Elle m'aidait a réunir le reste de mes affaires et promettait qu'elle passerait me voir chez mon père le samedi qui suivrait
Maman : Tu ne sèche aucun cours , tu révise à fond , je m'en fais pas pour tes sorties je sais qu'avec ton père tu vas marcher droit (rire)
Elle sous-estimait mes capacités à mentir , si elle savait tous les plans que je m'étais déjà faite secrètement
Moi : Ça c'est sûr ! Il me laisse à peine sortir dans le jardin
J'abusais un peu mais si je me laissais faire il mettrait vraiment cette règle en application
Maman : Au moins je sais qu'avec lui tu ne rentrera pas a 02h du matin en pleine semaine . Laisse moi ton petit oreiller pour que je me souvienne de ton parfum
Moi : Maman ! Je vais pas en camps d'extermination !!
Je n'avais jamais vécu sans elle , c'était bizarre . Elle m'a raccompagner chez mon père et pour la première fois depuis longtemps elle lui adressait un mot sans cri ni pleurs . C'était étrangement agréable de les voir l'un près de l'autre
Papa : Merci de l'avoir raccompagner
Maman : J'aimerais entretenir une conversation avec toi , enfin quand tu pourras bien sûr
Aucun des deux n'osaient se regarder dans les yeux . Heureusement que j'étais là pour neutraliser la chose
Maman : Je viens voir Jazeera samedi . Si tu es là on pourrait discuter un moment
Papa : Oui je serais là
Mon père est très distant avec les femmes qui ne sont pas de sa famille , il évite tout contact avec elles et je l'admirais pour ça parce que je voulais avoir un mari comme lui . Azadeh avait de la chance
Avec ma mère ils étaient obligé de communiquer
Maman : D'accord . D'accord , alors à samedi . Bisous ma chérie , sois sage
Elle disait ça comme si j'avais encore 6 ans . Elle m'embrassait tendrement et s'en allait . Je m'asseyais sur le palier et regardais sa Twingo s'éloigner doucement puis se perdre dans la grisaille du temps
J'avais presque envie de pleurer mais ce n'était pas vraiment mon genre
Papa : Tu veux pas entrer ? Il fait froid
Moi : Non , je reste ici un moment
Il passait une main sur mon épaule et s'en allait . A partir de ce jour là , chaque nuit je faisais des cauchemars horribles sur Armand et lorsque je me réveillais j'étais en sueurs et Azadeh en robe de chambre me rassurait en disant que ce n'était qu'un cauchemar et que je devais me rendormir mais j'y arrivais jamais jusqu'à l'aube
En cours j'étais super fatiguée , je ne suivais rien . J'en avais plus rien à faire de personne . J'allais au bahut pour être présente mais si j'avais pu je passerais mes journées chez Edgar ou dehors à traîner des pieds
Un jour en arrivant chez lui je n'y trouvais que Fadila . Elle disait qu'il était sorti en urgences et qu'il avait demandé à ce que je l'attende
Moi : D'accord . Je vais l'attendre ici
Je m'asseyais sur un divan et feuilletais le premier livre d'Edgar qui me tombait sous la main
Fadila : Tu n'as pas l'école ?
Moi : Non j'ai terminé à 11h
Elle posait son seau et venait s'asseoir près de moi . Je devinais , avant même qu'elle n'ouvre la bouche , ce qu'elle allait me dire
Fadila : J'ai vu ta relation avec Monsieur
Moi : Quelle relation ?
Fadila : Oh ! Non , pas à moi . Tu sais , ça fais six ans que je travaille pour Monsieur et en six ans je l'ai vu avec des milliers de filles
Moi : Excusez moi mais vous êtes là pour faire votre travail , enfin je veux pas être méchante mais ce que vous pensez d'Edgar et moi vous vous le gardez
J'étais incapable de garder mon calme . Incapable d'accepter cette vérité si évidente
Fadila : C'est vrai . Tu as raison , juste fais attention à toi . Tu es jeune , je vois bien que tu n'es pas sûre de toi , que tu n'a pas d'expérience
Moi : Non vous voyez rien du tout !
Elle se relevait et s'en allait sans rien dire . Ça m'agaçait qu'elle veuille "me prévenir"
Moi : Vous savez pas ce que je vis avec Edgar !
Fadila : Je disais pas ça pour te faire de la peine , je suis désolée . C'est juste que j'ai deux filles de ton âge et j'aimerais que quelqu'un veille sur elles si elles étaient dans ta situation
Moi : Quelle situation ?
Fadila : Tu es amoureuse d'un homme qui a vingt ans de plus que toi . Tu te vois avec lui dans le futur ? Attention ! Je dis pas que c'est un mauvais homme , Monsieur est un homme respectueux . Mais tu ne connais pas son monde et tu es trop jeune pour le connaître
Je ne disais rien . Après tout elle avait surement raison mais j'avais pas besoin qu'on me rappelle qu'envisager un avenir avec cet homme était chose difficile . Je le savais mais je m'autorisais à rêver
Fadila : Tu as un visage d'ange , pas comme toutes les autres femmes que j'ai vu défiler entre ce salon et la chambre de Monsieur
Moi : Tu en as vu depuis que tu me vois ?
Elle ne disait rien . J'ai beau persisté elle était muette comme une tombe . Elle disait que "Monsieur lui faisait confiance en toute chose" . De toute façon j'étais pas sûre de vouloir savoir
Moi : Ok , c'est pas grave
Fadila : Bon . J'ai du travail
Moi : Bon courage !
Elle repartait et j'attendais avec impatience le retour de "Monsieur" . Il est rentré vers 13h mais impossible de lui parler , il était au téléphone et il me semblait qu'il avait quelques problèmes
VOUS LISEZ
Dernière Danse
Romance[...] Si on devait jouer nos propres rôles dans une pièce nôtre amour serait romantique , inévitable et dramatique