-"Mon chéri."
Lucrezia enferma son enfant dans ses bras et l'enlaca avec la tendresse d'une mère.
Blaise avait toujours adoré ses câlins.
Il se sentait en sécurité lorsqu'il était près d'elle, parce qu'il savait qu'elle l'aimait de tout son cœur.
-"Comment était l'école, mon ange ?"
Elle le fit asseoir sur le canapé et ordonna aux elfes de lui apporter de quoi boire et manger.
Elle s'assit près de lui, passant son long bras autour de ses épaules pour se rapprocher.
Il lui raconta comment s'était passé son début d'année, parla également de Draco et des difficultés que sa mission lui apportait.
-"Je suis bien contente que le seigneur des ténèbres ne te remarque pas. Je ne veux pas que tu encours un tel danger en faisant des missions si dangereuses." Elle attrapa sa joue et tira quelque peu dessus avec tendresse.
-"Le problème, c'est qu'il s'est éloigné de certains d'entre nous, cet idiot." Blaise soupira en posant sa tête sur l'épaule de sa mère. "Il ne parle plus beaucoup à Théo ou Irène."
Il y eut un silence, dans le salon, lorsqu'il se rendit compte qu'il avait prononcé son nom.
Il attendit, sans oser bouger de sa place, mais sa mère ne sembla rien dire.
Blaise se racla la gorge, tentant de prendre une voix anodine.
-"Dis, Irène fait des efforts tu sais pour te plaire. Elle est très gentille et serviable."
-"Blaise, nous passions un agréable moment." Dit Lucrezia d'un ton dissuasif.
Lorsqu'elle l'appelait par son prénom, mieux valait se taire.
Il se pinça les lèvres, laissant tomber.
Les elfes revinrent avec de quoi se rafraîchir et il attrapa sa boisson avant de l'avaler d'une traite.
Lucrezia, dans son élégance sans pareil, attrapa sa tasse avec ses fins doigts et porta son thé à ses lèvres.
-"Veux-tu goûter ?" Demanda-t-elle en voyant que Blaise la fixait. "Il s'agit de mon thé préféré : au miel."
-"C'est aussi le préféré d'Irène, c'est marrant comme coïncidence." S'exclama Blaise sans vraiment y penser.
La tasse de Lucrezia se reposa violemment sur le plateau que tenait l'elfe.
-"Je vois que, même après ne pas avoir vu ta mère durant plusieurs semaines, tu continues de penser à cette fille." Nota la femme en tentant de garder son calme.
-"Hé bien c'est ma sœur, alors to-"
-"Elle n'est pas ta sœur."
Lucrezia attrapa son visage en coupe pour le forcer à la regarder. Il y avait, dans ses yeux, au tréfonds de ses pupilles, quelque chose de fallacieux.
-"Mon enfant, ne t'abaisse pas à ce genre de choses." Elle caressa sa joue, puis son oreille. "Tu es le soleil de cette famille, le digne héritier de ton père qui t'a légué ce nom de famille. Tu es un Zabini."
Oui, c'est ce qu'il avait cru comprendre. Il devait toujours être à la hauteur des attentes de sa mère, parce que son père les avait dépassés depuis bien longtemps. Il devait, aux yeux de sa mère, faire justice à cet amour qui les avait unis jusque dans la mort.
-"Je t'ai apporté des cadeaux de luxe, ma femme."
La voix portante du dernier mari en date de Lucrezia se fit entendre. Elle garda son regard rivé dans celui de son fils pour tenter de le persuader de ce qu'elle venait de dire, avant de le lâcher pour se lever.
Il se tourna légèrement vers eux, assista dégoûté au spectacle par lequel l'homme se faisait berner, sa mère se laissant embrasser dans le cou et tenir par la taille tandis qu'elle admirait les cadeaux qu'il lui avait ramené, les sacs et l'argent qu'il avait dépensé.
Il l'avait toujours admiré.
Admiré son pouvoir sur les autres, admiré sa beauté. Admiré cette grâce qui l'animait, ses bijoux de diamants qu'elle portait.
Il se remémora la discussion qu'il avait eu avec ses amis.
Oui, il se l'était caché parce qu'il avait eu peur de la vérité.
Mais depuis longtemps il avait grandi, et il avait compris.
Qu'éventuellement, elle n'était qu'une manipulatrice.
Elle se tourna vers son fils tandis qu'elle laissait son mari épouser ses formes avec ses lèvres rêches et désigna un paquet qui était pour lui.
Il se leva, s'approcha.
C'était une veste en cuir assez large de sa marque préférée.
Il releva la tête tandis qu'elle lui souriait.
-"Il l'a ramené d'Italie. Quel beau cadeau de Noël, ne trouves-tu pas ?"
Oui, ça l'était. Il fixa l'homme qui risquait de disparaître d'ici quelques semaines, lorsqu'elle trouverait une autre banque humaine à exploiter.
Il sourit à sa mère et enfila la veste qui lui allait à merveille.
-"Elle s'accorde parfaitement avec ta peau." Sa mère s'approcha pour l'admirer, des étoiles dans les yeux. "Ton père aurait été magnifique avec. Vous auriez pu avoir la même, j'aurais eu deux beaux garçons à mes côtés."
Blaise se tendit, son sourire s'affaissant légèrement.
Son père.
On en revenait toujours à son père.
Il se tourna vers l'homme mais ça n'eut pas l'air de lui poser de problèmes.
Il devrait Lucrezia du regard comme si c'était la seule chose qui comptait.
Elle ne s'en préoccupait pas, ne s'en préoccupait jamais. Ils étaient toujours comme ça et elle profitait toujours d'eux de la même manière.
Elle laissa sa main glisser sur la joue de son fils, sa peau de porcelaine jurant avec le teint si halé de son enfant.
Il était sa fierté. La prunelle de ses yeux, son havre de liberté.
-"Maman, je vais me reposer dans ma chambre. On dîne ensemble ?"
-"J'ai un rendez-vous important ce soir, mais les elfes t'apporteront de quoi dîner. Je leur ai ordonné de faire ton repas préféré." Elle pinça sa joue avec tendresse.
D'un regard, l'homme alla chercher le manteau de fourrure de son épouse et cette dernière enlaca son fils avec amour.
Il s'enfonça dans son étreinte, retrouvant cette sécurité entre les bras de sa mère qui lui avait tant manqué.
Puis elle se détacha de lui - c'était inévitable - et sortit avec son mari sans un mot de plus, laissant ses talons claquer sur le parquet vieilli.
C'était généralement dans ses moments-là que Blaise montait dans sa chambre -qui faisait tout l'étage - avant d'entrer dans le petit débarras où logeait Irène.
Parce qu'avec elle, il pensait au fait que sa mère la haïssait et qu'il avait de la chance d'être aimé d'elle.
Et il oubliait le fait que, en réalité, ce n'était pas vraiment lui qu'elle aimait.
C'était l'image de son père qu'il renvoyait.
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Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]
Fanfic❝L'amour fleurit dans la haine.❞ ---------- Mattheo Riddle était né d'une union purement scientifique et n'avait pour but que de satisfaire les attentes de son père. Irène Zabini était née d'une union purement sauvage et n'avait pour but que de ne...