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Il semblait ravi de me voir avec sa mère. Ashem aussi, son comportement avec moi avait changé depuis le jour où il a rencontré mon père

Nafiseh : Vous arrivez juste a temps pour passer à table

Ashem : Je vais aller prendre une douche avant. C'était une longue journée

Il s'excusait et s'absentait avec Matob sur les épaules

J'allais rejoindre Aghdal dans le jardin. La chaleur nous empêchait de rester cinq minutes dans la maison. C'était étouffant mais je m'étais presque habituée

Aghdal : Comment s'est passé ton rendez-vous à Goiânia ?

Moi : Bien. J'ai fais relativement vite. Est-ce que tu as appelé Sra Rodrigues ?

Aghdal était le seul homme en qui j'avais confiance et c'était lui qui s'occupait de mes comptes, mes contrats, lui qui allait aux rendez-vous auxquels je ne voulais pas participer. Il comprenait mieux les affaires que moi et tous mes associés étaient devenus les siens

Aghdal : Elle était sur les nerfs. Jazeera, il faut que tu comprennes que tu ne peux pas annuler les rendez-vous comme il te plaît. Elle m'en a redonner un autre lundi matin. Il faut absolument que vous trouviez un accord

Je détestais être une femme d'affaire. J'étais propriétaire d'une résidence dans l'Etat de Paraná dont certains locataires refusaient de payer le loyer mensuel et cette Sra Rodrigues était syndicaliste et me mettait la pression pour que les locataires paient leurs dues ou à défaut de paiement risquent, se fassent expulser. J'avais pas le courage de mettre des gens dehors mais elle, elle n'avait pas de cœur. Je savais pas comment Edgar avait fait pour la supporter

Moi : Je vais finir par l'étrangler !

Il riait et me demandait de faire preuve de plus de maturité. Je ne voyais pas ce que je pouvais faire ; j'avais laisser un énorme délais aux locataires et leurs avaient envoyé plusieurs notifications de loyers

Aghdal : Je viendrais avec toi, t'inquiète pas. Et Sr Da Veiga aussi veut un rendez-vous pour le compte en Suisse que Ramos a laissé pour toi

Moi : Qu'est-ce qu'il a avoir avec ce compte ?

Aghdal : Si tu veux toucher l'argent il faut que tu te déplaces a Genève et signe des papiers

J'étais pas pressée pour cet argent. Je m'en fichais

Moi : Bref parlons d'autre chose. Tu n'a rien a dire ?

Son regard complice et rieur était celui que j'aimais le plus. Comme il était beau, mon prince Perse

Aghdal : Laisse moi deviner ; tu as passé la fin de journée avec ma mère. Elle a dû te parler d'un certain sujet que je voulais éviter

On riait. En fait je mourrai d'envie d'aborder le sujet. Lui peut-être moins

Aghdal : J'ai pas envie de rencontrer cette fille. C'est elle qui a appelé a la maison hier matin. Ce matin elle s'est pointée au bureau. Les gardes l'ont virée

Moi : Pourquoi tu ne m'a pas parler de son retour ? On avait dit qu'on se cacherait rien

Aghdal : C'est vrai mais elle ne vaut pas la peine d'occuper notre temps

Moi : Si. C'est important d'en parler. C'est la mère de ton fils, tu te souviens ?

Cette phrase l'avait irrité

Aghdal : Je ne supporterais pas qu'elle approche Matob !

Je lui demandais de baisser d'un ton. Le bambin pouvait apparaître à tout moment

Aghdal : Je ne le supporterais pas !

Moi : Je sais. Mon chéri, tu ne pourras pas la fuir toute la vie. Tu te souviens la première fois que tu m'a parler de ce qu'elle t'a fais ? Je t'avais dis qu'un jour elle reviendrait sûrement, c'est le moment de l'affronter

Aghal : Elle ne manque pas d'air, je te jure ! Je la hais. Mon Dieu comment j'ai pu aimer cette femme ?!

Un instant, un tout petit instant, lorsque Nafiseh m'a annoncé le retour de cette femme j'ai eu peur. Je sais qu'elle avait été le premier amour d'Aghdal et qu'il l'avait énormément aimé. C'est bête mais j'ai eu peur, je sais pas. Un jour j'étais tombée sur une photo accroché sur la tête de lit de Matob. C'était une photo de sa maman. Elle était belle. Elle avait de grands yeux bruns, un nez fin et des cheveux somptueux. Aghdal avait un goût hors pairs

D'ailleurs j'avais vaguement pensé a déchirer cette photo pour qu'Aghdal ne la voit plus en berçant son fils mais je suis revenue à la raison ; c'était la seule photo que Matob avait d'elle et il savait que nous naissons tous d'une maman, il avait besoin d'une image de sa maman...

Moi : Tu n'a jamais envisagé (...) je sais pas une sorte de réconciliation pour le bien de Matob ?

Aghdal : Non ! Elle n'a jamais regretter ce qu'elle m'a fait je vois pas pourquoi je lèverais le drapeau blanc

Moi : Il le faut bien pourtant

Sa mère arrive avec Ashem et Matob nous conviant à table. Nous dinons dehors, pieds nus sur le gazon. La cuisine de Nafiseh me faisait penser à celle d'Azadeh, celle de chez moi, mes racines. Je me sentais bien chez eux

Les rires à tables étaient ce que j'aimais le plus, la convivialité était ancrée dans cette maison. Peu après 23 heures nous prenons la route pour "chez nous". J'aimais bien ce therme "chez nous", ça sonnait très familiale. Aghdal a dû batailler avec Matob pour qu'il réussisse a s'endormir puis il est venu me rejoindre au bord de la piscine. Il s'assied à coté de moi et je posai la tête sur son épaule

Aghdal : Tu penses a quoi ?

Moi : A toi (rires). (...) En un an, t'as toujours été là. J'avais terriblement besoin de quelqu'un

Il m'embrasse le front

Moi : J'aimerais aussi être là pour toi. Tu penses que j'ai pas les épaules pour porter avec toi tes soucis ?

Aghdal : Si, mais j'aimerais que ta vie sois un havre de paix. (rires) Je vois où tu veux en venir. Je vais rencontrer Atiyeh dans la semaine

Moi : Tu promets de trouver une solution pour Matob ? Et pour toi aussi

J'avais appris a connaître cet homme qui n'aimais pas dévoiler ses sentiments. Même s'il détestat cette femme, il savait qu'une présence féminine autre que sa mère pouvait être bon pour Matob. Il y avait moi maintenant et j'aimais énormément Matob mais je n'étais pas sa maman et tout comme Aghdal, Matob le savait pertinemment

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant