-"Merci Frida."
Irène caressa lentement le chat qui venait de poser sur sa poitrine bandée, dans son lit près de Pansy qui dormait encore.
Elle admira son pelage, passait ses doigts entre ses oreilles, sur son nez puis le long de son corps qui ronronnait.
-"Elle voulait t'apporter une souris." Fit remarquer Mattheo à son chevet. "Je la lui ai arraché avant qu'elle ne rentre."
Irène eût un sourire, prenant en affection la boule de poils qui s'était inquiétée.
-"Irène." Appela le garçon et elle releva la tête. "Ne pars plus jamais."
-"Je n'avais pas le choix."
-"Je m'en contre fiche des ordres que les autres te donnent, Irène." Dit-il sérieusement. "Reste près de moi."
Elle avait voulu le faire. Elle avait tant voulu le sentir près d'elle en Bulgarie, parce qu'elle aurait été certaine de s'en sortir en vie. Elle n'en était plus certaine, désormais, comme si une part d'elle était toujours là-bas.
-"L'homme a parlé des reliques de la mort." Souffla alors Irène. "La baguette en était une."
Mattheo s'arrêta un instant de parler, cherchant dans ses souvenirs ce qui pouvait l'aider à décortiquer la comptine.
-"Il voulait deja récupérer la pierre de résurrection, que Dumbledore avait caché dans ta bague." Murmura-t-il pour lui-même.
À cette réminiscence Irène eût un geste instinctif et frôla la bague qu'elle avait au doigt, le cœur serré.
Sans détourner son regard du vide dans lequel il plongeait, il posa sa main sur la sienne pour la rassurer.
-"S'il trouve la baguette, il cherchera la cape d'invisibilité." Finit-il alors par dire.
Était-ce une bonne, ou une mauvaise chose ? Aucun des deux n'arrivait à l'estimer.
-"Mattheo." Demanda calmement la jeune femme.
Sortant de sa torpeur, il se tourna vers son visage.
-"Que va-t-il advenir de Raphaël ?"
Le visage du garçon se détendit légèrement.
-"Rien du tout, mon paternel a certainement déjà oublié son existence."
Rassurée, la jeune femme hocha lentement la tête et il eût un sourire.
-"Tu es quelqu'un de calme, je suis sur que tes élèves t'aimaient beaucoup."
-"Ils m'écoutaient." Dit-elle comme si cela valait bien plus pour elle.
Il comprenait. Elle qui avait si souvent été tut avait trouvé en eux la force de s'affirmer.
Il se leva alors, prenant une décision.
-"Sortons." Dit-il fermement. "Allons ailleurs."
-"Où ça ? Ton père ne-"
-"Il n'a pas besoin de le savoir." Il poussa la couverture pour qu'elle sorte de force et lui balança des affaires au hasard qu'il venait de trouver sur les fauteuils de leur chambre.
Draco entra quelques minutes après, venant changer les bandages de Pansy.
Il les regarda tous deux, debouts, sur le qui-vive. Puis sans un mot de plus, alla s'asseoir au chevet de la jeune femme.
Mattheo prit la main d'Irène dans la sienne, et sans un souffle de plus, sortit.
*****
-"Pourquoi est-ce que tu m'as amené ici ?" Demanda calmement Irène sans aucun jugement.
Mattheo regarda la bâtisse austère devant laquelle ils se tenaient.
-"Je ne sais pas." Avoua le garçon. "C'est le seul endroit que je connais, à Londres."
Elle pencha sa tête vers la sienne, ses iris se remplissant d'une certaine douceur dont il ne se lassait jamais.
Ils entrèrent alors, la poussière s'étant accumulée sur les étagères. Rogue n'était pas venu depuis un certain temps, et Mattheo non plus.
C'était silencieux, seuls les grincements de plancher sous leurs pieds résonnaient.
Irène attrapa alors la baguette de la poche de Mattheo et d'un revers de main alluma les lumières.
Il la laissa faire, entrant dans le salon pour vérifier qu'il n'y avait personne.
Après plusieurs minutes à regarder au rez-de-chaussée, il revint dans le couloir mais Irène avait déjà disparu.
-"Je suis là." Appela-t-elle depuis la chambre du garçon.
Il monta les escaliers pour la rejoindre et entrouvrit la porte pour l'apercevoir dos à lui.
Il s'approcha, fixant pendant un moment les bandages qui épaississaient sa silhouette sous ses vêtements.
-"Je ne savais pas que tu aimais écrire."
Il se figea, se dépêcha de la rejoindre et regarda par-dessus son épaule, faisant attention à ce que son torse ne touche pas son dos abîmé.
-"Qu'est-ce que tu fiches ?" Demanda-t-il et elle désigna le carnet qu'elle avait trouvé.
Il déglutit, reconnaissant son journal d'enfant.
-"Tu dessines, j'écris, je ne vois pas ce que ça a de si extraordinaire." Il haussa les épaules, tentant de la jouer nonchalant mais ça ne marchait pas, elle le connaissait bien trop pour ça.
-"Je ne lirais pas si tu ne veux pas."
Elle reposa le carnet mais il tiqua.
-"Je m'en fiche, je t'ai dis. Lis-le si ça te chante."
Elle esquissa un sourire, savourant sa victoire, et le prit avant de s'asseoir sur le rebord du lit pour mieux s'installer.
Elle entama sa lecture, tandis que Mattheo allongé près d'elle l'observait calmement.
Plusieurs minutes passèrent, dans silence.
Puis elle leva la tête vers la sienne pour croiser son regard, un sourcil levé.
-"Tu veux des enfants ?" Demanda-t-elle soudainement.
Il fronça les sourcils, se pencha sur le texte et lut avec dégoût son écriture d'enfant.
-"J'en ai toujours voulu." Il haussa les épaules et se rallongea. "Je veux montrer que je peux être un meilleur père que celui que j'ai."
Elle se tut, l'écoutant parler, s'expliquer.
Il la regarda, longuement.-"Pas toi ?" Demanda-t-il finalement.
-"Non."
C'était catégorique. C'était sans équivoque, sans appel.
-"Je ne saurais pas être une bonne mère." Argumenta brièvement la jeune femme, le visage clos. "Je n'en ai jamais eu."
-"Justement." Rétorqua Mattheo. "Tu sais déjà ce qu'il ne faut pas faire."
-"Je ne te demande pas de me convaincre, Mattheo." Répondit-elle. "Je n'ai jamais voulu en avoir. Je n'en aurais jamais."
Elle referma le cahier, comme si cela faisait remonter des souvenirs encore trop frais, et le reposa à sa place. Elle se racla la gorge, cherchant quoi faire pour reprendre contenance.
-"Descendons." Proposa Mattheo en la prenant par les épaules. "Je vais changer tes bandages."
Elle hocha la tête, se laissa faire.
Et Mattheo passa sa langue contre ses dents, avant de soupirer et d'aller chercher ses affaires.
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Nᴇᴍᴇsɪs [TERMINÉ]
Hayran Kurgu❝L'amour fleurit dans la haine.❞ ---------- Mattheo Riddle était né d'une union purement scientifique et n'avait pour but que de satisfaire les attentes de son père. Irène Zabini était née d'une union purement sauvage et n'avait pour but que de ne...