D'après ce que j'avais compris cette vidéo datait de deux semaines avant sa mort, soit, la semaine où il était retourné chercher Jazeera en France, pensant que les types qui ont fini par lui faire la peau l'avaient lâcher mais en visionnant la vidéo, j'ai compris qu'il avait lui même compris que sa tête était mise à prix et qu'il ne lui restait pas longtemps à vivre
Je pouvais lire sur son visage la sensation d'un énorme échec ; il avait vécu toute sa vie sans foi ni loi et au moment où il est prêt à fonder une famille avec la seule et unique femme qu'il a réussi a aimer et a garder, il sent la mort et comprend qu'il ne peut rien faire pour l'échapper
Leur amour avait été tragique à bien y penser. Pas étonnant
Dans cette vidéo où il lui disait combien il l'aimait et aimait l'enfant qu'elle portait, j'ai vu une sincérité évidente et même touchante. Il disait que sa vie n'avait jamais été aussi belle que depuis qu'elle y était entrée, qu'il aurait aimé lui promettre que cet amour serait éternel, qu'il ne désirait rien d'autre que le bonheur de la princesse Perse...
Toc toc toc
Je revins à moi d'un coup et réalise à quel point cette découverte m'avait touché, troublé et inquiété
Jazeera : Tu n'es pas encore parti ?
J'enfile une serviette autour de la taille et sors de la salle de bain. Je me suis dépêché de m'habiller pour partir
Moi : A plus, je t'aime
Je m'en vais sans aucune conviction. Lorsque j'arrive, l'une des raison de ma migraine est déjà là. Elle se tient assise près du jardin du lounge avec une tasse à la main. Mon moral est tombé encore plus bas lorsque je reconnu à son visage, les traits de mon fils. Elle était toujours la même femme mais semblait avoir pris quelques rides. Elle était habillée à l'occidental ; jupe midi, chemisier blanc, cheveux lâchés, rouge à lèvre
Je la rejoins et la confrontation avec son regard était dur à supporter. Je commande rapidement de l'eau plate au garçon qui vient pour vite me débarrasser de lui
Atiyeh : Je pensais que tu ne viendrais pas. Où est Matob ?
Je ris, elle avait un énorme culot
Moi : Tu pensais quand même pas que (soupir) bon, qu'est-ce que tu fiches ici ?
Atiyeh : Je suis venue récuperer mon fils. Je ne partirais pas sans lui
Moi : Comment tu comptes t'y prendre ? Tu n'a aucun droit sur lui. Je n'ai aucune obligation de t'accorder une minute avec lui
Atiyeh : J'ai tous les droits ! Il est mon fils
Je prenais énormément sur moi pour ne pas l'envoyer à l'autre bout du lounge. Elle était insupportable. Ca ne faisait même pas deux minutes que j'avais déjà perdu ma patience
Atiyeh : Rends moi mon fils
Moi : Tu rêves ! Jamais tu m'entends ? Tu prétends l'aimer alors que tu étais prête à me le laisser sciemment contre de l'argent ? Tu as oublier ?
C'est en partie à cause de cet épisode que je n'arrivais pas a considérer cette femme comme la mère de mon fils. Ca me faisait mal de me dire qu'elle ne voyait Matob, qui était alors tout petit comme un gain, un butin. Je comptais préserver Matob de cet épisode, même si j'avais de la rancœur envers sa mère, je voulais qu'il ait un beau souvenir d'elle
Atiyeh : Mais j'étais jeune ! Tu connaissais très bien ma situation sans toi ! J'aurais jamais pu m'occuper de lui alors il valait mieux qu'il reste avec toi et tu le sais très bien
Moi : Tu n'étais pas obligée de demander de l'argent et menacer de convoquer le tribunal ! De toute façon tu n'avais aucune chance de gagner face à moi...Si tu ne t'étais pas comporter comme une marie-couche-toi-là peut-être que t'aurais pas eu besoin de mendier devant ma porte !
Atiyeh : Ne me parle pas comme ça, Aghdal ! Je ne suis pas venue parler du passé ; je veux repartir avec mon fils
Moi : Jamais ! Si c'est de l'argent que tu veux n'aie pas honte. Dis-moi à combien t'estime Matob et je te fais un cheque
J'avais pas oublier de prendre mon chéquier et un stylo avec moi
Atiyeh : Bayazid à trouver du Travail à Hamadan et moi je recommencerais la couture, on a pas besoin de ton argent
J'ai éclaté de rire. Donc elle était toujours avec son Bayazid
Atiyeh : Donne-moi mon fils et tu n'entendras plus jamais parler de moi
Moi : Matob restera avec moi !
Elle était désespérée, elle comprenait que pour rien au monde je ne la laisserais partir avec lui. Après un court instant où elle semblait réfléchir avant de lancer une bombe nucléaire elle avala une gorgée de café et reprit la parole
Atiyeh : Tu n'as donc pas compris depuis le temps ? Matob n'est pas ton fils !
Le temps semblait se figer. Si les clients autour de nous comprenaient notre discussion, tous auraient compris que j'avais été cocu tellement elle l'avait crier comme si elle voulait m'achever avec cette annonce
Ni elle ni moi ne disions rien durant quelques instants. Mais voyant que cette révélation ne m'avait pas plus surpris que ça, elle enfonçait le couteau dans la plaie
Atiyeh : Il est le fils de Bayazid !
Elle m'avait prise pour un imbécile jusqu'au bout
Moi : Espèce d'idiote tu pensais que je m'en étais pas rendu compte ?
Le ciel semblait s'être abattu sur sa tête. Ses larmes coulaient mais ne me leurraient pas
Moi : Après avoir découvert ton abominable liaison, la première chose que j'ai fais c'est de faire pratiquer un test de paternité sur Matob. Tu m'a pris pour attardé ? Tu n'es vraiment qu'une sale idiote !
Elle avait perdu tous ses moyens. J'ai toujours eu un train d'avance sur elle. Lorsque j'ai découvert que Matob était le fruit de la trahison qui a hanté ma vie et mon honneur, j'ai cru devenir fou. Il était la preuve vivante de l'infidélité de ma femme, le fils d'un autre, le fils que j'avais aimé dés que j'ai su qu'il était en route pour ce monde, le fils que j'avais rêvé d'avoir avec Atiyeh
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Dernière Danse
Romance[...] Si on devait jouer nos propres rôles dans une pièce nôtre amour serait romantique , inévitable et dramatique