~Seventy-three

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-"Irène Zabini."

La voix s'enroula autour du cou de la jeune femme, semblant tenter de l'étrangler.

Elle n'osa relever les yeux vers Voldemort qui s'approchait du groupe qui venait d'arriver, mais sentit Pansy derrière elle se figer.

-"Père." Mattheo s'inclina, en retrait. "Nous sommes venus aussi vite que possible."

Voldemort le toisa à peine avant de venir saluer les nouveaux arrivants.

-"Pansy Parkinson, Blaise Zabini, Theodore Nott, et enfin Irène." Il les regarda tout à tout avant de jeter son dévolu sur la jeune femme.

D'un ongle noir, il lui releva le menton pour la forcer à le regarder.

Il fronça les sourcils, ne voyant pas son visage caché par ses cheveux qu'elle avait relâché.

Derrière le maître, Lucrezia se tendait, fixait sa progéniture avec dégoût.

-"Que c'est encombrant." Soupira Voldemort. "Je vais t'en débarrasser, ne t'en fais pas."

D'un geste, les longs cheveux ébène d'Irene retombèrent sur le sol en un bruit étouffé. Elle eut un sursaut et tenta d'arrêter ses bras qui tremblaient, fermant les yeux jusqu'à s'en faire mal aux paupières.

Voldemort eût un léger sourire, enfonçant son ongle dans sa chair pour une nouvelle fois lui relever la tête.

-"Regarde-moi, désormais."

C'était un ordre, caché dans sa voix gutturale.

Elle ouvrit les yeux, croisa son regard.

N'arrivant pas à le tenir, elle enfonçait ses ongles dans ses paumes, tentant de passer outre la frayeur que le sorcier faisait naître en elle.

-"On a plus urgent, père."

Mattheo lui attrapa le bras pour le lui enlever et se plaça entre les deux, le dos devant Irène.

Cette dernière se recroquevilla instantanément sur elle-même, sentant son dos se hérisser, comme nu.

Pansy s'approcha d'elle pour l'enlacer, lui plaçant sa veste sur les épaules en tentant vainement de la réconforter et de lui redonner ce qu'elle venait de perdre.

-"Je ne crois pas t'avoir autorisé à m'interrompre, Mattheo." Rétorqua Voldemort en appuyant sur chaque syllabe.

-"Le fils Guedin était déjà repartit chez lui, je ne l'ai pas trouvé." Répondit son fils calmement. "Il avait du prévoir notre plan."

Voldemort retira son bras de la poigne de son enfant, mécontent.

Il en oublia Irène et fit demi-tour vers la table, et aussitôt les mangemorts prirent place à la soudain réunion.

D'un regard, Mattheo ordonna silencieusement aux autres de faire monter la jeune femme à l'étage.

Leurs parents trop occupés à blablater, les adolescents remontèrent par les escaliers de marbres, Irène se concentrant sur sa respiration haletante.

Ils la firent s'asseoir sur le lit de la chambre d'ami et aussitôt elle leva une main jusqu'à ses cheveux qu'elle ne sentait plus.

Elle remonta dans le vide, frôlant avec ses doigts l'air fin qui se jouait de son traumatisme.
Elle frôla alors ses pointes, et retint sa respiration.

Ils étaient là, elle les sentait.

Elle se releva, tremblante, s'approcha du long miroir, tenant ses pointes de cheveux de sa main droite.

Elle se regarda, longuement, sentant les yeux de ses amis poser sur elle.

Ses cheveux noirs retombaient désormais à peine sur ses épaules.

Ils ne cachaient plus ni son visage, ni sa silhouette.
Ils ne faisaient désormais plus qu'acte de présence.

Elle sentit un sanglot s'échapper de ses lèvres, mais le fit bien vite taire.

-"Tu es très belle." La complimenta Théo, debout près du lit.

Il s'avança vers elle, colla son torse à son dos, posant ses mains sur les siennes pour les faire redescendre le long de son corps.

Ses yeux plongés dans les siens au travers du miroir, il tenta de lui insuffler toute la confiance dont elle manquait.

-"Ça te va encore mieux qu'avant." La rassura le garçon. "Sérieusement, on voit même tes oreilles maintenant."

Il décala ses mèches avec tendresse et tira sur son oreille.

Elle laissa échapper un petit rire qui les fit sourire.

Oui, elle devait se ressaisir. C'était différent, désormais.

Elle n'avait plus besoin de se cacher.

Elle renifla, reprenant contenance.

-"Dégagez de là."

La voix autoritaire de Mattheo les fit se retourner.

Blaise et Pansy se levèrent, Théo soupira.
Il entraîna Irène avec lui et commencèrent également à sortir mais Mattheo le retint.

-"Irène reste là, j'ai quelque chose à lui dire."

Théo hocha la tête en la lâchant.

Il la regarda avec un sourire qui se voulait compatissant, pensant certainement que Mattheo allait l'embêter comme à son habitude, puis sortit rejoindre leurs amis.

Mattheo referma la porte et regarda Irène qui se tenait debout au milieu de la pièce, mal à l'aise.

Elle avait le dessous des yeux gonflés, parce qu'elle s'était trop retenue de pleurer.

Il laissa échapper un soupir et passa sa main dans ses cheveux, visiblement agacé.

-"Si j'avais su, je te les aurais coupé moi-même." Il pencha sa tête sur le côté.

Son visage changea du tout au tout lorsque Irène esquissa un sourire.
Ses traits se détendirent, sa mâchoire s'abaissa, ses sourcils se défroncèrent, son regard s'attendrit.

-"Pourquoi lui avoir mentit ?" Demanda la jeune femme calmement.

Elle recula pour s'asseoir sur le bord du lit sans oser aller plus loin de peur de le souiller par sa présence.

Il alla s'asseoir contre les oreillers, au fond, et elle se tourna légèrement pour l'apercevoir.

Voyant qu'elle ne se décidait pas à venir s'asseoir près de lui, il n'insista pas.

-"Qu'est-ce que tu voulais que je raconte ?" Rétorqua-t-il. "Que j'ai cédé à ton petit caprice ?"

-"Je t'ai seulement montré que toi non plus, tu ne voulais pas lui amener le petit."

Il haussa les épaules, n'arrivant pas à l'admettre et faisant semblant d'être au-dessus de tout ça.

-"Ta mère était là."

-"Je sais."

Il lui jeta un oeil à la dérobée, tentant d'évaluer sa réaction.

-"Elle s'est excusée devant mon paternel de ta présence mais il lui a dit d'aller se faire voir." Il ricana en y repensant. "Il a dit que tu pouvais rester même si tu n'étais pas-"

Il sembla chercher ses mots.

-"Même si je ne suis pas mangemort." Termina calmement Irène et il hocha la tête. "Pourquoi est-ce qu'il a dit ça ?"

-"Il veut bien que vous restiez tous, tu n'es pas une exception." Se moqua Mattheo. "Il veut grossir ses rangs, et tous les moyens sont bons."

Il se racla la gorge, ne sachant pas s'il devait aborder le sujet.

-"Il a l'intention d'organiser un rassemblement, la semaine prochaine." Ajouta le garçon finalement. "Et à ce moment-là, il faudra que vous fassiez votre choix."

Devenir un mangemort, ou mourir de ses mains.

Là était le choix, et tous deux le savaient très bien.

Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant