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Elle disait avoir aimé Ramos mais je ne pense pas que ce qui y ait eu entre eux puisse être de l'amour

Je ne me considère pas meilleur que lui -loin de là, et ce qu'ils ont dû vivre devait être extra ordinaire et eux seuls peuvent savoir mais j'étais persuadé que même si je n'avais pas la fortune de Ramos, j'avais beaucoup plus à offrir à Jazeera que des biens matériels

En voiture pour notre retour à l'hôtel, je questionnai Jazeera sur le sujet qu'avait essayer d'aborder son père durant le repas

Jazeera : Je lui en parlerais dès que je me sentirais prête. Tu sais des fois je me dis que (...) qu'il avait raison

Moi : À quel propos ?

Jazeera : J'étais bien trop jeune et immature lorsque je lui ai imposé ma relation avec Edgar. Il a bien essayer de (...) comment dire ? De me faire comprendre que je faisais pas forcément les bons choix et j'ai du mal à le reconnaître

J'avais appris à la connaître et cette fierté qu'elle avait -que je haïssais- (même avec sa famille) m'insupportais mais je comprenais

Jazeera : Lui parler de mon problème enfin mon infertilité ce serait reconnaître qu'il avait raison (...) qu'ils avaient tous raison

Moi : Tu regrettes ?

Jazeera : Non ! Absolument pas ! Je ne regretterais jamais tout ce que j'ai vécu avec Edgar (...) mais peut être que j'aurai du être plus prudente. Je savais qu'il était en danger, il le savait aussi et c'est pour ça qu'il m'a fait venir en France quelques semaines avant le drame. Mais j'ai insisté pour retourner au Brésil, j'ai été capricieuse

Moi : Tu ne pouvais pas savoir et puis parler de ton histoire à ton père ne voudra absolument pas dire que tu as eu tord

Elle ne dit rien. Les mains sur le volant, yeux rivés sur le bitume, j'espérais avoir réussi à la convaincre

Une seconde chose me revint à l'esprit : cet appel qu'elle avait reçu avant le repas et qui l'avait laissée dans tous ses états

Jazeera : Oh ! C'était un inconnu, il a fait un faux numéro

Moi : Pour un inconnu vous êtes restés un petit moment quand même au téléphone

Elle ne dit rien

Moi : Il a parler de "coopérer". Tu veux pas en parler ?

Jazeera : Non. T'en fais pas c'est une petite affaire qui sera vite réglée

Moi : Ce n'était donc pas un inconnu

Jazeera : Non mais ce sera vite réglé

Elle m'a convaincue et on a fini notre soirée dans un chic restaurant de la ville

J'avais hâte d'être enfin lié à elle, par un lien plus fort que tout

Dans la peau de Jazeera

Très tard dans la soirée j'ai rejoins ma chambre. J'ai attendu quelques minutes avant d'être sûre qu'Aghdal était bien dans sa chambre et qu'il ne comptait pas en sortir

J'ai troquée ma robe et mes escarpins contre un jogging et des tennis

J'ai appelé un taxi et lui ai indiqué mon trajet. Pour quelqu'un victime d'un chantage, j'étais naturellement calme

Je comptais rencontrer mon maître chanteur et lui dire en face que je n'avais ni peur ni l'intention de céder à son chantage. J'ai attendu une vingtaine de minutes dans un hangar désaffecté à l'ouest de la ville

Les phares d'une BMW m'aveuglaient. Je comptais vite régler cette histoire, pensant que ce serait facile

Un homme d'une cambrure peu ordinaire, une quarantaine sorti de l'auto. Immédiatement, j'ai compris "à qui" j'avais à faire

Son visage ressemblait comme deux gouttes d'eau à Dimitri, ex ami et associé d'Edgar que j'avais connu deux ans plus tôt. Mais ils ne pouvaient pas être une seule et même personne pour la simple raison que Dimitri avait été éliminé par Edgar lui même

C'était donc tout bonnement impossible, je crois aux miracles mais pas à ce qu'un homme comme lui ressuscite

-T'es venue seule ?

Moi : Oui. Je peux savoir ce que ça signifie ?

Il jeta un vif coup d'œil à ce qui nous entourait. Rien de suspect

Dimitri était un connard sans scrupule, sa mort m'avait touchée uniquement parce que c'était l'homme que j'aimais qui avait mit fin à ses jours

Cet inconnu parlait énormément. Rien de ce qu'il disait ne m'intéressait

Moi : Cessez vos balivernes, allons-en directement au fait : qu'est ce que vous me voulez ?

-J'aime pas ta petite gueule ! Tu vas me laisser finir mon histoire

Moi : Elle ne m'intéresse pas. Je ne vous dois rien, on ne se connaît pas

-Ô que si elle t'intéresse !

Il m'a fait comprendre que lorsque Dimitri est décédé, tout est parti en fumé, il a perdu son frère et sa fortune au passage

Moi : Qu'est ce que j'ai à y voir ?

Je savais qu'il était armé, il n'avait pas pris la peine de cacher son arme sûrement pour m'impressionner

-Comme j'en ai fais mention tout à l'heure au téléphone tu as quelque chose en ta possession qui appartenait à mon frère

Je ne voyais pas de quoi il parlait

-Avant que cet enflure de Ramos se fasse allumer il t'as sûrement fait part de ses grands trésors. Tu dois connaître ses codes et mots de passe et tout ce qui va avec

J'avais absolument tout mémorisé, j'avais utilisé aucun papier, aucun crayon pour noter quoi que ce soit.

Moi : Du tout. Il ne m'a jamais parler de ces codes

-Ne joues pas à ça avec moi. En ce moment même un type est planté devant la maison de tes parents

Moi : Vous avez pas intérêt !

Il me stoppa net. Ses mains d'ogre sur moi avaient fait frissonner tout mon corps

Moi : Ne touchez pas à ma famille !

-Je veux deux millions avant la semaine prochaine et une clé usb bleu nuit que tu dois avoir quelque part dans ton petit cocon

Moi : JE N'AI AUCUNE CLÉ USB !

Sans que je m'y attende il me colla une violente gifle. C'est à ce moment que j'ai compris qu'en venant à ce rdv j'étais tombée dans un piège et je ne voyais pas comment en sortir

Dernière Danse Où les histoires vivent. Découvrez maintenant