Toi et moi, dans le bolide.

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Tiago était le meilleur client que j'ai pu avoir à Montréal ou même dans ma carrière de prostituée tout entière.
Tout était dépeuplé ici, sans doute parce-que j'étais loin de tout mes proches, de tout mes repères.
Dépeupler dans le sens où les personnes que je rencontrais, prenait très rapidement une place dans ma vie, à l'exemple de Tiago ou d'une autre prostituée Léna.

J'étais vraiment proche de Léna, c'était mon pilier en quelque sorte.
On se voyait le plus souvent le soir, durant nos heures de "travail",mais il arrivait que des fois, elle dorme à la maison ou qu'on se fasse des journée shooping ou aller chez l'esthéticienne ou bien même manger au restaurant.
On avait trois ans d'écart, elle avait 22 ans.

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Nous étions donc Samedi soir,
j'adorais ce jour, surtout en soirée, non pas parce qu'il y avait plus de client et que l'on gagnait plus, j'aimais ce jour puisqu'en soirée l'ambiance était bien meilleure.
Les Samedis, la majorité des clients étaient des jeunes, mais même les plus âgés étaient dans l'optique de profiter de la vie, de s'amuser.
Tandis que les autres jours de la semaine, on avait droit à des déprimés, des maris ivres qui trompaient leurs femmes, ou des hommes pommés qui n'avaient plus le gout à la
vie, des hommes d'entreprises qui travaillaient à longueurs de journées et qui venaient dans le seul bute de se vider, c'est ça la mauvaise façade de la prostitution.
Le respect n'est pas toujours présent, certains clients en manque d'affection te traiteront comme on traite une femme qui t'apporte du plaisir, d'autres te traiteront comme une moins que rien, ils font ce qu'ils ont à faire, sans te demander ton avis, je peux vous dire que j'en ai de la chance parce que certaines prostituées se sont fait pisser à la gueule durant leurs ébats, d'autres ont rencontré des sadomasochistes qui les frappaient, les fouettaient, et dans ce cas, elles doivent supporter.
Il n'y a pas de justice dans le monde de la nuit, plus particulièrement dans celui de la prostitution, une prostituée qui se fait tabasser par un client, ne peut  malheureusement pas porter plainte, vous pensez quoi ?
Imaginez une prostituée qui porte plainte ? La prostitution n'est pas légal, alors je peux vous jurez que les sergents de polices l'arrêteraient où encore pire, lui demanderaient des services gratuits pour pouvoir arrêter l'homme.
C'est triste mais c'est la vérité.

Je venais donc d'arriver au cabaret,
l'ambiance était des plus belle, on avait une prestation à faire ce soir, j'avais choisi une option pôle dance alors nous étions dans les loges, pour nous maquiller et nous mettre au point.
Trois fois par an, il y avait un grand spectacle,
semblable au Moulin Rouge à Paris, mais en beaucoup plus hard.
Il y avait plus de mille personnes dans la salle, des personnes de tout les sexes, autant chez les danceurs que chez les spectateurs.
Tout le monde était comblé,
tant chez les homosexuelles, chez les bisexuelles que chez les hétérosexuels.

Lorsque j'entra dans les loges pour me changer, les filles du groupes me regardèrent de travers, mon regard se dirigea donc vers Léna.
   Elle fit un signe avec ses doigts, pour me faire comprendre qu'on devrait avoir une discussion plus tard.

Mon costume était magnifique,
un soutif et une cullote d'un rouge brillant avec des plumes ici et là.
              J'étais magnifique.
Je me dirigea vers les toilletes pour avoir une discussion avec Léna, elle avait l'air tendue et inquiète, reste à savoir si c'était à mon égard, ou si c'était au sien.

Léna : Mélyah, avec qui tu es rentrée,hier soir ?

Moi : C'est un client qui m'a raccompagner, hier soir , pourquoi ?

MÉLYAH Où les histoires vivent. Découvrez maintenant