

Parfois nous disions que les choix étaient irrationnels, à mon avis ils ne l'étaient pas. Si le cœur poussait c'était qu'il y avait une raison pour qu'il le fasse.

J'avais fais tellement de choix décisifs durant mon existence, ils avaient forgé la femme que j'étais devenue. Une femme cruelle disaient-ils. Je ne pourrai jamais les contredire car je me considérais comme cela moi aussi, ce n'était pas une fierté.

La seule chose qui était plaisante lorsqu'on nous volait nos choix était que nous pouvions remettre sur d'autres leurs conséquences. C'était plus facile de se dire que nous n'avions rien choisi, que nous avions simplement été contraints.

Mais bien souvent il y avait une face cachée derrière tout cela.

Mon père me forçait à me prostituer ? Je le maudissais et pourtant c'était moi qui avais fais le choix de ne pas sacrifier Alina et Leïla à ma place.

Elias m'avait marié de force ? J'avais fais le choix de rester avec lui alors que j'avais pu partir un nombre incalculable de fois, mais j'étais restée.

Les effets papillons comme on disait, un simple geste, une simple parole pouvait changer le cours de notre existence.

Être au mauvais endroit au mauvais moment ?
Être au bon endroit au bon moment ?

Tout était relatif à chaque individu, les sentiments ne se contrôlaient pas.

Certaines personnes détesteraient mettre sa vie en danger, j'aimais cela. Certaines personnes adoreraient le pouvoir que je possédais, je le maudissais. Certaines personnes détesteraient ma relation avec Elias, je la chérissais.

Il arrivait que malgré nous nous imposions nos choix de vie à nos proches pensant que nos choix étaient meilleurs que les leurs, malheureusement personne ne pouvait voir le monde tel que nous le voyions.

Être unique était parfois une chance.
Être unique était parfois un malheur.

À la plus grande déception de tous nous ne pouvions pas tout contrôler, j'étais la première à le vouloir. L'anticipation était possible, mais rien de plus.

Si je mettais tous mes sentiments de côté est-ce que je resterai avec Elias ? La réponse était non, et cela parce qu'en nous faisant du bien nous nous faisions du mal.

Mais si seulement j'avais pu tout contrôler j'aurai transformé notre relation malsaine en quelque chose de sain.

Nos volontés envers l'autre différaient tellement que je savais que nous étions entrés dans une boucle infinie de différents. Le pire était que c'était plus fort que nous, nous aurions aimé entrer dans le moule que nous avait concocté l'autre mais cela était simplement impossible.

Je voulais qu'il arrête toute sorte de drogue, j'étais pratiquement persuadée que ce ne serait jamais le cas.
Il voulait que j'arrête de me mettre en danger, il était pratiquement persuadé que ce ne serait jamais le cas.

Et pourtant nous étions sans l'ombre d'un doute des âmes sœurs, écorchées par la vie dans la même intensité mais ayant eu des réactions totalement différentes.

Mes poings étaient devenus bleus, mes phalanges s'étaient déplacées, mon corps suait, ma respiration était courte et mal maîtrisée lorsque j'abandonnais le sac de frappe pour m'asseoir sur l'un de banc de ma salle de musculation.

Elias relâcha le sac de frappe qu'il tenait et vint s'accroupir devant moi, mon cerveau était en ébullition, j'étais prisonnière de mes pensées.

-Maria ?