Mes enfants

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Ils avaient tout les deux,
des sacs à dos,
ils courraient en ma direction et encore sous le choque, je ne bougeais pas, mes bras s'étaient automatiquement écartés, pour les prendre, j'en faillis même en tomber parterre, chacun mettait son poid sur moi.
Des larmes dégoulinaient sur mon visage, cela fesait longtemps que l'on ne m'avait pas appellé,
" Maman".
Durant le chemin vers notre domicile, j'arrivais à peine à me concentrer sur la route,
les enfants et moi,
avions tellement de choses à se dire.

Arrivés à la maison,
les enfants étaient surexcités,
à l'idée de rentrer chez eux et de voir la nouvelle déco de leurs chambres.

N'empêche, ils se posaient tout deux des questions,
et ça je pouvais le comprendre,
mais j'étais dans l'impasse,
croyez moi, cela à était chose difficile de leurs mentir,
mais je n'avais pas d'autre solution,
ils étaient bien trop jeunes pour entendre les faits qui s'étaient déroulés,
les raisons de mon absence,
et puis sinon, j'aurais été obligé d'expliquer à Fahim,
pourquoi je ne l'avais pas emmené voir son père, c'était notre sujet tabou, et puis le même problème se présenterait avec Kendall,
qui avait perdu son père aussi,
sauf que Lucious, lui, était vraiment mort.
Je sais qu'ils leur manque un père et même celui qui leur servait de Père de substitution, Imran,
était parti, alors comment faire ?

[...]

Un soir,
j'étais dans la chambre de Fahim,
je lui racontais une histoire,
comme d'habitude avant de dormir, Kendall dormait déja.

Je leur avais donné quelques brèves explications, sur le fait de mon absence, ce qui avait suffit à appaiser Kendall,
mais visiblement pas Fahim,
peut-être sentait-il que je mentais,
où n'avais-je pas assez bien expliqué, les raisons de l'absence de son père, dans tout les cas,
il me le redemanda :

Fahim :
Maman ?

- Oui, mon fils ?

Fahim :
Je ne suis pas que totalement ton fils ?

- Qu'est-ce que tu racontes ? Biensûr que tu es totalement,
même à 100% mon fils.

Fahim :
Maman t'as compris ce que je voulais dire, la maitresse ma dit
que pour que j'arrive sur Terre, il a fallut une Maman et un Papa.

Je pris une grande respiration,
je savais très clairment là où il voulait en venir, et il fallait
que je trouve les bons mots.

- Tu veux que je te parle de ton père, c'est ça ?

Fahim :
Il est vivant ou il est mort ?

- Évidemment, qu'il est vivant !

Fahim :
C'est toi qui m'empêche de le voir hein, dis le, que tu ne veux pas que je le vois !

- Oui, je ne veux pas que tu le vois, mais j'ai des raisons.

Fahim :
Mon père n'est pas au courant que j'existe ?

- Mais si il est au courant !

Fahim :
Il ne voulait pas de moi, c'est ça ?!

Des larmes commençaient à dégouliner sur son doux visage.

Maman :
Ne cris pas, Fahim, ta soeur dort..

- Il ne m'aimait pas, parce que des fois je fais des bêtises ?

Maman :
Que tu ne fasses ou pas des bêtises, les parents aiment toujours leurs enfants.
Ton père t'aime, je n'en doute pas mais c'est juste que les circonstances font qu'il ne peut pas... assurer convenablement..
son rôle de père.

Fahim :
Comment tu peux savoir qu'il n'est pas un bon père, alors qu'il ne vît pas avec nous ?

- Disons.. que ton père, fait lui aussi des bêtises.. et comme il est grand.. il en fait des grosses.

Fahim :
Alors il est punit c'est ça ?

- Oui.. on peut dire ça...

Fahim :
Mais tu ne trouves pas qu'il a été assez puni ?

- Seul Dieu sait, et comme je ne suis pas sûre qu'il ne recommencera pas ses grosses bêtises... je ne préfère pas prendre de risques.

Fahim :
Mais... Maman, il est vivant donc il faut que je le vois, sinon si un jour il part au ciel, il n'y aurait pas de différence.

Du haut de ses cinq années de vie,
Fahim, comprenait déja bien les choses, je commençais même à croire, au don de clairvoyance,
que les berbères avaient prédis.

- Un jour mon fils, si Dieu le veut,
un jour, vous vous retrouverez, c'est Dieu qui l'emmènera à toi,
et il aura forcément changé.

Fahim :
Je suis heureux, d'avoir une Maman comme toi.

Ses paroles m'avaient touché en pleins coeur, j'étais émue.

- Je t'aime, mon fils.

Il me regarda, se redressa et décalla quelques mèches qui étaient sur mon visage,
pour m'embrasser le front.

Fahim :
Je sais que tu m'aimes, Maman,
tu me le dis tout les jours.

[...]

J'avais murment réfléchi et j'avais décidé de ne plus faire de leurs pères, des sujets tabous.
Les problèmes qu'ils m'ont causé,
les déceptions, les disputes, et les rancunes ou même le deuil,
c'était moi que cela concernait,
eux, ce n'étaient que des enfants,
en manque d'amour de leurs pères, subissant leurs absences quotidiennement.
Il fallait que je leur parle d'eux,
il fallait que je prenne sur moi,
pour mes enfants, c'était mon rôle en tant que mère.

Alors un Dimanche matin,
je déposa Fahim chez ma mère,
et emmèna Kendall,
sur la tombe de son père.

Non seulement,
je n'avais pas assisté à ses funérailles puisque j'étais au Mexique, mais
je ne m'étais jamais recueilli sur sa tombe.

Lucious était bien mort,
et ce n'était qu'à ce moment là,
devant le fait accomplit,
devant sa pierre tombale,
en voyant écrit en majuscule

"LUCIOUS GREY JOHNSON"
1981-2012

Que je réalisa sérieusement,
qu'il n'était pas juste parti en voyage,
qu'il était cette fois parti,
et qu'il ne reviendrait jamais.

Lors de sa mort,
il avait rédigé un testament,
où il nous avait légué,
les quelques biens qu'il possédait,
entre autre,
le grand appartement duplexe,
assez d'argent pour vivre,
et par conséquant nous ne manquions de rien.

Kendall prît le cadre qui se trouvait sur sa tombe,
c'était une photo de lui.
Étonnement, elle ne pleurait pas,
elle ne fesait qu'embrassait le cadre, et le serrer le plus fort possible contre sa poitrine.
Elle criait, " Papa", de plus en plus fort, elle en hurlait même.

Cela me fesait affreusement mal,
de la voir ainsi, même si je savais qu'elle en avait besoin,
elle fesait son deuil.
Ce n'est que lorsque ses cris devenaient des pleures,
que je l'a pris dans mes bras,
et que nous sommes rentrées.

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