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Je plaignais Farah, comment faisait-elle pour supporter son arrogance. S'il avait osé être aussi grossier avec moi alors qu'on se connaissait à peine, comment était-il avec sa femme ? Rien que d'y penser...

Natália : Très charmant cet homme !

Moi : Mon Dieu, si tu savais

Elle était pressée alors je n'allais pas l'encombrer avec ce tracas. J'envoyais des milliers de baisers pour Felipe et leur souhaitais un bon voyage, ils partaient tous les deux pour la Belgique les jours d'après. Depuis la mort de Robertinho, Natália avait énormément changée, elle voyageait beaucoup et passait tout son temps avec son fils contrairement à l'époque où je les ai connu. Le petit garçon passait plus de temps avec ses nourrices qu'avec sa propre mère et j'avais trouvé ça désolant

Natália : On s'appelle

Elle montait en voiture et démarrait. Quant à moi, je retournais dans la maison où je mettais Matob au lit et restais avec lui le temps qu'il s'endorme et allais a mon tour dormir. Le lendemain, toute la journée j'ai attendu le retour d'Aghdal ; j'avais tellement hâte de le serrer et lui raconter ma mésaventure de la veille

Matob et moi l'attendons sur le palier de la porte. Nous lui courrons tous les deux dans les bras pour l'embrasser

Aghdal : Je vous ai manqué tant que ça ?

Matob : Oui !

Il le prenait dans ses bras et moi par la main. Nous étions tous les trois trempés par la forte pluie qui s'était abattue sur Brasilia

Nous rentrons dans la maison en rires

Matob : On va tous les trois tomber malade

Moi : Non ! Pas si on va vite nous changer

Il courrait a travers les pièces pour monter à l'étage. Avec lui, je passais aussi mes journées à courir tellement il était rempli d'énergie

Aghdal : Il a pas été trop dur ?

Moi : Du tout, malgré ce que tu peux croire, je sais m'occuper d'un enfant. Allons-y tu vas attraper froid

Il posait son sac et nous montions nous assurer que Matob s'était bien changé. Je le laissais quelques instants avec son père et allais faire couler un bain pour Aghdal et moi au passage

Aghdal : Il a fait ses devoirs tous les jours ?

Il entrait dans la chambre et enlevait sa veste et sa chemise

Moi : Oui t'inquiète pas

Il fermait la porte et me rejoignais dans la salle de bain

Aghdal : Comment tu as deviner que je mourrais d'envie d'un bain, avec toi

Moi : Hahah ! C'est secret

Les instants qui ont suivis ont été assez intimes. Dans le bain, l'un contre l'autre je lui touchais deux mots sur la visite de Zia. Je ne pouvais pas passer une nuit de plus sans mettre les choses au clair avec Aghdal à propos de son cher cousin

Moi : Il m'a attrapé brusquement le bras et a dit que j'étais une étrangère et exhibitionniste

Aghdal : C'est vrai ? Comment tu étais habillée ?

J'hallucinais ! Je ne pouvais pas croire ça

Moi : Tu plaisantes ? Là n'est pas la question, Aghdal ! Il n'a aucun droit de dire quoi que ce soit sur mon style ou mes activités. Tu ne vas pas le défendre quand même ?

Ses caresses qui avaient pour but de me détendre et me rassurer n'ont fait que m'agacer

Moi : Tu ne vas pas le défendre ! Si ?

Il me serrait contre lui et s'excusait pour Zia. J'avais aucune envie de lui prendre la tête après un long voyage d'affaires mais cette histoire me dépassait et je savais que je devais réagir avant que son cousin ne prenne complètement la "confiance" et se permette à à chaque rencontre des remarques déplacées

Moi : Je ne le tolérerais pas, Aghdal

Aghdal : Je vais lui parler. Jazeera, tu le sais autant que moi, il n'a pas l'habitude de voir des femmes découvertes dans la famille. Elles portent toutes un tchador. Toutes

Moi : Mais je ne suis pas toute nue quand même !? Si ? Et puis c'est pas son problème. Sa femme porte bien un tchador ? Pourquoi il s'occupe de l'épouse d'un autre ?

Il m'embrassait et s'excusait à nouveau

Aghdal : Moi, je t'aime comme ça. Tu n'es pas exhibitionniste, tu n'es pas vulgaire, tu es magnifique et avec ou sans tchador tu es ma femme. Je parlerais avec Zia et ça va s'arranger

Moi : Tu le promets ? Et tu ne te laisse pas manger le cerveau

Nous rions et il me promet d'expliquer la situation à Zia

Moi : J'ai tout fais pour pas lui manquer de respect mais j'avais vraiment aucune envie de rester polie

Aghdal : Je sais, quand t'es pas une gazelle tu peux être une tigresse. (...) mais pour être plus sérieux, je ne t'ai jamais caché mon désir de te voir voilée un jour. Ce désir est toujours là

Moi : Je sais. Et ça viendra sûrement mais pas par la force

Aghdal : Je sais et je ne te forcerais pas. Je serais extrêmement heureux que tu t'impliques dans notre dîn mais je te ne forcerais pas

C'était exactement pour ça que je l'aimais. Cette question de croyance restait pour moi un grand sujet. J'aimais énormément l'Islam, énormément et j'étais persuadée qu'un jour, comme ma mère, je me donnerais corps et âme à cette religion

Aghdal : Mais je t'aime quand même et encore une fois je suis désolé pour le comportement de Zia. C'est pas de cette manière qu'on doit agir pour attirer quelqu'un vers notre religion

Il me serrait fort contre lui et promit de remédier à ce problème. Heureusement qu'Aghdal est quelqu'un qui sait écouter, sinon, on ne se serait jamais entendu

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant