~Ninety-one

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-"OÙ EST CETTE PUTAIN DE PANSY PARKINSON !"

Voldemort regarda avec un calme amusé son fils frapper sur la table des Malfoy.

Se tournant fou de rage vers les mangemorts qui venaient de rentrer, Mattheo gifla celui qui venait de rapporter leur ronde de la journée.

-"Je suis navré jeune maître." Il s'agenouilla sur le sol, la tête posée contre le parquet. "Nous n'avons vu aucune personne relié de près ou de loin à la description des deux femmes que vous nous avez confiée."

-"Allons mon garçon, il suffit." La main sur l'épaule de son fils le calma. "Mes alliés ne peuvent pas être concernés uniquement par ces deux enfants, ils suivent mes directives personnelles qui sont de trouver et tuer tous les alliés d'Harry Potter."

-"Je m'en fiche comme de l'an deux mille, de Potter. Ce que je veux, c'est retrouver Irène."

-"Mais Irène ne semble pas vouloir te retrouver."

C'était sa partie préférée. S'infiltrer dans ses pensées, écouter le moindre de ses doutes et en faire une vérité.

Voldemort esquissa un sourire, voyant sur le visage de son enfant une douleur qu'il avait jusque là enfoui.

Claquant sa langue contre son palais, Mattheo se détacha de son père et fit demi-tour, remontant dans sa chambre.

Draco, sur le côté près de sa mère, les bras croisés sur le torse, fixait avec attention le garçon qui remontait les escaliers, las.

Cela faisait des semaines, déjà.

Peut-être s'en voulait-il, parfois.
Mais si c'était à refaire, il le ferait encore et encore parce que c'était l'unique chose à faire pour les garder toutes les deux en sécurité.
Tous les trois, lui y compris en fait.

Mattheo était trop instable, haïssait son pere mais le craignait, se voulait imposant mais s'inclinait, Draco ne pouvait se fier à son comportement.

Il ne savait pas où elles se trouvaient, là, maintenant, mais savait qu'il n'aurait rien pu faire de plus pour elles.

Il les avait aidé parce qu'il s'en voulait.
Il s'en voulait d'avoir été si lâche depuis bien trop longtemps déjà.
C'était l'unique geste pour elles, Pansy et Irène. L'unique geste pour se racheter auprès d'elles.

Et désormais il espérait simplement qu'elles étaient encore en vie.

                             *****

C'était le silence, sous la tente.

Pansy fixait le garçon, le garçon fixait Irène et Irène fixait Pansy.

Ils pouvaient même entendre leurs déglutitions et les battements de cœur de celui qui était arrivé depuis déjà plusieurs heures.

-"Tu veux que je te fasse du th-" tenta Pansy en levant un sourcil mais il la coupa.

-"Je ne vous aime pas."

Elle rassit aussitôt ses fesses sur son lit, laissant échapper un ricanement narquois, n'en revenant pas.

-"C'est réciproque, face de porc." Cracha-t-elle.

Irène les observa sans rien dire, sentant que cette histoire n'allait pas bien finir.

-"Tu m'as l'air épuisé, Ronald." Dit-elle calmement. "Tu ferais mieux de rester te reposer la nuit, on en reparlera demain matin."

Il se tourna légèrement vers elle, la détaillant de haut en bas.
Il avait des énormes cernes sous les yeux, ses joues étaient creusées et il avait un bandage autour du bras.

Elles ne savaient pas ce qu'il faisait là, seul, mais ce n'était pas le moment de le découvrir.

Elles avaient eu de la chance, que ce soit simplement lui et pas un Mangemort.

-"Tu peux dormir dans mon lit, j'irais avec Pansy." Lui offra Irène en se levant.

-"Je ne vous fais pas confiance." Déclara-t-il.

-"Et pourtant tu es entré dans notre tente." Argua Pansy, amère.

-"Je n'avais pas le choix. C'était l'endroit où je voulais dormir et je suis entré dans le champ de votre sortilège, c'est là que j'ai pu apercevoir votre tente." Rumina le garçon. "Je voulais vérifier qui était dessous."

-"Allons dormir." Proposa Irène. "Nous en parlerons demain."

-"Qui me dit que vous n'allez pas me vendre à Voldemort ?" S'énerva-t-il, à cran.

Elle sentit son coeur se serrer, posant sa main sur l'épaule de Pansy qui dans sa rage n'était levée.

-"Nous fuyons les mêmes gens que toi, Ronald." Murmura Irène avec un tendre sourire. "Tu ne crains rien."

Il la toisa, plusieurs fois, semblant peser le pour et le contre. Mais quel choix avait-il ? Il n'avait nulle part où aller se réfugier.

Alors il se leva et, d'un pas las, alla s'allonger sur le matelas qu'elle lui avait laissé.

Irène alla éteindre les lumières, une à une comme si elle non plus n'avait pas envie d'être au lendemain.

Puis lentement, elle alla s'allonger près de Pansy et cette dernière leva ses bras pour l'enlacer. Mais, se réfrénant au dernier moment, se souvenant qu'Irène n'aimait pas les contacts physiques, elle retira ses bras et se contenta de sentir son dos contre son épaule.

Ron dormit peu.
Irène aussi.
Pansy également.

C'était sans doute comme ça, la vie d'adolescents.

Ou pas ?
Ils ne savaient pas, ils n'avaient jamais réellement vécu autrement.


Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant