Elle avait dû dépenser une petite somme pour ce cadeau qui semblait de bonne qualité
Atiyeh : J'espère qu'il te plaît
Matob : Oui
Moi : Dis merci, Matob
Matob : Merci
Elle le prit de nouveau dans ses bras et semblait tout aussi émue que Jazeera...les femmes
Cette scène aurait pu s'arrêter là si ma mère n'avait pas fait irruption dans la pièce. Atiyeh, toute gênée, ne su quoi dire ou faire en la voyant
Maman : Viens avec avo (mamie), Matob. Tes copains t'attendent
Elle ne supportait pas cette scène, ne supportait pas de voir Matob prés de cette femme qui avait brisé le cœur de son fils. Brisé, piétiné, mutilé...je n'aimais pas l'admettre mais j'avais vraiment aimé cette femme et ma mère le savait
Maman : Si tu avais un minimum de fierté, mon fils, cette femme serait repartie aussi vite qu'elle est arrivée
Elle prit Matob par la main et s'en alla rapidement. Atiyeh avait les larmes aux yeux, Jazeera semblait perdue et moi...
Moi : Merci pour le cadeau, Atiyeh. A présent, il vaudrait mieux que tu t'en ailles. Mon père n'aimerait pas te voir ici
Atiyeh : Ton père...tu es toujours caché derrière ce grand Ashem ! J'espère que ta femme arrivera a faire ce que je n'ai pas reussi : te tirrer des griffes des hommes de ta famille
Moi : Jazeera n'a rien a voir avec toi. Mon père t'as toujours traité comme tu le méritais, il a su voir ce que je ne voulais pas voir. Je te le redemandes, vas-t'en
Elle ramassait son petit sac et s'en allait par la porte de derrière. De nouveau, cela aurait pu s'arrêter là mais cette fois, c'est Zia qui nous arrête à la porte extérieur. Il s'attendait a tout sauf a revoir Atiyeh. Lui aussi m'avait beaucoup mis en garde contre elle mais, le borgne que j'étais, n'avait rien voulu savoir
Atiyeh : Moi non plus je ne t'ai jamais aimé ! Tu ne m'a jamais impressionné avec tes airs
Zia : Je vais t'apprendre a respecter les hommes
Si je n'étais pas intervenu, il aurait fait la première chose qui lui passe par la tête lorsqu'une femme lui fait affront
Moi : C'est une femme ! Zia ! Tu ne vas pas la frapper quand même !
Zia : Cette femme est la pire des femmes ! Il faut les éduquer comme il se doit
Moi : Non !
Jazeera était choquée par autant de balivernes et de bêtises. Cette attitude ne faisait que confirmer ce qu'elle pensait de Zia. Elle n'avait pas tout à fait tord mais je le connaissais, c'était un bon gars quand il le voulait. Il avait juste du mal a se contenir et ne supportait pas les femmes rebelles : il allait pourtant bien devoir les supporter parce que les femmes rebelles, ce n'est pas ce qui manque en occident. Mais je ne pensais pas comme lui, je ne me suis jamais permis de lever la main sur une femme qu'elle soit la mienne ou non, qu'elle soit rebelle ou non
Tout ce vacarme attirait Natàlia et son ami Fabio qui m'ont aidé a calmer Zia qui était hors de lui. Atiyeh ne se laissait pas faire ; cette altercation m'a rappelé l'une des raisons pour lesquelles je suis tombé amoureux d'elle une décennie plus tôt. Elle n'avait peur de rien ; elle osait dire ce qu'elle pensait et ce trait de caractère était rare en Iran. J'ai tout de même reussi a sortir Atiyeh de la propriété. Je me suis assuré qu'elle allait bien et ai marché quelques minutes avec elle. Je lui ai aussi donner de l'argent pour prendre un taxi et dit que je la rappelerais pour Matob
J'étais terriblement désolé qu'une journée sensé se passer dans une bonne ambiance tourne à la violence et aux insultes. Heureusement, ma mère qui s'était doutée que Zia nous avait croisé, avait retenu mon père pretextant une querelle avec un passant
Moi : C'est quelqu'un qui vient souvent mendier mais il était alcoolisé aujourd'hui, il s'est disputé avec Mario (un employé qui assure la sécurité) mais tout va bien, il est parti
Papa : Tu devrais engager plus de personnel
Moi : Tu plaisantes. C'est parfait comme ça
Je soufflais enfin. Zia s'était calmé lui aussi et m'a dit s'être emporté en voyant Atiyeh. Je comprenais mais n'étais pas favorable à une telle violence
Maintenant que nous étions tous présents et calmes, je conviais tout le peuple a passer a table
Dans la peau de Jazeera
J'avais été horrifiée par un tel déchaînement de la part de Zia mais encore plus par le fait que ni Aghdal, ni sa femme Farah qui était présente ne soient choqués devant de tels propos envers une femme. Je pense que quoi qu'une femme puisse faire, elle ne mérite pas de coups de la part d'un homme. Il n'a fait que confirmer l'avis que j'avais de lui : un homme qui se croit tout permis, incontrolable, irrespectueux, mysogine, et surtout violent. Je ne pensais pas qu'il pouvait exister ce genre d'homme dans la famille Mansur. Ashem était un homme respectueux et respectable, serviable, souriant et je savais que même s'il pouvait être dur, il n'était pas violent et Aghdal...que dire d'Aghdal ? Il n'y avait qu'a voir sa réaction lorsque son cousin était prêt a sauter sur Atiyeh (qui n'a pas sa langue dans la poche), il était totalement contre et trouvait cela inadmissible de laisser son cousin s'en prendre à une femme. C'est l'une des nombreuses qualités dont je raffole chez Aghdal
Quant à Farah, elle n'eut pas l'air surprise de voir son mari dans cette état psychopathique. C'en disait long sur son quotidien avec lui
Après cette altercation, Zia a fait comme si cela n'avait jamais exister. Nous sommes passés a table où tout se déroulait pour le mieux. Je discutais beaucoup avec Natàlia et Fabio qui semblaient s'être énormément rapprochés depuis notre dernière rencontre. J'étais pleine de questions
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Dernière Danse
Romance[...] Si on devait jouer nos propres rôles dans une pièce nôtre amour serait romantique , inévitable et dramatique