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« Aux rêveurs et aux idéalistes, aux amoureux de la vie et des possibilités infinies, à ceux qui croient en la transcendance de l'amour, et à celle du divin, cette histoire est  pour vous»

  Car l'amour, quelle que soit la distance ou la différence, peut naître et s'épanouir à travers les barrières, comme une fleur qui s'épanouit dans le désert.






           L'âme s'assoit au bord d'un fleuve sombre,
Le poids du monde la plie sous son ombre,
Mais son regard, porté vers l'infini,
Cherche l'étoile d'un Divin infiniment béni.

Chaque jour est un désert de silence,
Où la douleur sculpte sa patience,
Mais elle sait, dans son cœur qui murmure,
Que le temps est le pinceau de l'Azur.

Car la vie n'est qu'un passage éphémère,
Un sentier pavé de souffrance amère,
Où chaque pierre, sous nos pas meurtris,
Est posée par Celui qui régit nos vies.

___Dépêchez-vous de terminer !

Je referme précipitamment mon carnet à l'entente de cette voix qui s'élève, sèche et autoritaire, depuis les couloirs du palais. Me redressant aussitôt, je range avec hâte mon carnet dans l'armoire, le glissant presque nerveusement entre deux objets.

Sans perdre une seconde, je quitte la pièce, le pas rapide, l'allure discrète, consciente que je dois impérativement regagner mes tâches avant qu'un regard indiscret ne me surprenne ici. Il est vrai, je l'avoue, que ma pause de cinq minutes s'est étirée au-delà du raisonnable.

Je déambulais alors à travers les longs couloirs sinueux du palais, étroits. Les murs semblaient danser sous le halo doré des lumières, des lustres suspendus qui diffusaient une clarté douce et chatoyante, parsemée de reflets d'opale.

Je croisais çà et là d'autres employés, pressés et affairés, courant presque dans leur tâche incessante de nettoyage. Des gardes parcouraient les couloirs avec empressement, les bras chargés de riches étoffes qu'ils s'apprêtaient à accrocher en somptueux rideaux, leurs mouvements; tous précipités témoignant de l'urgence de la préparation.

Les décoratrices, quant à elles, s'essoufflaient à chaque passage d'une salle à l'autre, leurs visages marqués par l'angoisse et l'exigence du détail. Leur agitation faisait écho à mon propre émoi quand à l'arrivée du fils de la reine qui rentrait dans sa ville natale après des années à l'étranger.

Dans la vaste salle des réceptions, j'observais la reine Akzak donner des instructions aux agents présents. Elle ne semblait nullement perturbée par l'imminence du retour de son fils, alors que nous, tous aussi nerveux que anxieux, redoutions l'idée de faillir dans l'accomplissement de nos tâches, même les plus minimes.

Après tout , il est fort probable que, même si la reine Akzak éprouvait une quelconque inquiétude, personne n'en aurait jamais eu vent. Il y a en elle une telle aura d'indifférence, une maîtrise de soi tellement parfaite et inébranlable, qu'elle parvenait à dissimuler toute émotion, aussi profonde soit-elle. Cette quiétude qu'elle dégageait n'était qu'un art subtil qu'elle maîtrisait avec une aisance déconcertante.

Je pense que depuis que j'ai commencé à travailler dans ce palais, rares ont été les occasions où je l'ai vue sourire. En vérité, je ne l'ai jamais véritablement vue sourire. Ne sourit-elle donc jamais ?

Son visage, marqué par les années, conserve une beauté qui défie le temps, une beauté inaltérée par le poids des années passées. De ses traits émane une élégance singulière, tandis que ses yeux, d'un vert profond et envoûtant, révèlent un éclat mystérieux.

le prince et la chrétienne [TERMINÉ] ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant