Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]

~Fifty-six

Mattheo entra dans la Grande Salle qui se décorait à la vue du nouvel an qui se déroulait le soir même.
Il aperçut les elfes s'éparpiller en une cacophonie qui faisait étonnamment sens pour terminer à temps les décorations, et les élèves qui tentaient de prendre leur déjeuner tranquillement.

Il alla prendre de quoi grignoter et attrapa quelques encas pour Frida avant de repartir aussi vite qu'il était arrivé.

Irène se promenait dans Poudlard depuis le début de la matinée. Elle ne savait pas quoi faire d'autre à part marcher.

Le vent était agréable. Bien sûr il faisait froid et elle en ressentait les picotements au bout des doigts, mais rien qui ne l'empêchait de continuer à avancer dans les différentes allées.

Elle devait en profiter tant que tout le monde était rentré chez eux et que les couloirs étaient vides.

Enfin, à l'exception d'une seule personne qui s'acharnait à rester partout où elle allait.

Mattheo Riddle.

Elle ne savait pas pourquoi il était réellement venu mais se gardait bien de le lui demander. Après tout, elle devait admettre qu'il avait changé.

Que peut-être avait-elle fini par éventuellement tolérer sa présence.

-"Regarde où tu vas Zabini."

Elle s'arrêta juste avant de percuter Mattheo qui la regardait d'un air amusé.

-"Désolée." Elle recula d'un pas. "Je ne t'avais pas vu."

-"Je sais."

Elle se racla la gorge, sentant qu'il l'observait en sachant pertinemment qu'il avait la main mise sur la discussion.

Il profitait du fait qu'il avait l'ascendant.

-"Qu'est-ce que tu fiches ici ? Je pensais que t'irais dans la Grande Salle pour fêter la nouvelle année."

-"Je ne suis pas à l'aise." Avoua-t-elle alors. "Il y a tous les professeurs et trop peu d'élèves."

-C'est la première fois que tu te plains qu'il n'y en ait pas assez, Zabini."

-"C'est différent. Ça veut dire que si j'y vais, ils me remarqueront forcément." Rétorqua la jeune femme. "Je pensais que toi, tu irais."

Il haussa les épaules, désintéressé.

-"Le nouvel an, c'est surfait. Après tout, qu'on soit en 1997 ou 1998, ça ne change pas grand chose."

Elle releva les yeux vers les siens, les fronçant légèrement.

-"Tu as tort." Répondit-elle. "Ça change énormément de choses. Ça montre qu'on avance vers quelque chose. C'est la seule chose qui restera toujours constante dans notre vie, le temps. La seule chose que l'on peut prédire."

Elle eut un léger sourire emprunt d'une certaine tristesse.

-"Je ne sais pas ce qu'il se passera, demain. Ce que je sais, en revanche, c'est qu'on sera le premier janvier. C'est rassurant, tu ne trouves pas ?"

Elle plongea son regard dans le sien, attendant sincèrement une réponse. Déstabilisé par l'avis qu'elle lui demandait soudain d'avoir, il se racla la gorge.

-"Je suppose." Maugréa-t-il entre ses dents.

Elle plissa le nez.

-"J'ai hâte de fêter la nouvelle année." Murmura-t-elle et il rebondit immédiat la dessus.

-"La fêter ? Où ça, puisque tu ne veux pas aller dans la Grande Salle ?"

-"La fêter dans mon dortoir." Répondit-elle du tac au tac. "Je n'ai pas besoin de compagnie pour fêter."