MÉLYAH

Comme si j'avais vingt ans

Il n'y a pas grand-chose que l'on regrette.
Ou l' on ne veut plus se souvenir.
On a bravé tant de tempêtes
qu'on ne s'est même pas vu grandir.
Dis moi que la vie est encore plus belle...
Quand on n'a plus 20 ans.
Est- ce qu'on peut encore toucher le ciel ?
Quand on n'a plus 20 ans.
Donne moi des monts et des merveilles,
comme si j'avais 20 ans.
Est-ce qu'on peut t'appeler mademoiselle ?
Tu as toujours 20 ans.

• 20 ans de Johnny Hallyday

[...]

J'avais à nouveau eu une altercation avec Giovanni,
en conséquant,
je dormais seule dans la chambre et lui au salon.

Je sentais qu'on me caressait la tête, alors, je me réveilla.

- Il est une heure du matin,
qu'est-ce que tu fais debout à cette heure-ci ?

Andréa :
J'ai besoin de te demander une faveur...

Elle avait un sourire au coins,
alors je m'attendais au pire.

- Oui, que veux-tu ?

Elle se mît à rigoler.

Andréa :
Naan laisses tomber, je vais me recoucher.

- Ah, non, temps qu'on y est, tu viens de me réveiller, alors aller craches le morceau !

Elle se mît à rigoler à nouveau.

Andréa :
Je te connais tu vas dire non,
c'est bon..

Je leva un sourcil,
pour lui demander de poursuivre.

Andréa :
Je voudrais qu'on aille faire un tour.

- Euh, où veux-tu qu'on aille faire un tour à une heure du matin ?
Il n'y a personne dehors, en plus.

Andréa :
Si je te disais que je voudrais qu'on aille quelque part,
où il y a beaucoup de monde ?

- T'es complêtement folle, où ?

Andréa :
En boîte de nuit !

Je lui fis répeter la phrase qu'elle venait de dire, au moins cinq fois.
Oui, je confirme, elle était vraiment folle !

- T'es malade, et les enfants ?

Andréa :
Ils dorment et puis au cas où,
il y a Giovanni.

- Et puis tu sais les boîtes, c'est plus vraiment de mon âge.

Andréa :
Je te rappelles qu'on a
le même âge, hein !

Il est vrai que cela fesait bien longtemps que je n'étais pas allée en boîte de nuit.
À vrai dire,
depuis mon mariage avec Lucious, je n'ai plus jamais remis les pieds dans une boîte de nuit.
Tout simplement parce que j'étais mariée et je ne me voyais pas y'aller, et puis il y a eût Kendall,
et toutes les aventures qui y ont suivi.

Au début,
je jouais les bornées puis après quelques minutes,
elle avait réussi à me convaincre.

On aurait dit deux gamines,
on était allée dans la salle de bain,
se maquiller et se changer.
Puis on avait enlevé nos talons,
pour ne pas faire trop
de bruits.

[...]

Une fois hors du domicile,
nous, nous étions mis à crier comme des folles,
comme deux adolescentes surexcitées.

On aurait dit,
deux soeurs jumelles,
en plus nous étions toutes
les deux brunes,
ayant la même taille et le même âge.

C'était comme si,
quelque chose revivait en moi,
le sentiment que je ressentis
était inexpliquable.
À l'écoute de la musique,
de la chaleur des gens et des verres d'alcool,
je sentais se grain de folie venir,
il venait en moi,
je me sentais libre, revivre.

J'avais l'impression de revenir quinze ans en arrière :
J'avais vingt ans, j'associais parfaitement bien,
mes études et mes sorties nocturnes.
J'avais aucuns engagements à tenir, aucuns comptes à rendre.
Je venais d'avoir mon indépendance, les hommes tombaient tous sous mon charme,
à l'époque où je ne m'inquiétais jamais du retour, si je n'avais pas de voiture, je prenais le métro,
et si le métro ne roulait plus,
un homme me racompagnait.

Les premières minutes,
j'avais essayé d'être raisonable,
mais par la suite, j'avais enchaîné verres sur verres, et pourtant
je n'ai jamais été une grande alcoolique.
Au pire au fond de la boîte,
il y'avait les tables de junky,
la devise était :
" Une danse pour un join. "

Une béatitude extrême,
je dandinais mes hanches,
ma tête et mes deux mains étaient plongées dans mes cheveux.
Je sentais des mains glissées sur mon corps, je ne savais même pas à qui elles appartenaient,
parfois même des lèvres se déposaient sur le creux de mon cou.
Il fesait tellement chaud,
dans cette salle,
que l'on ne pu résister plus longtemps à l'envie d'enlever nos tee-shirts.

Tel étaient les derniers souvenirs que j'eus de cette soirée.