Prisonière

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J'étais tombée dans les pommes,
la fatigue, toute cette colère et les larmes que j'avais versé avait entrainer cet évanouissement.

Ne pensez pas que j'en veux à Imran,
au contraire,
j'en veux à moi même,
si il est venu jusqu'ici c'était forcément à cause moi,
je la connaissais par coeur,
ce n'était absolument pas de son pleingré qu'il avait été marier.

Je compris très rapidement,
qu'Imran n'était pas à Cuba,
il y avait peut-être été,
mais il n'y était plus.

On m'embrassait la nuque, comment ne pas reconnaître ses baisers,
c'étaient ceux de Zuhìr.

- Salopard, laches moi !

Zuhìr :
T'as pas changé,
même après cinq ans, tu me reserves toujours le même surnom.

- Tu me dégoutes,
en lui crachant au visage.

Zuhìr :
Dis moi, où est mon fils !

- Jamais, tu m'entends jamais.

Il me balança hors du lit,
et je me retrouva sur le parquet de sa chambre,
il me cognait encore et encore, mais je n'allais surment pas lui donner la satisfaction d'entendre mes cris.
Il se pencha vers mon oreille,
avant de répliquer :

" Maintenant, tu m'appartiens à nouveau et crois moi, tu ne t'enfuiras pas aussi facilement que la dernière fois."

- Va au Diable, Zuhìr !

Zuhìr :
On le rejoindra ensemble,
mon amour.

Je ne ressentais même plus la douleure de ses coups, de toute manière,
j'avais subit bien pire.

- T'étais pas obligé de la tuer !

Zuhìr :
Si t'étais restée obéissante,
elle serait sans doute toujours vivante.

[...]

J'étais rongée par la haine,
une haine que j'avais envers lui,
lui et toute sa famille.
Durant tout le trajet en bateau,
de Cuba jusqu'au Mexique, j'avais été menotté de la tête au pied, pendant exactement six heures.

Il avait autorisé les hommes,
à uriner à quelques centimètres de là où je me trouvais,
leurs déjections dégageaient une odeur épouvantable.
Il me disait : " Ne tires pas une sale mine, sois contente qu'il ne t'urine pas dessus. "

Lorsque nous sommes arrivés, Zuhìr me traînait par les cheveux tel une chienne je rampais à ses côtés, tandis que les autres hommes de la communauté, me jettaient des ordures où me crachaient au visage,
Zuhìr prenait même le temps de se décaller pour ne rien recevoir.

Puis lorsque nous sommes arrivés devant notre demeure, de l'extérieur rien n'avait changé,
le décort était le même, j'avais même eu droit à une affiche dont il y avait écrit dessus
" Bienvenue à la maison, Mélyah" traduit ci-dessous en français et en espagnol.

Il y avait une nouvelle servante, ou plutôt une nouvelle pute, rien à voir avec ma Nadyia.
Elle avait un décolleté énorme,
et elle me dévisageait de haut en bas, elle et moi n'allions pas nous entendre.

[...]

Une semaine plus tard,

J'avais perdu huit kilos,
pas un seul jour où Zuhìr ne me battait ou abusait de moi.
Ma plus grande crainte n'était pas la mort,
mais de porter une seconde fois un enfant de lui.
Le seule endroit où je pouvais me rendre était
Le Jardin des femmes, et même pour m'y rendre j'étais accompagnée de deux hommes,
il n'y avait qu'à l'intérieur qu'ils me laissaient.

Je vis une femme,
au loin dont la cheveulure était longue et magnifiquement belle, d'un blong vénitien ressortant merveilleusement bien,
avec le soleil.
Elle portait un collier extrêmement serré à son cou, et son tee-shirt était transparant, elle était habillée vulgairement comme toutes les filles avec qui elle discutait, ce qui me fît émettre des doutes, sur la personne qui me semblait familière.

Mais c'est lorsqu'elle me regarda à son tour, et que je reconnu ses yeux brillés que je n'eux plus aucuns doutes,
c'était Layannah.

Elle se levait et courrait vers moi, tandis que je restais de marbre,
je ne réalisais pas.

Elle m'entraîna vers un endroit où nous ne pourrons pas être dérrangées.

Layannah :
Je n'arrive pas à y croire, Mélyah...

- Moi non plus, je n'arrive pas à y croire..

Layannah :
Je pensais, ne plus jamais te revoir, un jour.

- Moi non plus, et pas dans cet habillement là.

Je sais que je peux paraître,
sèche ou bien même aggressif,
mais la voir habiller ainsi,
m'avait vraiment fait un choque.
           Avait-elle changé ?

Layannah :
Attends, on vient juste de ce retrouver..

- Changes pas de sujet,
tu m'inquiètes, réponds à mes interrogations, où tu peux t'en aller.

Elle baissa la tête, des larmes dégoulinèrent sur son visage.

Layannah :
Césare m'a répudié.

Je n'en croyais pas mes oreilles,
Layannah était si belle,
et si respectueuse, comment répudier une femme comme elle ?

-  Pourquoi ?

Layannah :
Il en a trouvé une plus belle, du jour au lendemain, il m'a mit à la porte, mais il a refusé de divorcer.
Ce qui fait que je ne peux pas me remarier... il n'est même plus obligé d'assurer ma survie, mes besoins..
Alors..

Je comprenais la situation avant même qu'elle termine son récit.
Pour survivre, elle était devenue une prostituée et Cesare ne voulait pas divorcé, car si cela aurait été fait, elle se serait remariée et il n'aurait plus aucuns droits sur elle, il ne pourrait même plus assouvir ses plaisirs sexuelles.

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