28. Exploits

490 21 3
                                    

Cigarette Duet- Princess Chelsea


Maria
Villa Costello, 14h16

Nous avions tous nos faiblesses, plus ou moins importantes. Je m'étais dis jusqu'à maintenant que mes faiblesses étaient mes amis, que pour eux j'étais capable de mettre le monde à feu et à sang.

C'était le cas.
Si lui n'était pas derrière moi.

J'avais l'impression d'être spectatrice de ma propre vie, qu'il était aux commandes de mon corps. Il m'avait ordonné de ne pas ressentir la douleur lorsqu'il s'était amusé à retirer la balle qu'il m'avait tiré dans l'épaule.

Je l'avais écouté.
Je n'avais pas cillé.

Je sentais qu'il me contrôlait comme une marionnette car à la seconde où il disparaissait de mon champ de vision je redevenais moi-même, la petite fille terrorisée me laissait la place pour que j'agisse.

C'était la raison pour laquelle j'avais tué trois personnes à mains-nues en l'espace de dix petites minutes, car mon instinct de survie était toujours là, il ne me quittait pas.

Le vide dans ma tête n'avait jamais été aussi important, j'agissais automatiquement, j'étais redevenue un robot qu'il avait formaté à l'aide de mon père.

Chaque visage qui me fixait je le connaissais, les souvenirs me revenaient comme des coups de poignard, je me rappelais d'une conversation avec eux dès que je croisais leurs regards admiratifs.

Comment j'avais pu oublier plus de cinquante personnes ? Comment j'avais pu oublier ma famille paternelle ?

Je ne savais où était parti mon parrain mais les frissons de terreur m'avaient quittée ce qui voulait dire qu'il n'était plus dans la salle immense qui servait de pièce de réception.

Leandro Costello.
Mon corps avait si peur de lui que je sentais sa présence.

J'étais en bout d'une table rectangulaire, la chaise sur laquelle j'étais assise était gravée de mon prénom, et je me souvenais qu'à l'époque c'était mon père qui s'asseyait ici. Car cette place était réservée au chef de famille, le plus puissant.

-On savait bien qu'un jour tu finirais par t'asseoir ici, mais pas une seconde on se serait douté que tu aurais autant de pouvoir. Me dit ma tante Camilla.

Je ne répondais pas, chacun avait au minimum un cartel mais tous étaient ridicules face à la mafia que j'avais créé avec mon corps, car oui Elias m'avait convaincu de ma valeur, sans moi il n'y aurait rien, mon père et mon oncle auraient coulé.

La dernière fois que je m'étais retrouvée ici je n'avais que quatorze ans, et tous parlaient de mon futur rôle chez les Costello, car oui ma mafia était la seule à porter mon nom, les autres utilisaient des pseudonymes. Cette situation n'avait même pas réellement changé, aujourd'hui encore ils parlaient de ma réussite.

-À ce que je vois tu t'es remises aux tortures ma petite, ta résistance à la douleur m'a l'air d'avoir vraiment évolué puisque quand tu demandais à ce qu'on te torture à l'époque tu n'étais pas dans cet état. Me dit un cousin qui avait dix ans de plus que moi.

-Heureusement que tu t'es séparée de cet Aryan, il t'affaiblissait considérable-

Mon oncle n'eut pas le temps de finir sa phrase, je m'étais levée de ma chaise et m'étais précipitée sur lui. J'avais attrapé sa nuque et avais commencé à frapper sa tête contre la table, personne ne parlait, personne n'osait me contredire.

Je savais que mon visage ne laissait transparaître aucune émotion, le sang de l'un de mes huit oncles m'éclaboussait, ce n'était pour autant que je m'arrêtais d'écraser son visage contre le bois de la table.

The Mafia's Doll / 1-2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant