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Que d'émotions donc depuis deux jours, que de bonheurs. Mais en fait, à bien y réfléchir cela ne faisait pas seulement deux jours que le bonheur m'accompagnait ; depuis ma rencontre avec Aghdal je nageais en plein dedans

J'avais espoir que cela dure, j'avais espoir

La sonnerie du téléphone de la chambre d'hôtel me réveilla, j'avais sûrement dormi dix heures d'affilées

A l'autre bout du fil une demoiselle de la réception me prévient qu'une personne est en attente et je devais accepter son appel

Moi : qui est-ce ?
-Il se présente comme un ami, acceptez vous l'appel ?
Moi : oui

Sans conviction, je ne voyais pas qui cela pouvait être -je n'ai pas d'amis-

Une voix rauque et assez grave

Moi : vous avez sûrement contacté la mauvaise chambre
-Au contraire. Tu es exactement la personne que je cherchais, Jazeera. Ou alors je devrais t'appeler madame Ramos ?

Depuis le décès d'Edgar toutes les personnes qui se disaient nos amis m'avaient abandonné et j'avais bien gardé de dire à mes nouvelles rencontre et amis d'Aghdal que j'avais été la compagne de Ramos. J'aurai été étiquetée, pointée du doigt et ma vie n'aurait cessé d'être une tourmente

-J'ai patienté deux ans et enfin te revoilà ici, chez nous
Moi : Je vais raccroché je ne vois pas de quoi vous parlez !
-Je te le déconseille

Je ne voyais pas ce que cela pouvait être d'autre qu'un canular

-Je connais ta famille. Ton petit papa est expert comptable, ta sœur est au collège Curie, je sais dans quel club joue ton frère Hesam
Moi : qu'est ce que vous voulez ?
-Ce qui me revient de droit. Espèce de petite garce tu pensais pouvoir garder le pactole de Ramos pour toi toute seule ?
Moi: C'est une plaisanterie de mauvais goût. Bonne journée

Je raccrocha sans attendre. Il m'avait fait froid dans le dos. Je savais que ce n'était pas une plaisanterie mais je ne voyais pas où il voulait en venir
J'ai rappelé la réception

Moi : Il y a trois minute une personne a appelé ma chambre et je voudrais connaître son numéro
-Quelle est votre numéro de chambre ?
Moi : 321

J'ai attendu un instant pour l'entendre me dire que le dernier appel entrant était masqué
Au même moment quelqu'un toqua à ma porte. C'était Aghdal

Aghdal : Je suis passé hier soir te souhaiter bonne nuit mais tu dormais déjà je pense
Moi : Sûrement, je t'ai pas entendu

Il m'embrassa la joue et ouvrit les rideaux

Aghdal : On descend prendre le petit déjeuné ?
Moi : J'ai pas très faim. J'ai reçu un (...)

A y réfléchir je décide soudain de ne rien lui dire. J'étais persuadée que cet homme ne valait pas la peine que notre petit voyage dans cette ville que j'aimais tant soit gâché

Moi : Rien. Tu me donne quelques minutes et je reviens

Il s'assied sur le fauteuil pendant que je vais prendre une douche rapide

Pendant le petit déjeuner je n'ai cessé de me poser des milliers de questions

Aghdal : Jazeera, tu m'écoutes ?

Moi : Oui

Aghdal : J'ai pensé à faire venir mes parents ici, parce que je suppose que ton papa ne voudras jamais aller au Brésil

Moi : (rires) Peut-être un jour mais je pense pas. Il dit que c'est un pays de dépravés

Aghdal : Il a pas totalement tord. Est ce que tu trouves que c'est une bonne idée ?

Moi : Tu parles de mariage ?

Aghdal : Quelque chose de religieux. Jazeera, tu sais que mes parents n'accepteront pas qu'on continue sans nous marier et je suis sûr que ça fera aussi plaisir à ta famille

J'avais toujours cette peur de l'engagement mais avec Aghdal, je sais pas, je sentais une assurance avec lui..

Moi : C'est clair

Aghdal : Et puis ça rassurera mes parents quand ils verront ta famille parce que, pour être honnête, pour le moment ils pensent que t'as une famille athée. Ils sont même pas sûrs que ton père soit Perse

Moi : Je sais...

L'indifférence de ses parents me faisaient mal. Ils n'avaient pas voulu me rencontrer de nouveau, ils avaient une piètre opinion de moi. Je n'étais pas, physiquement et moralement la belle-fille qu'ils voulaient pour leur fils tant chéri

Aghdal : Je vais leur en parler. Mais il faut que tu sois sûre de toi (...) de nous

Sa main dans la mienne. Je sentais toujours que sa confiance en moi n'était pas au top du top. J'avais rien fais, en fait pour gagner cette confiance. J'ai toujours fuis

Moi : Je t'aime

Aghdal : Je t'aime aussi ; je veux qu'on ait confiance l'un en l'autre. Que tu n'hésite jamais a te confier. Je sais que parfois tu as des coups de blues, tu aime bien être seule et je te promets de respecter ces moments

Il avait appris à me connaître et cette promesse était la seule que j'attendais

Aghdal : Je veux construire des millions de choses avec toi

Moi : Construisons les

Cette matinée était elle aussi très émouvante

Aghdal : Bon, je vais de ce pas appeler ma mère

Je lui souris tendrement et le laisse s'en aller
Me marier à Aghdal était sans doute la meilleure chose qui pouvait m'arriver, mes démons s'en iraient

J'étais heureuse. J'avais vingt-deux ans et pour la deuxième fois j'allais me marier.
Avec Aghdal j'avais pas cette sensation folle et bizarre que j'avais avec Edgar. Avec Edgar, dès lors que nous nous sommes engagés, je savais que notre union se finirait et se finirait dans un bain de sang, je l'avais senti mais peu importe; je l'aimais

Alors qu'avec Aghdal je ne voyais pas la fin de notre union, j'avais cette sensation qu'il n'y aurait pas de fin et mon Dieu que c'était rassurant !

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant