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J'ai bien évidement raconter ce dîné à Fabio et il me trouvait irresponsable d'y avoir assisté sans opposition. Il a dit qu'il ferait faire des rechercher sur ce chère Aghdal et qu'il ne voulait plus que j'aie de contact avec cet homme

Mais c'était sans compter sur sa persévérance. J'ai reçu quelques jours plus tard un mail venant de lui. Il m'invitait en tout bien tout honneur à l'opéra. J'ai d'abord décliné son invitation puis j'ai accepté...

Fabio : Ton père a encore appelé tout à l'heure , Maria (mon employée) n'a pas décroché

Moi : Je sais. Je l'appellerai sûrement ce soir

Fabio : Il doit être inquiét

Moi : Peut-être

Ça faisait plus de six mois que je ne leur avais plus envoyé de carte ni un message ni même un appel. J'en avais pas envie et j'avais pourtant tellement besoin d'eux

Intérieurement j'étais morte depuis le décès d'Edgar , je ne vivais qu'en espérant que cet amertume que je portais dans le coeur s'en aille un jour. Mais souvent je perdais espoir

Fabio : Tu ne retourneras plus en France ?

Moi : Si

J'étais pas encore prête à affronter tout ce qui pouvait me rappeler mon idylle avec Edgar

Le soir alors que j'étais seule , je me décidais enfin à décrocher le téléphone et composer le numéro fixe de ma famille. Ça a mit un instant avant de décroché , j'ai reconnu la voix de ma mère, elle disait "allô" et attendait une réponse de ma part

Maman : Jazeera , c'est toi ?

Il m'était totalement impossible de dire quoique ce soit , j'y arrivais pas

Maman : Ma puce ! C'est maman. Dis moi que tout va bien s'il te plaît

Moi : Je vais bien maman. Tout va bien

Maman : Mais enfin Jazeera ! J'ai cru mourir durant tout ces mois , qu'est ce qui ne va pas là bas ?

Moi : Tout va bien

Rien n'allait , j'étais l'une des plus jeunes millionnaire du pays mais rien n'allait

Moi : Comment vous allez vous ? T'es toujours chez papa ?

Maman : On va bien mais on veut comprendre ce qui a bien pu se produire. Il vous ai arrivé un drame , c'est ça ?

Une larme coulait , elle ne savait pas qu'il n'était plus question de "vous" car j'étais désormais seule. Mon double s'était envolé sans moi

Moi : Edgar est parti

Maman : Comment ça , il est parti, il est parti où ? Il t'a abandonné c'est ça ? Mais enfin ! Pourquoi nous avoir rien dis et pourquoi tu n'es pas revenue ?

Moi : Il ne m'a pas abandonné , il est mort

Elle est restée sans voix et moi sans aucun souffle. J'avais le souffle coupé

C'était la dernière phrase que je lui ai dite. Ne supportant plus cette pression énorme qui pesait sur moi j'ai fini par raccrocher. Et j'ai pleuré

Ce soir là je me suis endormie dans mon bain avec un verre de rosé à la main. Je me suis réveillée peu avant 03:00 et je suis allée me mettre au lit pour faire la seule chose que j'aimais encore ; rêver

Toc toc toc

J'ai été réveillée le lendemain matin par la porte qui toquait. J'ai mis un moment avant de réussir à me lever ; le mélange alcool et somnifères avait durement fait son effet

C'était un livreur , il me tendait une paquet rouge avec une lettre et insistait pour que je signe la confirmation de livraison

Moi : Obrigado (merci)

Je n'ai pas eu à chercher qui était l'auteur de ce paquet. Il contenait une robe noire allant jusqu'aux chevilles et une rose rouge posée dessus

"J'espère te voir arriver avec ce présent , bonne journée. Aghdal"

C'était stupide. Pourquoi voulait-il que je portais cette robe qui n'était d'abord pas à mon goût qui plus est noire . J'ai refermé le paquet n'ayant aucune intention de porter cette robe

Il voulait que je débarque en noir , j'arrivais en rouge. Il était stupéfait mais il avait l'air sous le charme

Aghdal : Bonsoir

Moi : Bonsoir

Il se permettait de m'embrasser la main avant de m'inviter à entrer. L'opéra n'était pas un loisir que j'affectionnais particulièrement mais j'ai bien aimé. Ça a été un bel instant ; nous avons peu discuté avec Aghdal , il était pas très bavard

A la sortie de l'opéra il se proposait de m'accompagner chez moi. J'acceptais

Moi : C'est provisoire ; je compte aller à Boa Vista dans la propriété d'Edg (...) enfin dans la propriété qu'il a la bas

Aghdal : Tu n'aimes Brasilia ?

Moi : Si. Asseyez vous , je vais chercher les documents

Il s'asseyait et m'attendait patiemment. J'ai mis plus de cinq minutes à chercher les documents attestant que j'étais bel et bien la propriétaire de tous les appartements que je voulais mettre en vente

Lorsque je suis revenue Aghdal faisait le tour du salon

Aghdal : C'est un très beau tableau

Moi : Très chère aussi , j'y tiens beaucoup. Je l'ai eu au venissage Do Caisteis à Boa Vista

C'était le fameux tableau dont j'étais tombée amoureuse et dont Edgar m'en avait fait cadeau

Moi : Vous buvez quoi ?

Aghdal : De l'eau plate

Moi : Vous buvez pas d'alcool , c'est ça ?

Aghdal : Plus depuis un moment

Il sourit et s'assied. Nous avons passés un moment sur les documents et sous le conseil de Fabio j'avais lu chaque dossier avant de les signer. J'avais l'intime conviction qu'Aghdal était un homme de confiance mais je préférais rester sur mes gardes

Aghdal : Ce week-end je serais dans le nord mais si tu me confie ton numéro on pourra rester en contact et s'échanger les avancés des affaires (rires)

Moi : On continuera pas mail. Je vous confie par ailleurs ma confiance et je vous laisse vous occuper de tout ça , je peux ?

Aghdal : J'espère que tu n'en doute pas

Moi : Alors , bonne fin de soirée

Aghdal : On ne pourra donc jamais nous voir sans parler affaires ?

Moi : De quel autre sujet pourrions nous parler ?

Aghdal : De toi

Son air mystérieux aurait pu seduir n'importe quelle femme je n'en doutais nullement mais je n'étais pas n'importe quelle femme. J'étais devenue Jazeera , la femme au coeur meurtri et à l'âme fanée

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant