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J'avais cette envie d'anonymat comme Aghdal. Cette envie de connaitre, comme lui, l'amour, la paix intérieur, le dîn. Il me proposait là quelque chose d'incroyable. Accepter ou refuser ?

Aghdal : Est-ce que tu me suis ?

Je m'attendais pas a cette proposition. Tout plaquer pour vivre une vie pieuse a l'écart...

Aghdal : Accepte, Jazeera. Je te promets que tu ne regretteras pas

Moi : Et nos affaires ?

Aghdal : Mon père est en bonne santé ; il s'occupera de l'entreprise et je continuerais a la diriger même a distance et puis on pourra toujours revenir de temps en temps. Et puis toi aussi tu pourras tout gérer a distance. Tes investissements n'en pâtiront pas. Laisse moi t'enseigner mon dîn, mon amour.

J'étais étrangement tentée. Et puis, qu'est ce que ça me couterais d'essayer ? Si cette vie ne me plait pas, il me promet de revenir s'intaller au Bresil

Moi : Où est-ce qu'on irait ?

Aghdal : Pourquoi pas en France quelques temps ? J'y ai jamais vécu et tu y a tes marques. Ce n'est pas un pays muslim mais ça pourrait être un bon début, ou alors tu as un autre pays ?

Moi : La France (...) essayons

Il m'embrasse et l'air heureux. Il me promit que je ne regretterais jamais cette décision et je l'ai cru, en fait, avec lui, j'étais prête à aller jusqu'au bout du monde

Après de longues discussions et de projets, nous quittons main dans la main mon appartement pour retourner dans notre cocon presque familiale. Nous nous sommes excusés auprès de Jihane pour le vacarme qu'on avait causé en nous disputant et de l'avoir laissée seule avec Matob

Jihane : C'est rien. Ça s'est arrangé ?

Aghdal : Ta sœur a une tête de mule mais elle peut aussi être très docile. Tout va bien al hamduliLlaah

Ils rient et Aghdal monte voir Matob

Moi : J'espère que ça ne t'as pas donner envie de retourner en France

Jihane : Pas du tout. J'aimerais beaucoup que papa nous laisse changer les billets

Moi : Aghdal s'en occupe. T'inquiète pas

Il a réussi le soir même à convaincre papa de laissé Jihane et Hesam deux semaines de plus. J'étais tellement heureuse. Bien évidement, Aghdal, fou de joie après que j'aie accepter sa proposition en a parler avec mon père qui ne savait plus quoi faire pour contenir son bonheur. Il allait enfin me ravoir près de lui et peut être me voir faire définitivement partie de son dîn qu'il chérissait tant

Papa : Tu n'imagines pas à quel point ton mari est un homme qui a du mérite. Tu n'aurais pas pu épouser mieux

Moi : Ouais, j'imagine

Aghdal riait et était fier de lui et de moi aussi. Dans ses yeux, des milliers d'étincelles

Les jours sont passés et on se chargeait des affaires, des investissements et de la manière dont on pourrait tout gérer via la France. Je me trouve un vendredi soir après avoir passé la journée avec ma sœur, à l'entreprise des Mansur. J'attendais patiemment dans le bureau d'Aghdal qu'il termine sa réunion lorsqu'une silhouette familière apparaît

Zia : Salam aleykum, petite cousine

Il avait prit l'habitude de me surnommer ainsi. Ça me m'était sur les nerfs

Zia : Tu ne réponds pas à ma salutation ?

Moi : Wa aleykum salam. Aghdal est en réunion. Il n'en a plus pour longtemps, je vais l'attendre à l'accueil

J'attrapais mon sac et m'apprêtais à quitter le bureau quand il m'attrape, toujours par le bras, et me demande une seconde

Zia : J'ai beaucoup réfléchi

Moi : À quoi donc ?

Zia : Si ton époux et toi voulez recommencer sur du bon pied, vivre une vie pieuse, il y a une solution très simple : commence par porter le tchador

Moi : Vous recommencez encore avec cette histoire de tchador ? De quoi-vous mêlez vous ?

Zia : Farah est d'accord pour te donner des cours de Quran et t'apprendre à mettre un tchador. Ta mère ne t'as sûrement pas appris

Moi : Je vous interdit !

Zia : Elle t'attendra à la maison ce soir pour ton premier cours

Je le pousse violemment pour dégager mon bras

Zia : Aghdal en sera très heureux

Moi : Allez vous faire voire

Zia : Tu refuses mon aide ?

Moi : Je n'en ai pas besoin. Je peux vous conseiller à mon tour ? Docteur Vicente Delgado, au centre de Brasilia est un très bon psychiatre ; je peux vous donner ses coordonnées mais je doute que votre pathologie soit curable

Au même instant, mon beau père entre dans le bureau et comprend qu'il a interrompu quelque chose

Ashem : Qu'y a-t-il ?

Zia : Rien du tout, mon oncle. Je proposais à Jazeera de venir à la rencontre de Farah ce soir. Elles pourraient discuter de tant de choses

Ashem remarqua mon agacement

Ashem : La réunion est terminée. Les contrats ont été signés. Tu peux y aller, Jazeera. Nous discuterons plus tard

Sa douceur et son indulgence était ce dont j'avais besoin pour croire que tous les hommes de la famille de mon époux n'étaient pas comme Zia

Moi : À plus tard. Salam aleykum

Ashem : Wa aleykum salam

Il m'ouvre la porte et je m'en vais sans attendre. Je rejoignais Aghdal à l'accueil et je m'empressais de lui parler de ma discussion avec son cousin avant qu'il ne me devance et invente encore un mensonge à mon égard

Aghdal : Je ne sais pas pourquoi il est comme ça. J'ai pas envie de me prendre la tête avec lui, il est comme un frère mais il ne me laisse pas choix

Moi : Il est temps d'agir

Aghdal : Nous allons chez mes parents pour dîner. Je lui parlerais

Moi : Et insiste sur le faite que tu ne me forcera pas à mettre le tchador ! J'y tiens

Aghdal : Oui

Nous rentrons à la maison et nous préparons tous pour aller dîner chez Nafiseh et Ashem

Moi : T'es prête ? Tu ne veux pas lâcher ton téléphone, à qui tu parles ?

Ma sœur rit timidement et m'assure qu'elle parle a une copine. Depuis son arrivée au Brésil je la trouvais sur un petit nuage

Jihane : Je t'en parlerais plus tard

Moi : Jure-le ?

Elle acquise et termine de se préparer. Nous partons tous pour chez les beaux parents ou nous sommes accueillis par Nafiseh et son époux

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant