~Fifteen

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-"J'en étais sûre."

Ombrage marmonna dans sa barbe inexistante -ou presque- et regarda Draco.

-"Merci pour ces informations, monsieur Malfoy, elles me sont d'une grande aide."

-"Avec plaisir, professeur."

Elles le renvoya et Draco sortit, rejoignant ses amis qui l'attendaient un peu plus loin.

Il ébouriffa les cheveux d'Irène qui eut un léger sourire.

-"Potter se croit plus malin que nous, ce crétin."

-"Il l'est."

Ils se tournèrent vers Mattheo.

-"Plus que vous, en tout cas." Il les désigna en haussant les épaules. "Puisque c'est seulement Zabini qui a trouvé ce qu'ils mijotaient."

Irène le fixa, les yeux plissés, et Pansy se pencha vers elle, écoutant ce qu'elle voulait lui murmurer.

Pansy eut un rire, se releva, regardant Mattheo.

-"Elle dit que tu critiques beaucoup, pour quelqu'un qui nous suit partout comme un toutou."

Mattheo contracta la mâchoire et Théo eut un rire, tapant le dos du garçon en compatissant.

-"Et pourquoi est-ce qu'elle ne me le dit pas elle-même, au lieu de se cacher derrière ses copains ?" Il leva un sourcil et elle tira de nouveau Pansy à elle.

-"Parce qu'elle n'a aucun intérêt à utiliser sa voix pour toi." Répondit Pansy et Mattheo s'approcha, visiblement à cran.

-"Hé, recule." Prévint Draco mais il ne l'écouta pas, poussant Pansy pour s'approcher d'Irène, son nez contre le sien.

Ses lèvres tremblaient, tant il contractait la mâchoire, énervé, et ses paupières frétillaient.

-"Tu m'as l'air bien hautaine, pour une stupide erreur." Cracha-t-il et elle ne recula pas, les yeux dans les siens.

-"Mattheo." Appela Pansy mais il la repoussa de nouveau.

Irène sentait le souffle du garçon contre son visage.

-"Tu ne vas rien dire ?" Demanda-t-il, amer. "C'est bien Zabini, continue d'aggraver ton cas. Continue de me prendre de haut alors qu'en un claquement de doigt je pourrais te faire disparaitre et que personne ne m'en voudrait."

Elle ne cilla pas, il ne vit pas une once de douleur dans le regard, pas un craquement de doigt, pas une déglutition de travers.

Elle n'était pas blessée par la vérité qu'elle avait déjà acceptée.

C'était là qu'il se trompait.

Il ne la blesserait jamais en mentionnant ce qu'elle savait.

Il posa ses yeux dans les siens, passant de celui de droite à celui de gauche, attendant la moindre réaction.

-"Réponds-moi !" Hurla-t-il et Blaise le poussa en arrière.

Théo fit reculer Irène d'une main sur l'épaule mais cette dernière ne rompit pas le contact visuel avec Mattheo.

Elle n'avait prononcé aucun mot mais il en avait entendu des milliers.

-"Calme-toi, mec." S'exprima Blaise en fixant son ami. "Calme-toi."

Mattheo le repoussa, ne s'avançant néanmoins pas.

Il fixa la jeune femme qui ne disait toujours rien, calme et droite.

Il laissa échapper un souffle par le nez, amer.

-"Les gens comme toi-" il la désigna du doigt. "Je ne leur accorde même pas ma pitié."

Elle eut un léger sourire, pencha sa tête sur le côté.

-"C'est dommage, Mattheo, parce que moi j'ai pitié de toi." Avoua-t-elle enfin.

Le regard du garçon se fit plus perçant et le sien s'attendrit.

Il lui faisait pitié. Qui pensait-il duper ?
Il recrachait les paroles viles qu'il avait tant entendu.

C'était lui qui était à pleurer.
Le garçon dont personne ne voulait.
Il n'était l'enfant de personne, en réalité. Il n'était né que dans le but de servir.

Il n'était pas stupide, il avait très bien compris ce qu'elle voulait dire.

-"Je ne peux vraiment pas te voir en peinture." Murmura-t-il avant de reculer, souhaitant partir.

-"Tu ne me verras pas, je n'ai aucune peinture de moi." Répondit Irène d'une douce voix.

Il fit demi-tour, levant son majeur en arrière pour qu'elle le voit.

Elle plissa les yeux, pas blessée pour un sou, et Pansy passa sa main sur ses épaules.

-"Vous ne pouvez pas vous entendre ?" Demanda-t-elle. "Je sais qu'il a un caractère difficile, mais il n'est pas méchant."

Si, il l'était, justement.

-"Bref, allons déjeuner." Théo donna une tape dans le dos d'Irène. "Il y a de la purée de citrouilles."

Il eut un rire en voyant les yeux de la jeune femme s'illuminer.

Elle se retira de leurs étreintes et partit en direction de la Grande Salle, les autres juste derrière elle, amusés.

                           *****

-"Vous arrivez à vous intégrer ?"

Mattheo croqua dans la pomme avant de grimacer, la trouvant trop acide.

Il regarda Severus Rogue, face à lui dans son bureau.

-"Plus ou moins." Répondit vaguement le garçon.

-"Votre père m'a demandé de vos nouvelles."

Mattheo parut quelque peu surpris. Il fit semblant de rien, jouant avec la pomme croquée.

-"Vraiment ?" Demanda-t-il innocemment.

Rogue hocha la tête, se redressant quelque peu sur sa chaise.

-"Il voulait savoir si vous aviez réussi à obtenir ce qu'il vous a demandé d'acquérir."

Mattheo s'enfonça dans sa chaise.

Oui, c'était donc à propos de ça.

-"Dis-lui que j'y travaille." Répondit le garçon.

-"Votre père m-"

-"Mon père peut parler pour lui-même." Le coupa Mattheo en le fixant. "S'il veut quelque chose, qu'il vienne."

Rogue eut un soupir, se massa légèrement le crâne.

-"Bien. Quelque chose d'autres ?" Demanda l'homme et Mattheo haussa les épaules avant de réfléchir quelques secondes.

-"Une dernière." Il se redressa sur sa chaise, penchant son buste vers le professeur. "Qu'est-ce qu'il veut que je fasse, pour Noël ?"

Rogue resta interdit un instant avant d'avoir un rire de moquerie.

-"Vous comptez passer Noël avec lui ?" Se moqua le professeur et Mattheo se rétracta, le fixant d'un œil mauvais. "Faites ce que vous voulez, tant que vous ne faites rien de stupide."

Bien. Ne pas faire de vague, il avait compris.

Il avait très bien compris, c'était ce qu'on lui répétait sans cesse.

Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant