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L'odeur du cannabis était comme qui dirait imprégner dans les murs de l'appartement.

- Tu cherches qui ?

Moi : Chloé. Chloé Lecharpentier. On m'a dit qu'elle serait ici

-Tu lui veux quoi ?

Son indifférence était agaçante

-Et puis qu'est qu'une fille comme toi fou ici ? T'es venue acheter ?

Moi : Acheter quoi ?

J'ai vite compris de quoi il voulait parler

Moi : Non. Du tout. Je cherche seulement Chloé. On était amies y'a quelques temps et

-J'sais pas elle rentre quand. T'as qu'à l'attendre

Moi : Donc elle vit bien ici ?

-Ouais. Et d'où elle connaît une meuf comme toi ? Tu sors d'où ?

Moi : Est ce que je pourrais avoir un numéro pour la joindre ? Je suis pressée

Il balance sa cigarette par la fenêtre et après quelques instants où il n'à fait que me regarder de la tête aux pieds se décide à téléphoner Chloé

-Magne toi elle est pressée. J'en sais rien elle dit que c'était ta pote. Ouais magne toi j'ai pas que ça à f*****

Il raccroche m'ordonne presque de m'assoir et attendre. Dans mon adolescence cette situation aurait pu me faire rire

Une vingtaine de minutes a du passer avant que la porte s'ouvre enfin. Une jeune femme blonde, enceinte jusqu'au cou entra les bras chargés de courses. Elle n'a pas mit deux secondes avant de me reconnaître

Chloé : Steven ! Viens m'aider

Je me lève et vais l'aider avec ses courses. Elle était essoufflée et stupéfaite

Moi : Laisse moi porter ça

J'avais toujours attendu le jour où je la verrais dans sa robe de mariée, le jour où elle serait enceinte, le jour où son enfant m'appellerait «tata» et elle aussi attendait ces jours là pour moi depuis notre enfance

Moi : Tu as monter huit étages comme ça ?

Elle ne dit toujours rien. Son ami se ramène encore une fois avec une cigarette entre les doigts. Il prend les sacs et les emmène dans une autre pièce

Chloé : Qu'est ce que tu fiches ici ?

Moi : Ta mère a dit que je pouvais t'y trouver. Assied toi. Tu devrais te reposer à ce stade là

Chloé : T'es venue te moque de moi et ma misère c'est ça ?

Moi : Du tout (...) je suis désolée (...) je pensais pas que

Chloé : Ouais ouais j'en veux pas de ta pitié. Retourne dans ta bourgeoisie ! Ça y est tu as vu ou j'habite tu vas pouvoir te moquer

Moi : Chloé ! J'ai jamais voulu que ça se passe comme ça et tu le sais. Ni toi ni moi n'avons pu contrôler ce qui est arrivé

Chloé : Et pourtant tu n'a jamais regretté. T'as mener ta petite vie tranquille dans le luxe avec ton connard

Moi : Ne parle pas comme ça !

Chloé : Ah ! Parce que tu pense que c'est pas un connard ? Tu le pense vraiment ? Peut être que connard c'est pas le mot exact

Moi : Il est mort

Sa tête de décompose en une fraction de seconde. Elle ne pouvait pas y croire. Le silence qui nous entourait aurait pu être total si le son du rap qu'écoutait son ami a l'autre bout de l'appartement n'était pas aussi volumineux

Chloé : Il est mort ?

Moi : Ça fera deux ans cet été. Il est mort près de moi. Une balle dans le cœur, un autre entre les yeux.

Je soulève mon chemisier

Moi : Et ça, c'est l'unique balle qui m'a atteint et qui a fait en sorte que je connaisse jamais cette sensation que tu as en ce moment même qu'est d'être bientôt mère

Une larme à coulée sur sa joue. Nos yeux se racontaient ce que les mots n'arrivent pas à dire. Sans réfléchir je suis tombée dans ses bras et ô combien elle m'avait manquer. Je l'avais détester à une époque car c'était à cause d'elle que ma famille a découvert ma relation avec Edgar. Elle avait cafter par jalousie et j'avais jamais réussi à lui pardonner

Chloé : Je suis désolée, Jazeera ! Crois moi

Moi : C'est moi qui suis désolée, excuse moi

Une amitié qui a commencé dans l'enfance, la période la plus pure chez un être humain, et qui perdure dans l'adolescence ne peut pas se terminer dans la vie adulte. Elle avait toujours été ma meilleure amie et moi sa meilleure amie et je pouvais pas croire qu'un homme -malgré tout l'amour que j'ai eu pour lui, ait pu nous séparer même si on a toutes les deux commis des erreurs

Chacune avait ses tords et j'étais prête à tout oublier. Après avoir longtemps discuté des banalités ; sa grossesse, sa vie depuis que sa mère l'avait mise dehors, depuis sa rencontre avec Steven, ses galères etc, nous en sommes enfin arrivées à ce qui m'avait amenée jusqu'à elle

Chloé : Une clé usb bleu ? Elle appartenait à Dimitri tu penses ?

Moi : Sûrement. J'ai aucune idée d'où elle se trouve. Si ça se trouve c'est même pas moi qui l'ai

J'avais mis toutes les affaires et documents importants dans un coffre dans une maison isolée à Belèm. J'y allais pas souvent mais c'était l'un de seuls endroit où je pouvais tout garder en sécurité. Mais j'avais aucun souvenir d'y avoir mit une clé usb

Chloé : Tu n'a rien jeté ?

Moi : J'ai tout gardé à Belèm. C'est une petite maison pas loin de la plage où je vais de temps en temps avec Matob, le fils d'Aghdal. Je suis sûre qu'il n'y a aucune clé usb la bas

Chloé : Attends une seconde ! (Elle réfléchi) Edgar avait vendu son loft de la rue ******* ?

Moi : Non, elle est inhabitée depuis deux ans et d'ailleurs je dois la mettre en vente avant de repartir ça sert à rien de

Elle me coupa

Chloé : Si personne n'y est retourné et que vous étiez avant de repartir au Brésil et qu'il est arrivé ce qui est arrivé peut être que tu trouveras quelque chose

J'avais jamais pensé à ça. A vrai dire j'étais plus préoccupée à mettre ce loft en vente qu'a penser à y faire le vide. Chloé était peut-être devenue une toxico mais elle était toujours maligne et intelligente

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant