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Elle entrait, avec son élégance et son chique que j'ai toujours admiré chez elle et avec un visage souriant cachant tout de même un mystère inquiétant

Nafiseh : C'est ici que tu vies (...) et dire que je te pensais débrouillarde

Moi : Qu'est ce qui vous amène ?

Elle s'assied avec prudence sur une chaise en bois qui servait aussi de table a manger

Nafiseh : Je jouerai la transparence avec toi. J'ai besoin de toi pour une affaire qui me rendra malade et risque de causer des troubles dans mon mariage si je ne m'en charge pas. J'ai pensé à toi pour y faire face

Je n'avais aucune idée de ce que je pouvais bien lui apporter. Je mourrais presque de faim et n'avais pas un centime

Nafiseh : Tu sais où et avec qui est ton fils en ce moment ?

Moi : Oui

Nafiseh : Et tu n'en fais rien ? Décidément (...)

Après moult balivernes sans importance, elle me fit part de la raison de sa venue. J'en revenais pas qui l'aurait cru ? Pas moi

Nafiseh : Étant donné qu'il refuse de rencontrer une nouvelle femme, c'est vers toi que je me tourne. Il t'as aimé, beaucoup. Tu es son style de femme. Fais ton possible pour parvenir à l'arracher de cette fille dont il  s'est amouraché

Moi : J'ai déjà essayer. Il m'a a peine regarder. Il ne la quittera jamais ; ils ont déjà un enfant ensemble

Nafiseh : Tu es bien placée pour savoir qu'un enfant ça ne retient pas. On n'est même pas sûres que la petite soit de lui

Je ne doutais pas de la fidélité de Jazeera. Même si je ne l'aimais pas, il fallait être fair-play

Nafiseh : Si ton physique ne plaît plus à mon fils, change de méthode. Fais ce qui est en ton pouvoir pour le récupérer

Moi : Vous me voulez de nouveau comme belle fille. Qu'en pense Ashem ?

Nafiseh : Choisir entre toi et Jazeera est comme choisir entre la peste et le choléra (...) mais nous trouverons un moyen de redorer ton image auprès des gens. Et d'ailleurs je ne te demande pas de redevenir son épouse ; seulement d'évincer cette Jazeera. Ensuite, nous verrons 

J'étais scotchée. Qu'avait pu faire Jazeera pour que la famille Mansur me préfère à elle ? Je n'en avais pas la moindre idée mais j'en trouvais tout intérêt

Nafiseh : Récupère mon fils et le tien au passage

Moi : Jazeera ne se lassera jamais faire. C'est grâce à elle si j'ai un toit sous lequel dormir, elle a presque ma vie entre ses main

Nafiseh semblait abasourdie de me voir réduite à respecter une femme que je haïssais et enviais

Moi : Elle peut me renvoyer en Iran si elle veut

Nafiseh : Combien tu veux pour lui faire affront ?

Les Mansur m'ont toujours reprochée d'être intéressée par l'argent mais n'ont jamais pensé à me proposer autre chose lorsqu'ils avaient une demande à me faire

Nafiseh : Réfléchis a la somme que tu veux et je te ferais un chèque

Moi : Comment voulez-vous que je m'y prenne ?

Nafiseh : Peu importe ; menace Aghdal de le traîner en justice s'il ne te donnes pas plus de droit, ou bien j'en sais rien. Tu es plus maligne que tu veux me le faire croire, je le sais

Moi : Qu'est ce que j'y gagne à part l'argent ?

Nafiseh : Une part de l'héritage qui revient à Matob. Quelques pourcentage de l'entreprise qu'Aghdal a abandonné

Je réfléchi un instant et ce n'était pas la peine de me creuser la tête. Si je pouvais avoir Matob, Aghdal mais aussi une partie de l'héritage familiale c'était fabuleux. J'ai toujours été persuadée d'avoir un bon fond ; je ne me trouve pas méchante comme femme. C'est vrai que séparer deux personnes qui s'aiment n'est pas très éthique mais il fallait bien équilibrer les chances de chacun. Jazeera était pleine aux as ; elle était belle et jeune, elle pourrait refaire sa vie

Moi : Marché conclut ! Je veux un chèque d'acompte

D'un air malicieux, elle sort de son sac Chanel un chéquier qu'elle remplie de toute hâte et me tend le fameux bout avec un sourire que je savais hypocrite mais qui ne me dérangeait pas. On se quittait sur une brève accolade

Dans la peau d'Aghdal

J'essayais de voir le bon côté des coups bas de mes parents ; j'allais pouvoir partir de zéro avec ma petite famille et ce, sans risquer de perdre quoi que ce soit vu que je n'avais plus rien

La moitié des cartons étaient déjà partis vers Boa Vista. Mon appartement se vidait progressivement et j'attendais avec impatience le retour de Jazeera et les enfants. J'allais les chercher tard dans la nuit à l'aéroport où je les embrassais tous les trois et me hâtais de les conduire à la maison

Moi : Bien sûr, il y a encore les lits. Vous n'allez pas dormir par terre

Matob : Moi ça me dérangerais pas !

Jazeera : Moi non plus

Je savais que Jazeera et Matob s'étaient mît d'accord pour essayer d'enjoliver la situation qui me rongeais intérieurement mais que j'essayais de cacher

Nous avons tout de suite mit Matob au lit, il était très tard. Et Jazeera et moi sommes restés près d'une heure à discuter de leurs petites vacances, de notre déménagement, du futur que je ne voyais qu'avec elle

Jazeera : J'ai tellement hâte ! J'irais personnellement inscrire Matob, tu sais l'école dont je te parlais l'autre jour. Le fils de Fédérica, la femme du chirurgien qu'on avait rencontré à la clinique, il était scolarisé dans cette école et il en est ressorti avec une affectation pour le Conservatoire. Tu te rends compte ! C'est énorme. L'école est classée top 10 des plus prestigieuses du pays

Elle était tellement excitée à l'idée de donner le meilleur pour l'avenir de Matob

Moi : Oui, je sais mais on en a déjà parlé. Tu sais il se fiche totalement du classement de l'école. Il se contente très bien de son école en banlieue. Et puis je ne veux pas que (...) je tiens à ce que ce soit moi qui me charges des frais

Jazeera : Non tu ne vas pas recommencer Aghdal. Quelle différence que ce soit toi ou moi. Il ira dans cette école, elle est top ! Et il pourra même recommencer ses cours d'escrime

Jazeera est tellement têtue que j'avais perdu d'avance. Ça me faisait plaisir qu'elle s'implique autant pour lui. J'avais toujours eu peur de tomber sur une femme qui néglige mon fils parce qu'il n'est pas le sien. Voir Jazeera aussi dévouée et proche de Matob faisait disparaître toutes mes craintes à ce propos

Les jours qui ont suivis, nous avons tous mit la main à la pâte pour finir d'emballer ce qu'il restait. J'ai aussi eu une conversation avec Matob pour connaître son avis sur notre départ et sa relation avec sa mère. Il était d'accord pour venir à Brasilia chaque vacances scolaire et quelques week-ends. J'étais soulagé que cela ne le perturbe pas. La veille du grand départ, je l'emmène donc dire au revoir d'abord à ma mère qui avait tenue à le voir, dans un bar du centre

Je ne lui ai pas adressé la parole durant 15 minutes, sauf pour lui dire bonjour et au revoir. Elle embrasse Matob et lui fait promettre d'appeler le plus souvent possible

Matob : Sim, vovo. Te promete (Oui mamie. Je te promets)

Je le prenais par la main et nous repartions. C'était tristement ridicule mais je n'arrivais toujours pas à accepter qu'elle soutienne les actions de mon père contre moi. Je lui en voulait terriblement

Après ce quart d'heure d'entrevue. Nous prenons la direction du foyer pour sans abris où logeait Atiyeh

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant