Dernière Danse

57

La douleur la plus intense que j'ai connu semblait m'abattre . Edgar était debout , paniqué , il criait le nom de Fabio qui arrivait sans attendre 

Fabio : Sra Jazeera !

J'avais l'impression de m'éteindre , je ne voyais plus rien aveuglée par la lumière du salon . J'entendais des échanges de tirs , des cris et j'étais incapable de bouger . C'était bien le pire , j'étais totalement impuissante . Je n'avais rien vu venir , j'arrivais à peine à poser ma main sur ma hanche , je sentais un liquide gluant mais j'étais tellement sous trauma qu'il ne m'est pas passé à l'esprit que cela puisse être du sang 

De longues minutes sont passés . Quelques fois j'arrivais à ouvrir les yeux . J'y voyais un corps au sol tenant une arme , je ne savais pas si c'était Edgar ou Fabio . Je pleurais et suppliais cette personne de venir m'aider mais elle ne bougeait pas 

Moi : Edgar ? 

J'avais beau pleurer personne ne venait m'aider . J'avais l'impression de m'éteindre , je m'éteignais 

Lorsque j'ai reconnu la voix de Fabio avec d'autres hommes qui me prenaient en charge , j'ai compris que celui que j'avais vu au sol était Edgar . J'ai été mise sous perfusion , transportée aux urgences , j'avais l'impression de me voir de l'extérieur. Mon peignoir blanc était devenu rouge , j'étais toute pâle , au bord de la mort 

Je me suis réveillée trois jours plus tard . Seule . Pendant un quart d'heure je fixais une fenêtre essayant de me rappeler des événements précédents. Puis un médecin est entré , m'a examiné en silence puis à fait appel à un jeune infirmier français 

-Bonjour , mlle Yazda . Je suis Guillaume Natal . Est ce que vous m'entendez ? 

J'étais branchée a tout un tas de choses , j'avais un masque respiratoire , ne pouvais pas bouger 

-Vous savez quel jours on est ? 

J'acquisse 

-Quel jour on est ? 

Il me retirait doucement le masque et attendait ma réponse

Moi : Dimanche

Il sourit et le premier médecin lui dit de me traduire une chose . La plus horrible . Ils avaient l'air désolés tous les deux 

Je n'ai pas eu besoin de traduction . J'avais compris , senti

-Nous sommes sincèrement désolés 

Je pleurais en silence . Comme si cette nouvelle n'avais pas été assez dure , il m'expliquait avec des radios et des mots très simples que les chances que je puisse un jour devenir mère étaient quasi nulles . Une inflammation des ovaires disait-il et c'était aussi ce qui avait causer ma grossesse extra-utérine. D'après ce Guillaume il leur avait fallut plus de trois heure pour délogé la balle qui s'était installé dans mon bassin , il a dit que si mon ami Fabio n'avait pas été là cela aurait pu m'être mortel 

-Voulez vous que nous appelions un proche , des amis ? 

Moi : Où est Edgar ? 

Le médecin et lui se regardaient de nouveau et il mit quelques secondes avant de me répondre qu'Edgar était dans un état critique et que ses chances de survies étaient minimes 

Ma douleur ne s'expliquerait pas avec des mots , pas avec de simples mots...j'ai pleurer toutes les larmes de mon corps , l'idée de me jeter par la fenêtre me pesait . Ils m'ont envoyé un psy , comme si un psy diminuerait ma douleur 

Le bébé que je portais depuis près de trois mois n'était plus , j'étais devenue stérile et l'homme de ma vie était justement entre la vie et la mort . Et tout ce qu'ils avaient trouvé pour éviter que je me défenestre était de m'envoyer un psy . J'ai fais un carnage pour qu'ils me laissent seule. Puis dans la soirée alors que les calmants avaient fait leurs effets j'ai demandé à ce Guillaume de me laisser aller voir Edgar , personne ne s'y est opposé 

Il était en soin intensif , il avait reçu une balle en pleine poitrine . Il était tout blanc alors que quelques jours plus tôt nous étions bronzés a bloque 

Moi : Mon amour . (...) si tu t'en vas je m'en remettrais jamais . Tu peux pas me laisser seule , j'ai plus personne 

Mes larmes lui tombaient dessus , j'avais espoir qu'en m'entendant pleurer il se battrait pour vivre . Pour que nous terminions cette romance

Je suis restée près de lui a le supplier . A lui dire à quel point je l'aimais . Il était mon premier amour , mon tout . Je lui racontait tous nos souvenirs , nos soirées folles , nos rêves 

Moi : On continuera a mener la vie de fous que tu aimes , on s'aimera comme des malades . On continuera a voyager , a s'amuser , a danser . Tu te souviens la batchata sur la musique d'Enrique Iglesias ? (rire) C'était la meilleure danse du siècle , rappelle toi comment c'était une catastrophe au début . Et puis lorsque tu m'a appris les pas on s'en est sortis comme des pros . On continuera à danser cette batchata , tu verras (pleurs) 

Qu'est ce que je ne donnerais pas pour recommencer cette fameuse danse où lui et moi avions calmés tout le monde a cette soirée dansante

Moi : Je t'aimerais toute ma vie Edgar. Toute ma vie , tu m'entends ?

Pendant plus d'une heure je lui parlais de l'amour immense que je lui portais , de ce qu'avait été ma vie avec lui

J'ai garder espoir jusqu'à la dernière seconde . A minuit et quelques minutes , alors que ma tête se reposais sur son torse , Edgar l'auteur de ma plus belle romance s'envolait me laissant ainsi , seule , abandonnée et le cœur en miette . Mon monde tout entier s'écroulait et une partie de mon être s'envolait avec lui , l'amour de ma vie