Le Clairvoyant

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Malgrès que notre déplacement était fait à chameau,
j'étais tout de même épuisée.

La veille,
c'était difficilement que j'avais pu fermer les paupières suite aux révélations de Lagertha, alors le réveil prématuré, puis la chaleur intense,
ne me réussissait pas.

Après deux longues heures,
nous voilà devant le village de berbère, il était tout simplement impressionnant,
rien ici n'était artificiel.
Je voyais des enfants courir, les femmes cultiver et les hommes diriger le bétail.
Lorsqu'ils nous virent, ils stoppèrent toutes activités,
je vis dans leurs yeux,
que certains avaient reconnu Lagertha,
d'ailleurs je ne la lachais pas des mains.

[...]

Une dame agée était assids sous un tamaris, nous la rejoigna.
Elle ne me regardait pas, ni même Lagertha,
son regard était dirigé vers mon ventre.
Elle avait compris, la cause de notre déplacement.

La Berbère :
Je sais ce qui vous amène, mais qu'attendez-vous de moi ?

Lagertha me regarda avec insistance,
comme pour me demander la permission de s'exprimer à ma place.

Lagertha :
Donnes nous le sexe de l'enfant et trouves lui un nom.

La femme prît mes mains,
elle les caresssa pendant une trentaine de secondes, avant de faire de même avec mon visage.
Elle sourît et elle me regarda les yeux pleins d'émotions.

La Berbère :
Tu metteras au monde, un fils.

À ses paroles, étonnamment,
je n'eus aucuns doutes,
c'est comme si, elles étaient une confirmation, tout le monde le prédisait,
à la minute même où j'avais annoncé ma grossesse.

Pour Lagertha,
ce fut un coup de massue, elle pensait que la malédiction qui s'abattait sur sa famille allait s'éteindre à la venue d'une fille, sa grand mère l'avait prédit,
reste à prier pour que cet enfant, ne devienne pas une bête, comme son grand-père où ses oncles.
Peut-importe que cela soit pour une bonne ou mauvaise choses, du sang coulera sur ses mains, un jour où l'autre.
Elle en avait assez dit la veille à Mélyah, il ne fallait pas oublier qu'elle était enceinte, son mental était donc fragile, et son frère ne lui pardonnerait pas, si il aprenait qu'elle avait joué un rôle dans la perte de son fils.

La vielle berbère sortie du tamaris, suite à la venue d'autres berbères.
Ils se mirent à chanter et danser puis au bout de quelques minutes, plus rien, le silence total, leurs regardes se dirigeaient vers le ciel, puis un mouton fût égorgé.

Elle nous rejoignît à nouveau dans le tamaris,
puis elle se mit à parler, une langue que ni Lagertha ni moi ne pouvions comprendre, c'est normal c'était une langue berbère et non de l'arabe ou même du français.
Un homme qui nous avait emmené jusqu'ici et qui pouvait traduire,
nous fît une traduction.

L'homme :
Un homme qui aura le dont de la clairvoyance.

- Un clairvoyant

Une étincelle put se lire dans le regard de Lagertha,
j'en déduis qu'elle avait trouvé, le nom.
Et effectivemement,
elle nous fît par du nom.

Lagertha : Fahim !
Fahim Aslaug bint Khuwaylid.

Et toutes les personnes présentes, répétèrent en boucle, et à l'unisson :

Fahim Aslaug bint Khuwaylid.

Puis la Berbère murmura quelques mots à l'oreille de Lagertha, elle émit un léger sourire signe de compréhension.

Lagertha :
Ne dis à personne le nom de ton futur enfant, même pas à Zuhìr, cela lui porterait malheur.

Cela m'arrangeait,
j'avais une information à moi toute seule sur mon enfant,
je n'allais donc pas supporter les nombreuses polémiques sur son nom.

Le chemin du retour,
fut d'autant plus difficile,
puisqu'il y avait les même contraintes qu'au départ mais en plus de cela,
mon enfant me donnait des coups.
On du faire des pauses,
à plusieures reprises.

[...]

C'est en milieu d'après-midi,
que nous étions de retour au domicile.
Nadiya avait l'air folle d'inquiétude,
elle avait même des larmes aux yeux, de plus Zuhìr n'était exceptionnelement pas allé faire ses affaires, je déduisais que j'en étais la cause.

Je sentais que Nadiya s'apprêtait à me réprimender, tel une mère dispute sa fille,
mais Zuhìr prît la relève.

Son regard était encore plus sombre qu'habituellement tandis que ses sourcils étaient froncés et ses poings serrés, je pense même qu'il se retenait,
il voulait me battre et si je n'étais pas enceinte, il l'aurait probablement fait.

Lagertha :
Desserres tes poings, ainsi que tes sourcils et détends-toi, mon frère, ton épouse était avec moi.

Il ne détacha pas son regard de ma personne, comme pour me dire
" T'aurais pu me prévenir ! "

Zuhìr :
Où étiez-vous ?!

Lagertha :
En balade.

Lorsqu'ils se parlaient,
c'était comme ci, ils se défiaient, chacuns essayaient de prendre le dessus sur l'autre,
l'assurance de Lagertha m'impressionnait.

Zuhìr :
Une balade à l'aube,
pourquoi à l'aube et pas en milieu de l'après-midi ?

Lagertha :
Tout simplement parce que l'envie me prenait de partir en balade à l'aube et non l'après-midi !
Et toi, mon frère, pourquoi prends-tu du thé le soir et non, en matinée ?

Ses poing se sérrèrent
à nouveaux.

Zuhìr :
Mélyah, remontes dans la chambre, reposes-toi.

Je savais que l'idée première qui lui était venue en tête n'était pas de vouloir que je me repose, il ne voulait juste pas que je sois témoin de la converstion qui allait suivre,
entre sa soeur et lui.

Nadiya m'accompagna et me tena compagnie,
c'est en m'observant qu'elle comprît qu'il y avait quelque chose de nouveau.

Nadiya :
Tu sais que je pourrais être offensée par ton attitude,
depuis quand refuses-tu de me faire des confidences ?

- Un jour, je te l'expliquerais, je te le promet et en plus, ce que je sais, tu le seras très prochainement, à sa venue au monde.

Je ne me rapelles même pas si j'avais pu finir ma phrase,
je m'étais endormie soudainement.

MÉLYAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant