~Sixteen

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Irène termina de refermer son petit bagage et Pansy l'aida à le descendre jusque dans la salle commune.

Elles attendirent les garçons qui arrivèrent peu après elles, bagages en main.

-"Le train ne va pas tarder à partir." Les dépêcha Pansy. "Où est Mattheo ?"

Théo regarda derrière eux, fixant les escaliers déserts.

-"Je ne sais pas, il doit déjà être dedans." Il haussa les épaules. "Allons-y."

Les autres le suivirent, Blaise prenant la valise de sa soeur de l'autre main.

Irène les suivit, d'un pas léger, juste derrière eux.

C'était bientôt Noël.
Elle avait toujours aimé Noël, c'était à dire vrai ses vacances préférées.

Elle soupira de bonheur, regarda autour d'elle les elfes s'affairer à décorer les couloirs de Poudlard.

-"Irène." Appela Pansy et elle se rendit compte qu'elle s'était arrêtée pour les admirer. "Dépêche-toi!"

Elle trottina jusqu'à eux et reprit la route vers le train, contente.

                            *****

-"Tu devrais dormir, tu as l'air fatiguée."

Elle leva les yeux vers Théo qui la fixait, face à elle dans le wagon.
Elle avait d'énormes cernes noires sous les yeux, même si elle tentait de les cacher derrière ses cheveux.

-"Tu sais bien qu'elle ne dort jamais dans le train."

Blaise lui donna un léger coup de coude, assis près du garçon, Draco s'étant dévoué pour s'asseoir sur la banquette des filles, Mattheo s'étant posé près de la fenêtre.

-"Tu devrais, parce que je doute que tu dormes beaucoup chez Draco." Conseilla Pansy en regardant son amie en un sourire.

-"Je n'aime pas dormir dans le train." Sourit Irène. "Je n'aime pas qu'on me voit dormir."

Ils ne posèrent pas de questions, parce que c'était une de ces choses qu'ils savaient reliés à un traumatisme qu'elle n'arrivait pas à guérir.

Mattheo soupira, posant sa tête contre la vitre, fermant les yeux. Comprenant que ça signifiait qu'ils devaient se taire, le groupe s'affaissa dans leurs banquettes confortables.

Finalement, le train de nuit partit enfin de Poudlard et commença son trajet. Éventuellement, Draco s'endormit, sa tête sur le dossier vers le plafond.

Pansy posa sa tête sur l'épaule d'Irène, s'y assoupit, et les deux garçons s'endormirent l'un sur l'autre.

Irène se plongeait dans ses pensées, n'ayant que ça à faire. Elle resta droite, ne bougeant pas de peur de réveiller Pansy. Elle eut des crampes mais ne s'y abandonna pas.

Ses yeux se perdirent dans le vague, la netteté de sa vision se brouillant.

Mattheo entrouvrit les yeux, trouvant que c'était bien calme.

La lumière du wagon avait été éteinte, le couvre-feu étant passé. Les élèves dormaient ou bien chuchotaient entre eux.

Ne bougeant pas de contre la vitre, il posa ses yeux à moitié fermés sur Irène qui les avaient bien ouverts et fixait le vide.

Sa position semblait plus qu'inconfortable mais elle restait de marbre.

Ses longs cheveux noirs cachaient la moitié de son visage, et elle ne faisait rien pour le découvrir. La pâleur de ses traits juraient avec la profondeur de ses iris qui tremblaient, signe qu'elle était perdue bien trop profondément dans ses mémoires pour remarquer le garçon qui ne la lâchait pas du regard.

Elle était épuisée de ses incessantes nuits gâchées par des cauchemars indésirables, mais pourtant elle se battait contre cette envie de s'endormir.

Il la trouvait bien pathétique, ainsi.

Qu'avait-ce de si effrayant, de dormir devant des gens ? Mattheo avait vécu bien pire.

Dormir dans un wagon remplit d'adolescents boutonneux, il trouvait même cela amusant.

Il eut un soupir, ferma les yeux une bonne fois pour toute, souhaitant dormir à son tour.

Le trajet fut rapide pour ceux qui n'en avait pas compté les secondes.

Irène regarda les élèves des autres banquettes se lever et sortir, une fois arrivés à quai.

Elle restait dans la même position, ne sentant plus son épaule, regarda ses amis tous endormis.

Elle ne voulait pas les réveiller et les sortir de leurs rêves sans leur demander leur accord. Après tout, ils pouvaient bien rester quelques minutes de plus à l'intérieur.

Dehors, le cocher devant les ramener au manoir des Malfoy les attendait, n'avait aucunement l'intention d'entrer dans le train pour aller les chercher, leur laissant leur liberté.

Irène eut un soupir, fixa Blaise qui bavait sur les cheveux de Théo. Il semblait apaisé, lorsqu'il dormait.
Ils le semblaient tous. Était-ce normal, d'ainsi dormir si serein ?
Elle n'en avait jamais fait l'expérience, mais cela devait certainement être reposant, de ne penser à rien plusieurs heures d'affilés.

-"On est arrivé ?" Murmura quelqu'un, la bouche engourdie.

Draco s'étira, se tourna vers Irène qui lui souriait.

Il sembla reprendre ses esprits, regarda au-dehors, puis le wagon vide et enfin Irène qui le suivait du regard.

-"Depuis combien de temps ?"

-"Une heure, peut-être un peu plus." Murmura Irène sans y voir le moindre problème.

Il soupira, donna une baffe à Blaise pour le réveiller et poussa Pansy contre la vitre, la dégageant d'Irène et la réveillant d'un violent mal de crâne.

Irène s'affaissa immédiatement, massant son épaule de son autre main.

-"On est arrivé, debout." Draco tira la joue de Théo et tapota l'épaule de Mattheo. "Allez, on se tire."

Blaise essuya sa bouche et fixa, hilare, les cheveux dégoulinant de Théo qui se levait sans en avoir la moindre idée.

Pansy regarda son amie en souriant.

-"Tu es un excellent oreiller, Irène, je m'en souviendrais."

Irène sourit, la remercia avant de se lever pour la laisser sortir.

Mattheo rehaussa sa veste, passa sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer avant de prendre son bagage et de sortir le premier.

-"Niklos." Draco arriva devant le cocher et lui désigna les bagages par terre. "Prends-les."

L'elfe s'executa immédiatement et Draco se tourna vers ses amis en les invitant à monter.

Irène les aida à monter, fut la dernière à le faire et se tourna vers Draco qui fixait Mattheo.

-"Tu ne viens pas ?" Demanda-t-il au garçon.

Mattheo eut un léger ricanement.

Son regard dévia sur Irène, derrière Draco, qui attendait que la conversation se termine.

-"Je n'ai pas envie de faire une pyjama party chez toi, j'ai d'autre choses à faire."

Draco leva un sourcil, pas blessé pour un sou.

-"Viens, si l'envie te prend."

Il fit demi-tour, attendant qu'Irène monte.

Cette dernière jeta un regard à Mattheo, désormais seul sur le quai, le soleil n'allant pas tarder à se lever.

Puis, elle monta et au même instant Mattheo transplana.

Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant