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C'est ce que je fini par faire au bout de quelques minutes seulement. Je fuyais comme j'avais pris l'habitude de faire devant une contrariété ; comme une voleuse

J'ai marché le long de cette route désertique jusqu'à arriver dans un petit motel où j'ai pu charger quelques minutes mon téléphone et appeler un taxi. Mon moral était au plus bas , je me sentais de nouveau sale , mon "moi" du passé me manquait

Arrivée à mon hôtel je faisais mes bagages , laissais une lettre pour Aghdal -car je savais que même s'il m'en aurait voulu d'être partie comme une voleuse il serait venu à ma recherche-

« Je suis désolée , encore une fois je te décevrais mais c'est plus fort que moi je ne serais jamais celle que tu voudras. Excuses moi. Jazeera »

Et je rentrais à Boa Vista. J'arrivais très tard dans la nuit , c'était une nuit bizarre on aurait dit que les étoiles m'avaient maudite et pour cause j'étais à bout de force jusqu'à me demander si finalement mon rêve de mourir n'allait pas se réaliser

En faite ; je rentrais dans la phase ultime du changement

Je me réveillais vers onze heures du matin , les yeux rivés sur le plafond je ne pensais qu'à une chose enfin , qu'à une seule personne. Dieu

Cette personne dont il m'était rare de penser et qui ne m'était pas familier. Elle ne quittait pas mon esprit pourtant. Pendant plusieurs jours je ne donna aucune de mes nouvelles à qui que ce soit -ni les associés , ni mes amis- , ne sortais pas , mangeais peu et vu que j'étais seule ne disais pas un mot. Je réfléchissais jusqu'à penser en devenir folle

Au bout d'une semaine passée je rallumais tous mes écrans mais n'ai prêter aucune attention à quoi que ce soit sauf une chose à laquelle je pensais depuis le matin ; le Coran. Je me demandais où pouvais-je m'en procurer un et je m'en suis commander un , j'ai attendu son arrivée comme on attend un grand amour et le jour où je l'ai reçu j'étais excitée comme une enfant

Je l'ouvrit sans attendre , comme si c'était la première fois or j'ai plusieurs fois eu l'occasion d'en voir et d'en toucher chez mon père mais pour être franche je n'avais jamais été attirée par sa lecture

Toc toc toc !

Au moment où j'allais l'ouvrir ma porte toquait. J'ai cru que c'était le livreur qui avait oublier de me dire signer une décharge quelconque alors je n'ai pas prêter attention

Toc toc toc

Moi : quem é esse -quoi est-ce- ? !

-Jazeera ! Sou eu , Fabio -C'est moi , Fabio-

Je reposais le Coran et allait ouvrir. Il semblait tellement rassuré de me voir en vie
Il me prit dans ses bras et me dit à quel point je lui avait manqué

Traduction

Moi : Toi aussi. Qu'est ce que tu fais là ?

Fabio : Tu ne répondais  aucun de nos appels ! Je pensais que (...) mais tu vas bien ! Tu me fais pas entrer ?

Moi : Si , bien sûr

Je refermais la porte et lui racontait mon voyage à Rio avec Aghdal et la réaction débile que j'avais eu en fuyant

Il m'a dit qu'il était au courant et qu'Aghdal était terriblement énervé , tellement qu'il avait cessé de m'appeler au bout de quelques jours. Chose que je comprenais bien sur

Moi : J'avais vraiment honte. T'imagine pas. Tu veux boire quelque chose ?

Fabio : Un ponch si tu as

J'allais le servir

Moi : Comment elle va ta copine , et la grossesse ?

Fabio : Elle va bien , c'est une petite fille

Moi : C'est vrai ?!

J'étais tellement heureuse pour lui , il méritait tellement de bonnes choses

Fabio : Souviens-toi je t'avais dis que si c'est une fille elle aura ton nom , j'ai pas oublié

Moi : Non t'es fou !

Sa copine m'avait en travers de la gorge alors je voulait pas attiser plus de haine

J'ai pas pu le dissuader de cette idée , il a prénommée sa fille Jazeera. C'était un beau geste

Il est resté une heure avec moi , une heure pendant laquelle j'ai discuté avec lui de la quête spirituelle à laquelle je m'étais accrocher depuis quelques jours. Lui ne croyait pas en Dieu , moi j'y croyais dur comme fer et j'étais décidée à ne pas lâcher cette graine de foi , sûrement qui grandissait en moi

Fabio : Je repars dans deux jours , demain je viendrais te chercher il faut que tu sortes un peu

Moi : Ouais . Quand tu veux

Il me fit un long baiser sur la joue et me fis promettre que j'appellerais Aghdal. Ils ne s'entendaient pas tous les deux mais il fallait croire que pour moi ils étaient prêts à mettre leur rancoeur de côté

Moi : Je l'appellerais , t'inquiète pas

Il s'en alla et je fermais ma porte à double tour -paranoïa-

Je retournais dans le salon reprendre le livre et l'ouvrit

Sourate Al-Fatiha

Au nom d'Allah , le Tout Miséricordieux , le Très Miséricordieux

Le premier verset que je lut. En jetant un coup d'œil à ma montre je vis quinze heures dix et je me surpris moi même lorsque quelques temps plus tard je me levais boire un verre d'eau je remarqua qu'il était dix-neuf heure moins le quart. J'ai cru rêver

J'avais passer trois heures à lire sans voir le temps passer. J'arrivais à la fin de la sourate n°3 -'Ali 'Imrān-

Mais Jazeera t'es une malade !

Je me répétais en boucle que je perdais définitivement la tête. Trois heures assise à lire! Ça me semblait incroyable car à cette époque là j'avais à peine de le temps de prendre un café , j'enchaînais rendez-vous sur rendez-vous je ne m'arrêtais pas une seconde

Et puis vint une pensée incroyablement jolie qui me disait «ta poitrine est entrain de s'ouvrir et un Seigneur qui est au-dessus de tout te rapproche de Lui» c'est donc à partir de ce jour que je pense que tous les démons qui me hantaient , sûrement depuis des années , s'en étaient allés

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant