145

60 4 1
                                    

Je me mentais en me disant qu'a force de ne pas la regarder, j'arrêterais de l'aimer et de continuer d'en tomber amoureux mais c'était peine perdue

J'aimais toutes ses manières : sa façon de ramener sa mèche derrière son oreille, sa façon d'éclater de rire, sa manière de me regarder, la douceur de ses mouvements...j'aimais absolument tout chez Jazeera. C'était ça, la grande catastrophe

Après le repas Matob avait encore l'énergie de s'amuser sur la plage alors qu'il n'avait fait que ça depuis notre arrivée. Jazeera elle, après avoir coucher Marjann, revenait sur la plage où elle s'allongeait et posait son chapeau de paille sur son visage. Moi je restais assis à ne rien dire

Jazeera : Tu ne vas pas aller dormir ?

Toujours sous son chapeau de paille, elle m'assure qu'elle surveillerait Matob si jamais j'étais fatigué et que je voulais rentrer me coucher

Moi : Je n'ai pas sommeil

Jazeera : Très bien

Elle ne dormait pas et pourtant ne disait plus rien. C'était rare qu'un moulin à paroles comme elle était ne dise rien alors qu'elle avait l'occasion de me faire la conversation. C'était ce que j'attendais mais ce n'est pas venu alors, las, je préviens Matob qu'il est l'heure d'aller dormir et vais le mettre au lit

Moi : Je vais dormir dans le hamac. Dors bien. A demain

Matob : A demain, papa

Je quittais la chambre et allais m'installer dans une sorte salon à ciel ouvert et sol sableux où se tenait un hamac suspendu entre deux sortes de coffres en bois. J'aimais bien cette maison, elle était agréable et mine de rien j'étais heureux d'y être présent...avec ma famille

Je n'ai pas dormi une heure que je suis réveillé par les pleurs de Marjann. Cela faisait bien longtemps qu'un nourrisson ne m'avait pas sorti de mon sommeil. Lorsque j'arrivais dans la pièce principale, Jazeera allaitait Marjann qui semblait déjà s'être calmée

Jazeera sursaute en me voyant

Moi : Désolé. J'ai cru que tu dormais j'allais la prendre

Je vérifiais que Matob dormait et après la journée qu'il avait passé, rien ne l'aurait réveillé

Jazeera : Elle va se rendormir dans un instant

La douceur de Jazeera envers notre fille était exceptionnelle. J'avais devant moi une jeune femme, belle naturellement et d'une douceur palpitante

Je n'osais pas m'approcher plus près d'elles pendant ce moment qui paraissait comme une fusion

Moi : Je pensais que tu ne l'allaitait pas

Jazeera : Je ne voulais pas mais toutes les femmes de ma famille m'ont récité les vertus de l'allaitement (rires) j'ai pas eu envie d'aller à leur encontre

Moi : T'as bien fais

Je reste debout près de l'entrée à attendre qu'elle termine et elle me met Marjann dans les bras pour que je puisse la bercer. Elle s'est endormie au bout de cinq minutes et j'allais la remettre dans la chambre de Jazeera

Jazeera : Tu peux rester, si tu veux (...)

C'était la proposition fatale. J'avais bien fait de ne pas répudier ma femme parce que si je l'avait fait, cette nuit là, nous aurions été dans le péché. Elle m'avait manqué et je n'avais pas pu refuser son invitation. Nous n'avons fait que partager le même lit mais c'était suffisant pour que je comprenne que malgré tous mes efforts, jamais je n'arriverai à être sans elle. Comment avais-je pu pensé ne serait-ce qu'un instant, qu'elle et moi arriverions un jour à vivre l'un sans l'autre ?

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant