36. Prouve

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The Beach- The Neighbourhood


Maria
Allée, 02h13

Je ne savais décrire le torrent d'émotions qui me traversait, en revanche je pouvais dire sans hésiter que la prédominante était l'appréhension. J'avais l'impression de marcher à reculons vers la villa, le bruit des vagues frappant contre les rochers en contrebas ne faisait qu'augmenter mon angoisse.

La mer s'agitait, me prévenant du déluge qui allait se produire.

L'expression sur les visages de mes hommes lorsqu'ils m'avaient vu en vie m'avait prouvé qu'ils étaient rassurés, limite heureux. Pourtant je n'avais pas cillé, je leur avais simplement ordonné de laisser les Aryan Brotherhood partir.

Si ce n'était pas Antoine qui m'avait contraint à partir de chez la Kline je l'aurai sûrement détesté, je préférais être n'importe où qu'ici en ce moment-même.

Cela faisait maintenant de longues minutes que j'étais bloquée devant la porte d'entrée, les paroles de Max et d'Antoine tournaient en boucle dans ma tête m'empêchant de pénétrer dans la demeure.

-Ça va aller ma princesse, appelle moi si ça tourne mal.

-Tu es sûre que tu ne veux pas que je reste une nuit ma p'tite ? Juste au cas où ?

Rassurant.

Je saisi le peu de courage qu'il me restait et ouvrais la fatidique porte, durant une seconde j'avais cru qu'Elias était parti dormir car la maison plongée dans le noir était parfaitement silencieuse mais je l'avais senti, cette ambiance pesante qui me prouvait qu'il était bien là.

Je me dirigeais lentement vers le salon, chacun de mes pas était moins assuré que le précédent, je regrettais presque de ne pas avoir demandé à Max de rester ici cette nuit.

J'avalais lourdement ma salive en voyant assise sur l'un des canapés une silhouette seulement éclairée par la lueur de la lune à travers les baies vitrées, je savais bien qui cela était, je la reconnaîtrai entre mille.

-Elias ? L'appelais-je.

Il ne me répondit pas pourtant j'étais convaincue qu'il m'avait entendu, car il déposa sur la table basse son verre de ce que je devinais être du whisky pour poser un plateau sur ses genoux, je le vis rouler un billet et le coincer sous sa narine. Le bruit de l'aspiration me donna des frissons dans le dos, je devinais qu'il était défoncé.

Le manque de speed m'avait hanté durant mon séjour chez la Kline mais en le voyant faire, la drogue me dégoûtait.

Des mouvements sur ma droite attirèrent mon attention, je tournais la tête pour apercevoir trois femmes à moitié nues se figer en me voyant, je me mordais les lèvres afin de m'empêcher de les exterminer.

-T'es sérieux ?

Les escortes s'en allèrent presque en courant, le fait qu'elles étaient en sous-vêtements était le dernier de leurs problèmes, elle souhaitaient juste me fuir le plus loin possible.

-T'as vraiment appelé des putes alors que y'avait toute ta famille ?

Ma voix lui exprimait tout mon dédain mais il se mit à rire, un rire froid, dénué de toute joie. Je sentis immédiatement la situation m'échapper, j'étais à présent persuadée que cela allait très mal finir.

-T'aurais pas pu attendre qu'ils sortent de chez nous pour te les taper ?

-Chez nous ?

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant